Contraception au Burkina: 13 buts contre les grossesses non désirées
Un match de football a opposé une équipe des Organisations de la société civile (OSC) membres du groupe de plaidoyer contre les grossesses non désirées et une équipe de Médecins du monde France/Burkina (MdM). Du sport pour rassembler, se divertir et sensibiliser. C’est ainsi que l’on pourrait résumer l’objectif de ce match remporté finalement par les « Docteurs » de MdM.
Les OSC membres du groupe de plaidoyer, composées de jeunes, se sont bien dégourdies les jambes face à une équipe de Médecins du Monde France/Burkina ce samedi 29 septembre 2018 à Ouagadougou. Bien que plus jeunes, les hommes en noir ont tenu en vain à la victoire finale comme à la prunelle de leurs yeux.
Dès la 3e minute de jeu, ils encaissent un but. L’équipe de MdM, en jaune, entame bien son match. Les Médecins conservent leur avance jusqu’à la mi-temps. A la reprise, l’on constate que le match draine pas mal de personnes. Mais, les docteurs en jaune semblent avoir plusieurs kilomètres dans les jambes.
La contraception, un moyen de prévention des grossesses non désirées
Les jaunes craquent et un jeune ambassadeur pour la planification familiale égalise après seulement une quinzaine de minutes de jeu. Le score restera ainsi jusqu’à la fin du temps réglementaire. La séance de tirs au but départage les deux équipes. Au coup de sifflet final, c’est l’équipe de MdM qui remporte le match avec 7 buts marqués au total contre 6 pour les jeunes membres du groupe de plaidoyer.
Pour le Coordonnateur général de Médecins du Monde France au Burkina Faso, Dr Ditri Etsé Pierre Sallah, le match de ce soir est un moyen de sensibiliser les populations qu’elles peuvent prévenir les grossesses non désirées.
« Nous travaillons sur un programme de lutte contre les grossesses non désirées (GND) quand on sait que les GND conduisent très souvent à des avortements à risques, avec un risque élevé de décès. Parmi les moyens de prévention des GND, il y a la contraception. Ce match de football fait partie des activités prévues dans le cadre de la semaine mondiale de la contraception », a-t-il expliqué.
Parallèlement au match, se poursuivaient, non loin du terrain de football, des consultations foraines d’accès à la contraception débutées dans la matinée. Christiane Zaï/Nikiéma est Assistante coordonnatrice de l’Association des femmes juristes du Burkina. Elle est également membre du groupe « Stop Grossesses Non Désirées ».
Des textes de lois distribués aux jeunes
« Nous avons mis en place une clinique mobile juridique et médicale pour donner des conseils aux populations en particulier aux jeunes filles par rapport aux textes de lois qui existent en matière d’avortement. Parce que dans la lutte contre les grossesses non désirées, c’est vrai que l’accès aux méthodes contraceptives est vraiment important, mais il ne faut pas oublier aussi le fait qu’il est important que les populations connaissent leurs droits en matière d’avortement », est-elle convaincue.
L’avortement clandestin est interdit au Burkina Faso. Pourtant, il est courant de voir des filles qui s’adonnent à des rapports sexuels non protégés, tombent enceintes et font recours à des avortements à risques. L’activité de ce samedi, selon Madame Zaï, a vraiment intéressé les gens.
« On a reçu une trentaine de personnes qui sont venues pour prendre des conseils. Nous avons distribué les différents textes de lois notamment ceux du nouveau Code pénal concernant l’avortement qui contient en tout cas des améliorations permettant à la fille ou à la femme d’avoir accès à l’avortement sécurisé dans certains cas », s’est réjouie l’Assistante coordonnatrice de l’Association des femmes juristes du Burkina.
Noufou KINDO
Burkina 24
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