Reprise du procès du putsch : L’accusé Ouattara Sidiki à la barre

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Le procès du coup d’Etat de septembre 2015 a repris le jeudi 16 août 2018. Un nouveau participant à l’audience a fait son entrée. L’inculpé qui a ouvert le bal est illettré et « ne parle pas bien le français. Il parle le Dioula », a fait savoir son avocat, Me Lassané Daboné. Un traducteur ad hoc a alors été appelé par le Parquet militaire pour traduire les déclarations de l’accusé, le soldat de 1ere classe Ouattara Sidiki.

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Quatre chefs d’accusation pèsent sur le soldat de 1ère classe Ouattara Sidiki. Il est poursuivi pour complicité d’atteinte à la sûreté de l’Etat, meurtre, coups et blessures volontaires et dégradation volontaire aggravée de biens. Face au tribunal, l’inculpé a réfuté tous les faits à lui imputés. Selon sa relation des faits durant le coup de force de l’ex Régiment de sécurité présidentielle (Ex RSP), le soldat affirme avoir effectué une ronde aux encablures du camp Naaba Koom II dans la nuit du 16 septembre 2015.

« Est-ce que vous-même vous croyez à ce que vous dites ? »

Le second acte posé est, selon lui, la virée « à la radio » armée de sa Kalache. C’est plus tard, indique l’accusé, qu’il saura que c’était à Savane FM. Là, narre le sieur Ouattara, en compagnie du sergent-chef Roger Koussoubé et du Sergent Djerma, sa mission consistait à rester dans le véhicule. Il nie avoir participé à un saccage de la radio mais reconnait avoir transporté « du matériel » sans autres précisons sur ordre de Roger Koussoubé.

L’accusé est resté campé sur ses dires tout en niant certaines parties des déclarations tenues devant le juge d’instruction. Il affirme avoir été informé de l’arrestation des autorités de la transition pendant son audition à la gendarmerie. Il avoue avoir participé aux rassemblements au camp Naaba Koom II les 16 et 17 septembre 2015 sans en savoir le contenu. Il en est de même pour la rencontre entre Macky Sall et les éléments de l’ex RSP. « J’ai appris la rencontre mais je n’ai pas cherché à comprendre », dit-il. « Est-ce que vous-même vous croyez à ce que vous dites ? », rétorque le parquet. La réplique de l’accusé est sèche : « Si vous avez les réponses, ne me posez plus de questions ».

Contrairement à ce que le prévenu a avancé, selon le parquet militaire, la mission du soldat de 1ère classe Ouattara Sidiki à Savane FM était d’assurer la sécurité du véhicule dans lequel le groupe est venu. « Ouattara est en train de tourner les gens », finit par lancer le Parquet.

Lire 👉 L’intégralité du procès du putsch de septembre 2015 au Burkina

Se basant sur ses déclarations tracées dans les Procès-verbaux, le parquet déclare que l’accusé était informé de l’arrestation des autorités, qu’il a fait des patrouilles et qu’il s’est excusé devant le juge d’instruction pour avoir causé du tort à la population. « Le mensonge ne résiste pas beaucoup à une analyse rationnelle », soutient le procureur militaire avant d’indiquer que les militaires de l’ex RSP ont, pendant le coup de force, formé des groupes de 10 éléments pour les patrouilles.

Une autre déclaration de l’accusé a retenu l’attention des parties en débat. L’inculpé Ouattara Sidiki a affirmé qu’il a quitté le camp Naaba Koom II le 29 septembre 2015 après un appel de son oncle l’nformant que le camp sera bombardé. Suite à cela, le sieur Ouattara convient avoir quitté la zone mais a été arrêté vers l’Hôtel Lybia par la gendarmerie nationale.

« Je n’ai rien dit à un chef militaire »

De cette déclaration, Me Yanogo, avocat de la partie civile, lui demande s’il a rendu compte à ses supérieurs hiérarchiques. « Je n’ai rien dit à un chef militaire », lance le prévenu. Les échanges entre la partie civile et M. Ouattara ont continué. Le soldat de 1ère classe avoue n’avoir pas cherché à vérifier l’information à lui donnée par son oncle (civil) mais s’est exécuté.
Peu avant 17h, le président du tribunal a suspendu la séance. Elle reprend le vendredi 17 août 2018 avec la poursuite de l’audition du soldat de 1ère classe Ouattara Sidiki, assisté de son avocat et de son interprète.

Ignace Ismaël NABOLE
Burkina 24

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Ignace Ismaël NABOLE

Journaliste reporter d'images (JRI).

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