Côte d’Ivoire : Le gouvernement condamne le mouvement d’humeur des forces spéciales
Au sortir du conseil des ministres, le gouvernement ivoirien a condamné ce mercredi 08 février, la mutinerie des militaires des Forces spéciales basés à Adiaké (90 km à l’est d’Abidjan). Dans cette même journée du mercredi, ce commando d’élite a d’ailleurs remis le couvert. Le porte-parole du gouvernement a indiqué que les discussions avec les mutins étaient en cours.
Les forces spéciales de côte d’Ivoire basées à Adiaké, tout comme le mardi 7 février dernier, se sont fait entendre une seconde fois le lendemain de leur premier soulèvement pour « réclamer des primes ».« Le gouvernement […] condamne et déplore ces formes violentes de revendication », a déclaré le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, Bruno Koné, mercredi 8 février à l’issue du conseil des ministres, évoquant « une attitude malheureusement récurrente ces derniers temps », avant d’ajouter que « le gouvernement a immédiatement entamé les discussions avec les soldats concernés ».
Selon Bruno Koné, deux personnes auraient été blessées après ces tirs en l’air. Leurs frais médicaux seront pris en charge par l’État.
Les habitants d’Adiaké reclus chez eux
« Les tirs ont encore repris ce mercredi (8 février), jour de marché, ils ont demandé aux femmes du marché de rentrer à la maison. C’est la psychose, tout le monde est terré chez soi », raconte un fonctionnaire en poste dans cette localité et joint au téléphone par le correspondant de Burkina24 en Côte d’Ivoire.
Les forces spéciales ivoiriennes, une inspiration de Guillaume Soro.
Après l’investiture du président Alassane Ouattara en mai 2011, Guillaume Soro décide de mettre sur pied un commando d’élite aguerri à toute sorte de combats. Présenté au nouveau Chef de l’Etat ivoirien, le projet de création des forces spéciales est tout de suite validé et prend forme. Le président du parlement ivoirien, Guillaume Soro, place à la tête de la future unité l’un de ses hommes de main : le colonel Lassina Doumbia (lieutenant-colonel au moment des faits).
Les forces spéciales de Côte d’Ivoire sont composées de deux brigades d’infanterie parachutiste, deux unités commandos, deux bataillons d’assauts aéroportés, un bataillon de chasseurs alpins et une brigade légère de sécurité (BLS), l’équipe de choc est en place.
« La force spéciale sera un ensemble d’unités militaires spécialement formées, instruites et entrainées pour mener un éventail de missions particulières allant des opérations spéciales dans le cadre d’un conflit classique à celles relevant de la guerre non conventionnelle », tel est l’objectif qui lui est assigné. L’actuel président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire souhaite que ce démembrement des FRCI soit dirigé uniquement par les anciens chefs de guerre. Sa requête est tout de suite acceptée par le chef de l’État ivoirien. Ainsi sont nommés adjoints du colonel Doumbia, les lieutenants-colonels Morou Ouattara (frère du lieutenant-colonel Issiaka Ouattara dit Wattao), Lossény Fofana alias Loss, Dramane Traoré, Gaoussou Koné dit Jah Gao et Zakaria Koné.
Le mardi 7 février, les mutins étaient sortis dans la ville plus tard dans la journée, établissant des barrages et intimant l’ordre aux habitants de rentrer chez eux.
Au sein de l’armée ivoirienne, les forces spéciales bénéficient d’un statut spécial, chaque élément étant régi par un arrêté personnalisé qui lui accorde des prérogatives et des primes payées directement par la présidence de la République ou par l’Intendance.
Kouamé L.-h. Arnaud KOUAKOU Correspondant de Burkina24 en Côte d’Ivoire
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