Drépanocytose : Un nouveau traitement qui « semble soulager les crises » en test à Ouaga

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Un nouvel espoir pour les millions de malades de la drépanocytose ! Un traitement mis au point par « Diavein », une société française, a pu juguler les crises vaso-occlusives extrêmement douloureuses provoquées par la maladie sur plusieurs patients. Un Brevet a été déposé aux Etats-Unis en 2016. Une étude clinique démarre à la polyclinique Notre Dame de la Paix de Ouagadougou. Les premières données obtenues en Afrique et en France, selon le PDG de l’entreprise Diavein, Etienne L’Hermite, sont prometteuses, mais les résultats, pour l’instant préliminaires, ne seront rendus publics que lorsque l’étude en cours aura été menée à terme.

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Des études porteuses d’espoir pour les milliers de drépanocytaires souffrant de crise chaque jour sont en cours notamment une étude clinique à la Polyclinique Notre Dame de la Paix de Ouagadougou.

Il s’agit d’une nouvelle méthode technologique permettant, grâce à un appareil, d’activer le système vasculaire par stimulation électrique. Ce qui induit la dilatation des vaisseaux, la baisse de l’agrégation plaquettaire et l’accélération de la circulation sanguine.

Bien que l’appareil ait été mis au point il y a plus de 30 ans, son utilisation est restée confinée à quelques centaines de thérapeutes majoritairement des kinés qui l’utilisent pour la rééducation.

Aperçu de l’appareil de Diavein.

« La crise, elle peut durer cinq jours avec les prises en charge actuelles basées sur des médicaments antidouleurs, mais avec cet appareil, elle ne dure que 4 à 6 heures chez la majorité des patients. Donc, c’est une énorme avancée. Il n’y a aucun médicament au monde qui permet d’obtenir ces résultats. Tous les médicaments qu’on donne sont pour calmer la douleur. Ce traitement que nous donnons, c’est pour arrêter la crise, arrêter la cause de la douleur », confie Etienne L’Hermite.

Burkina 24 l’a rencontré récemment à Ouagadougou. Il est le Président directeur général de Diavein, la société qui a mis au point la technologie appliquée à la drépanocytose. En tant que gérant de Diavein, Etienne L’Hermite assure la direction stratégique et financière de la société.

Etienne n’est pas seulement impliqué comme gestionnaire mais il est aussi un homme de terrain. Il se rend régulièrement en Afrique pour superviser les études cliniques et la mise en place du réseau de dispensaires.

« La drépanocytose est la cause de 300.000 morts par an, en grande majorité dans les pays en voie de développement (Afrique, Inde et Asie du sud-est). La majorité de ces morts sont des enfants puisque l’espérance de vie d’un malade de la drépanocytose dans ces pays n’est que de 14 ans », souligne Etienne L’Hermite.

A l’en croire, l’étude en cours à la Polyclinique Notre Dame de la Paix sur une vingtaine de malades de la drépanocytose en crise vaso-occlusive pourrait changer radicalement le sort des millions de personnes qui souffrent de cette maladie dans le monde.

Comment fonctionne la trouvaille de Diavein ?

Le traitement utilisé dans cette étude est basé sur la stimulation vasculaire par courant électrique basse fréquence permettant à la fois de dilater les vaisseaux sanguins et de faire chuter l’agrégation plaquettaire.

Ces bénéfices combinés permettent de restaurer la circulation sanguine déficiente des malades en crise seulement en quelques heures. L’efficacité du traitement se traduit par une baisse très rapide de la douleur ressentie par les patients.

« Nous projetons de les reproduire dans d’autres hôpitaux en Afrique et en France et espérons pouvoir démontrer à moyen terme que le fait de pouvoir stopper les crises vaso-occlusives est synonyme de baisse significative de la mortalité infantile des malades en Afrique et en Asie », se réjouit Etienne L’Hermite.

L’appareil  qui  délivre  les  impulsions  électriques est commercialisé actuellement  par  l’entreprise française sous la marque Diavein en France, en Suisse et en Afrique. La vente s’adresse principalement aux physiothérapeutes pour la prise en charge de l’insuffisance veineuse chronique et la rééducation post-opératoire et post-traumatique. Si les résultats préliminaires se confirment, il pourrait d’agir d’une avancée significative dans la prise en charge de la drépanocytose.

La drépanocytose est une maladie répandue surtout en Afrique, en Inde, dans le Bassin méditerranéen et  au Moyen-Orient. Selon les estimations, à travers le monde, un enfant sur deux en meurt avant l’âge de cinq ans. La maladie cause plus de 300.000 morts chaque année avec une majorité de décès en Afrique.

Portrait d’une maladie souvent mortelle mais surtout méconnue…

Au Burkina Faso, environ 40.000 personnes souffrent de cette maladie. Première maladie génétique au monde, la drépanocytose est due à une mutation de l’hémoglobine qui provoque la polymérisation de cette protéine lorsque qu’elle n’est pas liée à une molécule d’oxygène.

Cette caractéristique entraîne la rigidification des globules rouges qui prennent une forme de faucille, d’où l’autre nom de cette maladie appelée aussi anémie falciforme. Les globules rouges falciformes ne parviennent pas à passer dans les petits vaisseaux sanguins. Ils s’accumulent et causent des obstructions qui privent les organes et les tissus du sang chargé d’oxygène.

Pour l’heure, le seul traitement curatif pour l’anémie falciforme est la transplantation de cellules souches. Cette option n’est toutefois pas disponible ni appropriée pour toutes les personnes atteintes de l’anémie falciforme.

Etienne L’Hermite, Dirigeant de l’entreprise française Diavein.

Durant les crises douloureuses, des médicaments peuvent être administrés pour réduire la douleur et tenter de prévenir les complications.

C’est le cas de la trouvaille Made In Burkina Faso : Le célèbre FACA, médicament permettant de soulager les crises de la drépanocytose et améliorer la qualité de vie du drépanocytaire.

Il y a également le traitement par hydroxyurée, un médicament anti-cancéreux qui peut réduire la fréquence des crises douloureuses et du syndrome thoracique aigu chez l’adulte et améliorer la croissance de l’enfant. Cependant, une étude est toujours cours concernant ses effets secondaires liés à une utilisation à long terme.

Contrairement aux globules rouges normaux qui vivent environ 120 jours dans la circulation sanguine, les globules rouges falciformes meurent au bout de seulement 10 à 20 jours. Lorsque les globules rouges ne peuvent pas être remplacés assez rapidement, un trouble s’installe et qui s’appelle anémie.

Les symptômes de l’anémie falciforme peuvent varier grandement en nombre et en gravité. Cependant, les symptômes les plus courants sont liés à l’anémie et à la douleur. Pour Etienne L’Hermite, « c’est pourtant une maladie qui se diagnostique très facilement ».

Il faut savoir que la découverte de l’application du dispositif médical Diavein au traitement des crises drépanocytaires est récente (fin 2016) et fait l’objet d’une étude clinique pilote à Ouagadougou. Les premières données obtenues au Burkina Faso, selon l’entreprise, sont prometteuses, mais les résultats finaux ne seront rendus publics et le traitement disponible dans tous les hôpitaux que lorsque toutes les études cliniques auront été menées à terme et l’efficacité du traitement totalement démontrée.

Noufou KINDO

Burkina 24

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Noufou KINDO

@noufou_kindo s'intéresse aux questions liées au développement inclusif et durable. Il parle Population et Développement.

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