Justice : Le journaliste Lookman Sawadogo relaxé
Le tribunal de grande instance de Ouagadougou s’est prononcé sur l’affaire Lookman Sawadogo, ce jeudi 10 août 2017. Le tribunal a estimé que les faits de diffamation qui étaient reprochés à Lookman Sawadogo ne sont pas avérés dans la mesure où il y a un doute sur les faits.
Six magistrats membres de la Commission d’enquête du Conseil supérieur de la magistrature sur la corruption ont intenté un procès contre le directeur de publication du journal « Le Soir ». Ils accusent Lookman Sawadogo de diffamation pour avoir publié sur la page Facebook du journal, un article faisant état de soupçons de corruption sur un membre de la commission d’enquête.
A l’issue des débats, le journaliste Lookman Sawadogo a été relaxé car le tribunal qui a estimé que les faits de diffamation qui étaient reprochés à Lookman Sawadogo ne sont pas avérés dans la mesure où il y a un doute quant aux allégations des poursuivants. Le tribunal a condamné les six magistrats plaignants aux dépens. A noter qu’aucune charge n’est retenue contre le journaliste. Mais les plaignants ont la possibilité d’exercer un recours par appel dans les 15 jours à venir. A noter que les plaignants n’ont pas été aperçus au tribunal.
« C’était une procédure qui n’avait même pas sa raison d’avoir lieu. Nous étions convaincus dès le départ, que ce que Lookman Sawadogo a écrit n’avait rien de diffamatoire et ne constituait pas une infraction au sens de la loi », a expliqué Me Anna Ouattara/ Sori, une des conseillères de Lookman Sawadogo.
« Nous avons voulu que le tribunal se prononce sur le fait qu’il était poursuivi sur la base d’une loi qui ne lui était pas applicable en tant que journaliste. Il est justiciable devant les juridictions du CNT 2015 or la procédure a été initiée sur la base du code pénal. Nous avons soulevé cette exception en disant que nous demandons au tribunal de constater que la loi qui est visée dans la situation est la mauvaise loi.
Que notre client en sa qualité de journaliste devait être jugé sur la base de la loi CNT 2015. Malheureusement le tribunal a rejeté toutes nos exceptions. Nous prenons acte. Mais ce qui est bon dans l’intérêt de la liberté de la presse, c’est que Lookman Sawadogo n’as pas été retenu dans les liens de la prévention. Parce que les faits qu’il a dénoncés ont été avérés», a ajouté Me Sori.
Lookman Sawadogo a fait comprendre que « c’est un sentiment de satisfaction mais pas de joie parce l’autre partie peut toujours faire appel dans les 15 jours et les choses peuvent changer ». Il a précisé que le verdict du tribunal reflète ce qu’on attend de la justice du Burkina Faso.
« Parce qu’on avait craint le corporatisme. Ce procès était pour moi tout simplement une cabale contre ma personne. On avait craint, avec beaucoup de raisons, car c’est la liberté d’expression et la liberté de la presse qu’on assassine au Burkina à travers ce procès. C’était une jurisprudence qu’on a voulu instaurer pour museler les journalistes et les Cyber activistes », a-t-il signifié.
Il a fait savoir que la question des réseaux sociaux et les médias en ligne se pose avec acquitté et c’est une jurisprudence qui aurait pu désormais amener les journalistes ou tout autre citoyen à se faire emprisonner.
Jules César KABORE avec Aimé KPODA (stagiaire)
Burkina 24
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