Dossier Sankara : « Blaise Compaoré peut être jugé par la Côte d’ivoire »
Le 15 octobre 2017, le Burkina Faso commémorera le 30e anniversaire de l’assassinat de Thomas Sankara et de ses 12 compagnons. Le dossier judiciaire entamé il y a 20 ans n’a véritablement connu d’avancées qu’en 2015 sous la Transition. Ainsi, une dizaine de personnes ont été inculpées dans cette affaire, des mandats d’arrêt ont été lancés et des personnalités entendues par le juge d’instruction à l’instar de l’ancien président ghanéen John Jerry Rawlings.
Lors de la rencontre entre la presse et les avocats du dossier Thomas Sankara le jeudi 12 octobre 2017, pratiquement rien de nouveau dans la procédure n’a fuité. « Il n’y aura pas de scoop. Nous sommes tenus au secret de l’instruction », a d’abord lancé Me Anta Guissé, avocat au Barreau de Paris et membre du collectif des avocats de la famille Thomas Sankara.
Me Benewendé Sankara, membre du collectif d’avocats avait annoncé à Burkina 24 que « c’est sous la Transition que le dossier Sankara a vraiment démarré ». Depuis 2017, il y a eu près d’une cinquantaine d’auditions et rassure Me Anta Guissé, « nous qui avons accès au dossier, nous savons que les choses avancent ». Selon l’avocate, la personne que le collectif aimerait pour entendre dans cette procédure, c’est Blaise Compaoré qui a pris la nationalité ivoirienne.
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Malgré cette nouvelle nationalité, un mandat d’arrêt international a été lancé par la justice burkinabè contre l’ancien président. Mais regrette Me Sankara, celui-ci n’a pas été exécuté. Nonobstant, précise Me Sankara, « Blaise Compaoré peut être jugé par la Côte d’ivoire ».
Aussi, dans le cadre de l’instruction du dossier, des demandes adressées à la France ont été faites par le collectif d’avocats pour déclassifier des documents relatifs à l’affaire Thomas Sankara. Et les avocats espèrent que le changement en France, l’élection de Macron, portera un coup de pouce au dossier. Si la France n’a rien à avoir dans les évènements du 15-Octobre 1987, « il n’y a pas de raisons de ne pas déclassifier les documents s’il n’y a pas de choses à cacher », indique Me Anta Guissé.
En rappel, lors d’un séjour au Burkina, l’ancien président de l’Assemblée nationale de France, Claude Bartolone, affirmait : « Nous sommes favorables à ce que la justice française puisse répondre à toutes les demandes qui émaneront de la justice du Burkina Faso pour qu’il n’y ait le moindre doute sur les relations qui doivent exister, y compris sur ce dossier, entre la France et le Burkina (…) La Justice doit faire son travail et la vérité doit triompher ».
Et avec l’arrivée éventuelle d’Emmanuel Macron, les avocats rassurent qu’il sera interpellé sur le dossier Thomas Sankara. » Il est de notre devoir de lui demander jusqu’où la France va permettre que ce dossier puisse avancer« , indique Me Sankara.
Ignace Ismaël NABOLE
Burkina 24
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