Le PITJ rend hommage à « l’homme de Panamasso »

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9 novembre 2015-9 novembre 2016. Cela fait déjà une année que le Docteur Zezouma Sanou, premier secrétaire général adjoint du Parti de l’Indépendance du Travail et de la Justice (P.I.T.J) a quitté ce monde. A l’occasion du premier anniversaire de son décès, le P.I.T.J lui a rendu un hommage le samedi 19 novembre 2016 à Bobo-Dioulasso.

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Cette cérémonie d’hommage était une occasion selon le secrétaire général du parti Soumane Touré, de rendre un vibrant hommage au Dr Zezouma Sanou dit Jean. Famille, amis et mouvements associatifs, sont sortis nombreux ce samedi 19 novembre 2016 afin de commémorer l’an un du décès de ce « grand homme politique ».

Les participants lors de l'hommage
Les participants lors de l’hommage

A travers des témoignages écrits, vivants ou encore des projections de vidéos, tous ont témoigné de leur affection envers le disparu. Selon les témoignages, la perte de l’homme qu’on appelait affectivement l’homme de Panamasso (nom de son village natal), est « une perte de valeur pour notre société ».


Biographie

Dr Zezouma Sanou dit Jean Dibi Sanou, est né le 19 septembre 1945 à Panamasso (Bobo-Dioulasso). Fils d’un ancien combattant du nom de Joseph Do Sanou qui a participé à la seconde guerre mondiale et à celle d’Indochine, Jean Dibi Sanou se révèle très tôt un garçon exceptionnellement doué. Il effectue 04 ans d’école primaire au lieu de 06 conventionnel dans un établissement privé catholique de Tounouma à Bobo-Dioulasso d’octobre 1953 à juin 1957.

Il fréquente le séminaire de Nasso, établissement destiné à la formation des futurs prêtres catholiques d’octobre 1957 à juin 1962. Il a alors l’opportunité de faire des études de grec et de latin. En octobre 1962, il intègre le Lycée Ouézzin Coulibaly de Bobo-Dioulasso où il obtiendra le baccalauréat en série scientifique en 1964. Il entreprend ses études de médecine à la faculté de médicine d’Abidjan en Côte-d’Ivoire en octobre 1964. Suite à des troubles universitaires à Abidjan, il s’inscrit à la faculté de médecine de l’Ile en France en 1969. Il y passera la seule année universitaire puis intègre la faculté de médecine de Dakar. Il soutient alors sa thèse de médecine en 1972. Il assume les fonctions de chef de service de pneumo physiologie à l’hôpital Yalgado Ouédraogo de Ouagadougou de 1972 à 1974.

De 1974 à 1978, il prépare son CRS de psychiatrie au Centre Hospitalier Universitaire de Dakar où il soutient un mémoire sur « L’émigration et la maladie mentale : cas des travailleurs voltaïques en Côte d’Ivoire ».

Premier psychiatre du Burkina Faso, ayant décliné les offres de ses professeurs pour l’internat des hôpitaux de Dakar, en vue d’une carrière universitaire, il se voit confier le service de psychiatrie de l’hôpital de Bobo-Dioulasso dès 1978. Il ouvre les portes de cet asile psychiatrique, y rend les conditions de séjour plus humaines. Sa clairvoyance le pousse à entreprendre de décentraliser ce service psychiatrique de référence du pays. Il crée un centre d’accueil de malades mentaux dans chacune des 10 régions du pays, forme des infirmiers spécialistes pour la prise en charge des symptômes de la maladie dans le soucie d garder les malades dans leur milieu social pour favoriser leur réinsertion et pour réduire leurs frais d’hospitalisation au centre psychiatrique de Bobo.

Il est en permanence en tournée à travers le pays pour des diagnostics plus approfondis des malades accueillis par les infirmiers spécialistes formés par ses soins. Il participe à de nombreux séminaires de psychiatrie en Afrique comme en Europe où il tisse d’excellentes relations humaines dont le jumelage entre l’hôpital psychiatrique Jean de Dieu de Lyon et le Centre Hospitalier Universitaire Souro Sanou est le fruit inespéré.

Il a dirigé le service psychiatrique pendant près de 25 ans, puis il est nommé directeur des services cliniques au Centre Hospitalier Universitaire Souro Sanou de Bobo-Dioulasso. Il est aussi l’un des initiateurs de la création de la Prodec Association pour la Promotion du Dépistage et Conseils dont l’une des principales réalisations est la création d’un centre de dépistage du VIH dénommé CADI, Centre d’Accueil de Dépistage et d’Information.

En décembre 2007, il est élevé au grade de chevalier de l’ordre national. Il se consacrera à l’animation de ses structures bénévoles sanitaires après son départ à la retraite en 2008. Dr Zezouma Sanou  a fait des écrits de première  main tout en évitant de se contenter des commentaires sur les écrits de grands auteurs. Il lègue à ses héritiers, une bibliothèque de près de 2000 ouvrages.

Dr Zezouma Sanou  a quitté le monde le 9 novembre 2015 après d’innombrables services rendus à la nation dans la plus grande discrétion.


Martial SANOU

Correspondant de Burkina24 à Bobo-Dioulasso

 

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