Retards à l’UO : « Les choses ne vont pas se faire toutes seules, même en invoquant Dieu » (Filiga Sawadogo)
Le ministre de l’enseignement supérieur Filiga Michel Sawadogo n’a pas raté l’occasion lors de son passage ce jeudi 20 octobre 2016 à l’Université Joseph Ki-Zerbo pour demander aux chefs de département « d’exercer leurs prérogatives » en instruisant leurs collègues afin qu’ils veillent d’abord à « prioriser les activités universitaires » et de consacrer ensuite « le temps restant à autre chose » et non l’inverse. Ce qui peut selon lui contribuer à résorber la « question vitale » du retard.
La résorption des retards, « une question vitale »
L’adresse au monde universitaire du ministre de l’enseignement supérieur ce jeudi lors d’une cérémonie de réception de poubelles avait presque l’air d’une plaidoirie à l’endroit des étudiants et un réquisitoire à l’endroit du corps enseignant. Après avoir souhaité une bonne rentrée à la communauté universitaire, il a d’abord demandé aux étudiants de « s’investir dans le travail et d’aider ».
Il se justifie en indiquant que cela fait des mois que dure le travail sur la résorption des retards, qui est « une question vitale ». Aussi longtemps que le retard perdurera, et que l’on ne sait quand les cours débutent et quand ils finissent, martèle Filiga Michel Sawadogo, « ce n’est pas la peine d’aller parler de qualité. Il n’y a pas de qualité dans ça ». Tous, continue-t-il, ont « intérêt » à se battre pour y arriver à commencer par les étudiants sur qui il dit compter.
Aux enseignants, « qui doivent prioriser les activités au sein de l’Université », le Pr Sawadogo les a appelés à « ne pas inverser la chaîne des valeurs », car dit-il, « ce n’est pas l’autre chose qui doit l’emporter sur ce qu’il y a à faire au sein du campus ».
« Il faut réagir »
Les chefs de départements chargés de la programmation sont également interpellés. Prenant exemple sur lui-même, alors qu’il était directeur des études chargé de la programmation et à une époque (1981-82) où la programmation était « simple », le ministre a exprimé son désarroi face à la situation qui prévaut.
« On programme. C’est maintenant à partir de la programmation, que l’enseignant peut voir si le mardi après-midi il est libre pour faire autre chose. Ce n’est pas l’autre chose, on dit oui, bon non, moi je ne veux pas être programmé ni le lundi, ni le mardi. On ne sait plus ce qui va rester pour les programmations », dit-il. Conséquence, la programmation devient un « casse-tête» pour les directeurs et chefs de département d’où son appel à la mobilisation lancé aux enseignants, parce qu’il s’agit d’« un travail important pour les étudiants, pour eux-mêmes et pour toute la communauté nationale », a-t-il ajouté.
Le Pr Sawadogo n’a pas oublié le personnel Athos « que l’on oublie un petit peu » mais « qui dans la discrétion mène un travail d’accompagnement qui est tout aussi indispensable que celui du personnel enseignant ».
Mais avant de clore son intervention, le ministre a appelé les premiers responsables du temple du savoir à « réagir à temps », à « exercer leurs prérogatives » parce qu’ « on ne peut pas être directeur, chef de département » et attendre « tranquillement », surtout lorsque « les cours n’avancent pas ». « Il faut réagir », dit-il car « les choses ne vont pas se faire toutes seules, même en invoquant Dieu. Il faut que l’homme mette la main à la pâte ». « C’est indispensable », a fini par dire le ministre de l’enseignement supérieur.
Oui Koueta
Burkina24
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