Burkina : « Nous avons peur de nos décideurs politiques »

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La campagne agricole de saison humide 2018-2019 a été lancée par le ministre de l’Agriculture et des Aménagements Hydrauliques le 26 mai 2018. La Confédération paysanne du Faso salue la volonté qu’a le gouvernement d’accompagner le monde paysan. Elle dénonce cependant les difficultés rencontrées depuis des années et qui ne semblent pas trouver de solutions. Elle l’a fait savoir ce 31 mai 2018.

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Pour la campagne agricole 2018-2019, le gouvernement burkinabè a affiché sa volonté d’accompagner le monde paysan. En effet, 8 155 tonnes de semences améliorées, 16 000 tonnes d’engrais, 27 400 unités de matériel agricole,  10 500 têtes d’animaux de trait, 5 200 outils de vulgarisation agricole, entre autres, seront mises à la disposition des producteurs.

Malgré cet effort, des difficultés sont indexées par la Confédération paysanne du Faso (CPF). Ce sont, à en croire son président Bassiaka Dao, la faible mobilisation et maitrise en eau, l’absence d’un mécanisme national d’assurance agricole, l’absence d’une politique de prix pour les produits agricoles autres que le coton, entre autres.

D’autres problèmes ont été égrenés par la confédération. Elle met en exergue le fait que le gouvernement ne discute pas avec les acteurs du monde paysan des questions les concernant et demande par conséquent des tables de concertation avec tous les acteurs du monde paysan. « On ne peut pas prendre des décisions à la place des acteurs qui vivent la réalité.  Les programmes qu’on met sur le marché sont définis dans des bureaux climatisés avec des gens qui ne sont pas en contact avec la réalité du terrain. C’est eux qui sont au four et au moulin,  qui donnent les intrants, qui choisissent les bénéficiaires. C’est eux qui élaborent les programmes et c’est eux qui font les comptes. Il faut que cela change »,  explique le président de la CPF.

Et la Chine ?

« Aujourd’hui, nous sommes à 34% d’équipements à traction animale mais concentré dans les zones de production cotonnières. Si toutes les zones du Burkina étaient accompagnées à cette mécanisation prônée … avec les intrants de qualité adaptée, aujourd’hui on serait à mesure d’exporter le triple de ce qui a été annoncé pour la prévision de la campagne 2017-2018 », a indiqué Marc Gansoré, Secrétaire général adjoint de la confédération.

Sur un autre sujet, la nouvelle alliance du Burkina avec la Chine est à saluer du point de vue de la confédération. Elle a affirmé ne pas nourrir de craintes. Au contraire, « nous envions l’exemple que les Chinois ont pris pour être ce qu’ils sont. Nous avons peur de nos décideurs politiques qui n’hésitent pas à brader leur souveraineté (…). Ici au Burkina nous aimons la facilité. On fait appel aux investisseurs parce qu’il y a des dividendes qui vont tomber. On va se servir de ces dividendes pour payer les fonctionnaires », fait remarquer Bassiaka Dao.

« Ce sont les producteurs qui seront le plus impactés au moment des soudures.  Malgré les subventions, il n’y a pas de subvention pour l’ensemble des acteurs. Il n’y a même pas un tiers des paysans qui reçoivent cette subvention », a déploré Marc Gansoré.

Des recommandations ont été formulées à l’endroit du gouvernement et de ses partenaires.

La CPF  recommande, par exemple, une sécurisation foncière en milieu rural, une mobilisation et maitrise de l’eau, le financement des exploitations agricoles familiales et le lancement d’une campagne unique du secteur agro-sylvo-pastorale.

Irmine KINDA

Burkina 24

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