Football: Le coût de la CAN 2017 au coeur des débats au Gabon
Le coût de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN-2017) a ravivé vendredi la polémique politique au Gabon entre le gouvernement et Jean Ping, le rival du président Ali Bongo Ondimba qui se proclame toujours le « président élu » de ce pays.
« L’organisation en 2012 et 2017 de la Coupe d’Afrique des Nations coûte d’ores et déjà au contribuable gabonais la somme de 863 milliards de FCFA (1,3 milliard d’euros) », a déclaré vendredi la Coalition pour la nouvelle république (CNR), le rassemblement autour de M. Ping.
Ces fonds ont été gérés par « des hommes-liges », « en marge de la loi et en dehors de toute orthodoxie budgétaire et comptable », ajoute la CNR dans ce communiqué lu devant la presse en présence de M. Ping.
« Qu’ils apportent des preuves », a répondu le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, Alain-Claude Bilie-By-Nzé, interrogé sur ces accusations lors d’une conférence de presse.
« Ce sont eux qui ont coûté cher au contribuable gabonais » lorsqu’ils étaient aux responsabilités, a-t-il ajouté, allusion à M. Ping et ses partenaires politiques, d’anciens cadres de l’ex-président Omar Bongo, au pouvoir entre 1967 et 2009.
« Notre pays s’est engagé à lutter contre la corruption (…) ça va concerner tout le monde », y compris pour des faits commis dans le passé, a ajouté M. Bilie-By-Nzé, alors que deux anciens ministres ont été placés sous mandat de dépôt début janvier pour malversation présumée.
« La CAN bat son plein au Gabon (…) malgré l’élimination prématurée » des Panthères, s’est félicité le porte-parole du gouvernement.
« Aucun incident » n’a été à déplorer depuis le début de la compétition « malgré les différents appels au boycott qui n’ont pas été suivis », a-t-il relevé.
Des associations de la société civile proche de M. Ping avaient appelé au boycott de la CAN qui se tient au Gabon jusqu’au 5 février.
« Nous n’allons rien dire sur la CAN, pour ne pas pénaliser les autres pays avec nos problèmes », a déclaré M. Ping à des journalistes de la presse étrangère, tout en ajoutant qu’il aurait été préférable de délocaliser la compétition au Maroc ou en Algérie.
Petit pays de 1,8 million d’habitants, le Gabon a connu des violences post-électorales sans précédent après l’annonce de la réélection d’Ali Bongo à l’issue du scrutin du 27 août (manifestations, pillages, assaut des forces de sécurité au QG de M. Ping, arrestations par centaines, des morts…).
Kouamé L.-Ph. Arnaud KOUAKOU
Burkina24
Source: Jeune Afrique
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