Gogo : « Un parent d’élève lève la main sur un enseignant »
Il y avait encore un cas d’incivisme au menu de l’intervention du ministre de l’éducation nationale sur la télévision nationale au 20h du 20 novembre 2016. Il était question de l’agression d’un enseignant par le parent d’un élève du lycée départemental de Gogo dans le Centre-sud du pays.
Selon les explications du ministre Jean Martin Coulibaly, tout serait parti d’« un fait qui normalement est un fait qui rassemble : le décès du parent d’une élève ». L’enseignant, a-t-il dit, a jugé bon que les autres élèves aillent présenter les condoléances à la famille. Un geste « de soutien, de compassion », à laquelle quatre élèves ont refusé de prendre part. Toujours selon le ministre, il a été demandé à ces 4 « d’expliquer à l’administration les raisons de leur absence », faute de « motif pas valable ».
Une sanction qui n’a visiblement pas été du goût d’une des élèves qui est allée voir ses parents pour en parler. « Et le parent a débouché à l’école pour invectiver des injures à l’endroit du personnel. Et ensuite, ce parent a rencontré le professeur principal, l’initiateur de l’activité, au marché. Dans les échanges, cela a dérapé et il en est arrivé à porter la main sur l’enseignant », a rapporté Jean Martin Coulibaly.
Accepter la demande de pardon
Une nième altercation liée au monde éducatif et qui ramène une fois de plus sur la table la question de l’incivisme, qui concerne cette-fois un adulte, un parent d’élève. « Là, il s’agit d’un adulte qui lève la main sur un enseignant pour des questions relatives à l’école », a indiqué le ministre de l’éducation. Et « ce n’est pas admissible, ce n’est pas acceptable », qu’« un parent d’élève lève la main sur un enseignant quelles que soient les raisons que l’on pourrait avancer ».
Se plaçant du même côté que les leaders coutumiers et religieux, Jean Martin Coulibaly appelle les enseignants « à entendre l’appel qui leur a été lancé par la communauté ». En effet, a-t-il dit, « très rapidement, les responsables coutumiers, religieux ont pris à bras le corps le problème » en exigeant que le parent en question « présente des excuses publiques, reconnaisse qu’il n’a pas agi correctement ». Suite à cette intervention, le ministre demande aux enseignants d’« accepter cette demande de pardon » « pour remettre le système de l’école en fonctionnement assez rapidement ».
Affectation de près de 75% du personnel
A en croire le premier responsable du département, le lycée départemental de Gogo n’est pas à sa première démarcation. Il y a, dit-il, « une espèce » de crise qui y règne depuis quatre ans. La situation se serait davantage dégradée l’an dernier poussant « l’administration à procéder à l’affectation de près de 75% du personnel pour des questions de relations avec les communautés ».
S’adressant aux parents d’élèves, il les a invités à accompagner d’une autre façon les enseignants à qui ils confient l’éducation de leurs enfants. « Nous devons être des partenaires de proximité de ces enseignants, discuter avec eux, avoir le souci de comment ça se passe entre eux et nos enfants et donc améliorer nos relations avec eux », a-t-il dit.
Il y a lieu selon lui que les parents d’élèves soient « proches » des enseignants, qu’ils soient « communicatifs » et qu’ils les aident « plutôt que d’être ceux-là qui mettent en difficulté les enseignants dans leur rôle capital pour tout pays ».
Oui Koueta
Burkina24
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