Budget 2018 : De « la nécessité de la prise en compte des opérations du Nord »
La hiérarchie militaire burkinabè se focalise sur la question des primes des soldats en opération nationale, la relecture de la politique de défense et les préoccupations relatives à l’opérationnalisation de la force conjointe du G5 Sahel.
Le ministre des affaires étrangères Alpha Barry n’est pas seul à se préoccuper de la rémunération des soldats burkinabè actuellement déployés au Sahel. Le diplomate soutient qu’ « il est important que le traitement des forces du G5 Sahel soit le même que ceux de la MINUSMA ». Réunis pour le deuxième CASEM de l’année, la situation fait partie intégrante des préoccupations des officiers supérieurs.
C’est ce qu’a indiqué le lieutenant-Colonel Koudougou Norbert, directeur des affaires publiques et du contentieux, chargé de lire la synthèse des préoccupations soulevées au nombre desquelles « on peut retenir la question des primes des soldats en opération nationale, la relecture de la politique de défense, des préoccupations relatives à l’opérationnalisation de la force conjointe du G5 Sahel ».
En attendant que les ressources externes ne soient disponibles au profit des troupes, les échanges ont porté sur « la nécessité de la prise en compte dans les programmes et les opérations du Nord ». La présentation de la situation sécuritaire a été faite aux officiers supérieurs par le chef de la Division renseignement militaire (DRM) et celui de la division opération de l’état-major général des armées.
Le chef de la DRM, rapporte le lieutenant-colonel Koudougou, « a souligné le caractère déstabilisateur des menaces dans la zone sahélo-saharienne » et le cas spécifique burkinabè avec « la dégradation de la situation sécuritaire depuis l’attaque perpétrée le 15 janvier 2016 dans la capitale » avec en prime, « l’intensification de l’activisme terroriste dans le Nord du pays avec une tendance à l’extension de la menace dans la partie Ouest ».
Face à ce constat, Jean Claude Bouda, ministre de la défense, attend de la hiérarchie militaire (direction centrale de l’intendance militaire) de veiller à « trouver les ajustements nécessaires pour une mise œuvre harmonieuse du budget programme 2018 ».
Avec « les populations (qui) font confiance en leur armée pour les protéger contre les agissements de ces groupes terroristes », poursuit Jean Claude Bouda, le ministère de la défense a « là, l’occasion de montrer [sa] capacité à jouer pleinement [son] rôle régalien qui est de protéger l’intégrité du territoire national, les personnes et les biens ».
Sortir du mutisme
L’armée burkinabè ne reste pas en marge du Plan stratégique décennal de modernisation de l’administration (PSDMA). Pour le chef du département, il convient d’insister sur l’importance de cet outil dont les objectifs interpellent tous dans le vécu quotidien. En s’engageant sur cette route, dit-il, l’armée facilite l’accès des populations aux services qu’elle offre.
Le site (www.defense.gov.bf) constitue à ses yeux « une plateforme appropriée » pour faire passer des messages, d’où son invite à la Direction de la communication et des relations publiques des armées (DCRPA) « à [s]’en servir au maximum afin de rendre [le] dynamique et utile ».
Une résolution a porté sur la vulgarisation de la loi de programmation militaire quinquennale 2018-2022 lue par le colonel Kisbedo Ernest, commandant de la brigade nationale des sapeurs-pompiers (BNSP).
Il s’agit de « la nécessité de relever le défi de sa mise en œuvre » et de « la réussite de sa mise en œuvre (qui) est liée à son appropriation par les acteurs des forces armées nationales ». Une partie de ces acteurs, la hiérarchie militaire qui a participé au CASEM, a pris l’engagement de le faire.
Oui Koueta
Burkina24
Nous tenons à vous exprimer notre gratitude pour l'intérêt que vous portez à notre média. Vous pouvez désormais suivre notre chaîne WhatsApp en cliquant sur : Suivre la chaine
Restez connectés pour toutes les dernières informations !
Restez connectés pour toutes les dernières informations !
Bonjour à tous,
Citation: « Le ministre des affaires étrangères Alpha Barry n’est pas seul à se préoccuper de la rémunération des soldats burkinabè actuellement déployés au Sahel. Le diplomate soutient qu’ « il est important que le traitement des forces du G5 Sahel soit le même que ceux de la MINUSMA ». Réunis pour le deuxième CASEM de l’année, la situation fait partie intégrante des préoccupations des officiers supérieurs. » Fin de citation.
La lutte contre le terrorisme sous toutes ses formes est une question vitale pour les pays du Sahel. A ce titre, les premiers acteurs sur le front, à savoir nos braves hommes des Forces de Défense et de la Sécurité doivent être mis dans les conditions optimales pour donner le meilleur d’eux-mêmes. Et en la matière, il n’y a pas mille solutions pour galvaniser un homme: il faut le motiver. Comme dit l’adage, on ne peut mobiliser quelqu’un que sur la base de ses intérêts. Dans le cas présent, les soldats jouent à quitte ou double avec leur vie; un peu comme à la roulette russe. En effet, combien d’éléments sont déjà tombés au front, les armes à la main, dans cette guerre asymétrique contre un ennemi, souvent invisible et toujours imprévisible. Après les honneurs nationaux à eux rendus, leurs familles sont souvent oubliées par la République. Aussi, les soldats ont raison de demander à être rétribués, non pas à la hauteur de leurs sacrifices mais, tant soit peu, pour assurer une certaine vie décente à leurs ayants droit, au cas où.
De ce qui précède, les Etats membres du G5, au vu de la rareté des ressources externes pour financer cette opération fort coûteuse, doivent chercher des solutions internes pour donner satisfaction aux doléances de nos troupes. A ce sujet, ils pourraient prendre en charge la différence entre les indemnités proposées dans le cadre de l’opération du G5 et celles retenues au niveau de la MINUSMA. La prise en charge de cette différence pourrait être supportée en partie par les budgets nationaux et en partie par un « effort de guerre » volontaire de la part des citoyens. Pour ce dernier aspect, un compte spécial pourrait être ouvert et communiqué aux populations pour y effectuer leurs contributions, à cet effet.
La paix n’ayant pas de prix, une bonne communication des autorités devrait convaincre les citoyens de leur intérêt à coopérer aussi financièrement pour mettre hors d’état de nuire, ces mafiosi criminels, violeurs et autres vandales. Dans ce cadre, et toujours avec une communication appropriée, une trêve du front social pourrait être négociée pour permettre de se focaliser sur la question sécuritaire avant tout. Après tout, c’est parce qu’il y a un Etat que les forces sociales peuvent faire des revendications. Quand on voit ce qui se passe dans les pays comme la Syrie, l’Irak et la Libye, je ne pense pas qu’il y ait actuellement de la place pour des revendications sociales. Sachons que cela n’arrive pas seulement aux autres. Aussi, j’invite tout le monde à la réflexion sans passion et sans parti pris. Il y va de l’avenir de notre patrie!
Courage à nos braves Forces de Défenses et de la Sécurité dans cette guerre sans merci que nous devons remporter impérativement si nous ne voulons pas assister à la déliquescence de nos Etats déjà fragiles à bien des égards.
« La patrie ou la mort, nous vaincrons »