Incident sur le Pont Nazinon : Le plan C, créer une rébellion armée au Burkina
Le ministre de la sécurité intérieure, Simon Compaoré accompagné du Chef d’Etat-major général des armées, le Général Pingrénoma Zagré et du Chef d’Etat-major de la Gendarmerie nationale, le Colonel Tuandaba Coulibaly, a fait le point des enquêtes sur les évènements du Pont Nazinon et de l’attaque de Intagom. C’était ce vendredi 21 octobre 2016 à Ouagadougou.
Sur les évènements du Pont Nazinon où la gendarmerie nationale a intercepté, le samedi 8 octobre 2016, 4 éléments (2 ont trouvé la mort) de l’ex Régiment de sécurité présidentielle (RSP), le ministre de la sécurité intérieure Simon Compaoré informe que 3 des éléments sont des déserteurs « qui revenaient d’un pays voisin pour participer à une action d’atteinte à la sûreté de l’Etat ».
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Avec les enquêtes, il est ressorti que l’adjudant-chef Coulibaly Gaston secondé par le sergent Zerbo Kalifa et le soldat de 1ère classe Yélémou Issaka, ont travaillé à recruter une trentaine de militaires ex-RSP et « certains ont adhéré au projet d’atteinte à la sureté de l’Etat ».
« Celle-ci a également échoué »
Et cette atteinte, note Simon Compaoré, visait à : « attaquer la caserne de la gendarmerie à Ouagadougou, attaquer à la Maison d’arrêt et de correction des armées (MACA) pour libérer les détenus, de séquestrer certaines autorités, de s’attaquer à la présidence à Kossyam pour prendre le pouvoir par les armes ».
Le groupe qui devait s’y atteler était composé d’environ 30 hommes, essentiellement de sous-officiers et de militaires de rangs de l’ex-RSP. Ces actions étaient prévues se dérouler le samedi 8 octobre à minuit, selon le ministre de la sécurité intérieure.
Incident sur le Pont Nazinon : Nature des infractions retenues contre les ex-RSP
« Haute trahison, attentat à la sûreté de l’Etat, rébellion, complicité d’attentat, meurtre, tentative de meurtre, association de malfaiteurs, coups et blessures volontaires, désertion en bandes armées, détention illégale d’armes et de minutions de guerre et violation de consignes ».
Après les événements du Pont Nazinon, poursuit le ministre dans ses explications, l’adjudant-chef Coulibaly Gaston, chef des opérations, a décidé de la mise en œuvre d’un plan B qui consistait à créer une mutinerie dans l’armée dans la nuit du dimanche 9 octobre 2016. « Celle-ci a également échoué », indique Simon Compaoré.
Un plan C était aussi prévu. « Aux dires de ses complices, l’adjudant-chef Coulibaly Gaston avait projeté un plan C, qui est de créer une rébellion armée en opposant les différentes entités de l’armée nationale par des actions de désinformation via les réseaux sociaux et directement dans les casernes« , poursuit le ministre de la sécurité intérieure.
Sur ce dossier, le bilan de l’enquête fait état de 32 militaires entendus, 19 gardés à vue dont 10 déférés et présentés au Commissaire du Gouvernement, 10 civils entendus et une personne toujours en fuite, l’adjudant-chef Coulibaly Gaston.
« Facilement, on peut se faire piéger »
A propos de l’attaque à Intagom dans la nuit du 11 au 12 octobre 2016, le Chef d’Etat-major général des armées, le Général Pingrénoma Zagré note que le directeur de la justice militaire et le chef d’Etat-major de l’armée de terre ont été instruit pour procéder à des investigations afin de « bien élucider les faits ».
Selon certaines informations, l’attaque aurait duré 4 heures sans une réaction immédiate des forces de défense. A ce propos, le Général Pingrénoma Zagré répond :
« Dans des situations de ce genre, la rapidité est liée à la nature des moyens que nous utilisons pour nous déplacer. Au bout d’une heure de temps, le détachement de Markoye était sur les lieux en appui au détachement d’Intagom. Il n’y a pas eu un retard excessif.
Les tirs ont pris fin autour de 9h parce que dans un tel environnement, il faut faire une reconnaissance des lieux et s’assurer qu’il n’y a pas d’assaillants embusqués et c’est ce qui a donné lieu à ce délai ».
Sur le décès du Conseiller et de son fils, le Général Pingrénoma Zagré note que seules les enquêtes pourront définir si ce sont les militaires burkinabè ou les assaillants qui leur ont porté le coup fatal.
Le ministre de la sécurité intérieure est revenu sur la dangerosité de la zone qui entoure Intagom. « Je suis allé, j’ai vu et c’est difficile, dit-il. Facilement, on peut se faire piéger. Ce sont de jeunes (assaillants, ndlr) qui sont là-bas et qui sont en contact avec d’autres personnes » de la localité. Et pour y faire face, le ministre en appelle à la collaboration entre population et forces de défense et de sécurité.
Vidéo : Simon Compaoré est-il à la bonne place ? Il répond
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Le mois d’octobre a également été marqué par un braquage à Ouahigouya au cours duquel une voiture a été « retirée » et retrouvée à Ouagadougou au parc Bangr Weogo dans des conditions non encore élucidées. Revenant sur le sujet, le Chef d’Etat-major de la Gendarmerie nationale, le Colonel Tuandaba Coulibaly estime que la difficulté est que les forces de l’ordre n’ont pas « été alertées à temps ».
Mais précise-t-il, une personne « qui détenait la clé » de la voiture a été appréhendée dans cette affaire dans la ville de Ouahigouya et elle « a reconnu avoir fait le braquage. Son audition est en cours ».
Ignace Ismaël NABOLE
Burkina 24
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