AEEMB : Réflexion sur l’extrémisme violent
Le Conseil général de l’Université Ouaga 1 Joseph Ki-Zerbo (CGUO) de l’Association des éleves et étudiants musulmans au Burkina Faso (AEEMB) a tenu les 29, 30 avril et 1er mai 2017 sa biennale des « 72 heures de l’étudiant musulman », au sein de ladite université. Le thème qui a été retenu est : « Quelles attitudes de la jeunesse estudiantine face à la montée de l’extrémisme violent ? ».
L’activité des « 72 heures de l’étudiant musulman » a été parrainée par le Professeur Rabiou CISSE, président de l’université. Elle a pour objectif d’offrir un cadre de retrouvailles et de partage d’expérience entre militants ainés et jeunes de l’association. Mais bien plus, « elle se veut un cadre d’échanges pour introspecter et prospecter sur le vécu de nos militants ainsi que les défis dont doit faire face notre communauté », a précisé Ouedraogo Abdourahmane, président du CGUO.
Des panelistes ont livré leur analyse sur le thème principal portant sur l’extrémisme violent. Selon Boukari Ouoba, journaliste, le terrorisme a commencé à faire partie des sujets de discussion des Burkinabè, surtout à partir de 2015, où « le terme n’est plus seulement dans le vocabulaire mais dans leur vécu ». Ibrahima Barke Tall, Commissaire de la présidence du Faso confirme ces dires, en ajoutant que le spectre plane toujours : « Le Burkina Faso continue d’être la cible de groupes armés, en témoignent de nombreuses attaques qu’a connues le pays depuis le 4 avril 2015 jusqu’à l’enlèvement puis la libération de deux de nos compatriotes le 27 avril 2017, et ce malgré les nombreuses mesures adoptées par les autorités ».
Aussi, après avoir relevé que la jeunesse est une cible privilégiée des groupes terroristes, Boukari Ouoba cite-t-il comme causes principales les réalités géographiques et l’absence d’occupation. Alors que « une population jeune, désœuvrée, délaissée, pauvre, mal instruite ou pas du tout, est une proie facile pour les terroristes surtout lorsque les conditions géographiques sont comme une passerelle, la porosité de nos frontières étant un facteur d’exposition de la population ».
Quant à imam Khalid Ilboudo, il a rappelé que « les textes sont muets ». Par conséquent, il revient à chaque fidèle de faire preuve d’esprit critique face aux personnes censées les guider. « Quand un imam adresse un discours, on doit être capable de recouper pour dire s’il exploite la vulnérabilité pour asseoir son influence ou bien c’est la vérité », a-t-il soutenu.
Pour venir à bout du terroriste, la solution militaire ne vient qu’en aval selon le Boukari Ouoba. En amont donc, il faut créer les conditions d’une vraie justice sociale et mettre l’intégration territoriale au cœur des priorités de l’Etat. Pour déplorer la situation au nord il cite cet exemple : « dans une interview accordée par le député Aziz Diallo à Mutation du 1er avril 2017, il disait que le dernier investissement important de l’Etat dans le Soum remonte à 1986 ». De plus, en tant que journaliste, il déclare avoir constaté un fragile sentiment d’appartenance nationale dans les localités du Sahel.
Les 72 heures ont pris fin dans la soirée du 1er mai après bien d’autres activités : deux autres conférences sur les infections uro-génitales chez la femme, et sur le système LMD et l’employabilité des jeunes, des compétitions de lecture coranique et de football…
Burkina24
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