Procès putsch : Minata Guelwaré, la première dame à la barre
A la suite de Adama Ouédraogo dit Damiss, c’est un autre journaliste qui devrait être entendu par le Tribunal militaire. Mais, l’arrêt de renvoi du sieur Lassina Ouédraogo ne comporte aucune infraction. Il a été tout simplement invité à rejoindre sa place, laissant place à Minata Guelwaré, la première accusée à comparaître dans cette affaire.
Minata Guelwaré est née en Côte d’Ivoire en 1982. Comptable de profession, elle est célibataire mère d’un enfant. Elle se dit jamais condamnée et pas encore décorée. Avec pour conseils Maître Paul Kéré et Maître Silvère Kiemtarboumbou, la militante du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) est poursuivie pour complicité d’attentat à la sureté de l’Etat, meurtres, coups et blessures volontaires et dommages occasionnés en bande organisée.
Niant les faits, Minata Guelwaré fait savoir qu’elle a appris l’arrestation des autorités de la Transition vers 14h le 16 septembre 2015. Un instant après, elle dit entendre Maître Guy Hervé Kam sur les ondes de la radio Oméga en train d’appeler à la résistance. « J’ai dit que ce n’est pas normal de laisser les gens aller se faire assassiner dehors », foi de la 2e Secrétaire nationale chargée des mouvements associatifs au sein du CDP d’alors.
« On soutenait le « D » qui veut dire « Démocratie, inclusion », et non le CND »…
Elle et ses camarades décident de faire passer un premier communiqué à ladite radio pour inviter les populations à ne pas sortir. « Jusqu’aujourd’hui, ce communiqué n’est pas passé sur Oméga », déplore la responsable du Mouvement pour la rectification de la démocratie (MRD). C’est le 17 septembre qu’elle apprend à la télé qu’il s’agit en réalité d’un coup d’Etat. L’accusée et ses camarades décident à nouveau de faire passer un deuxième communiqué.
« C’est après qu’Oméga a fusionné les deux communiqués pour faire passer une partie. Nous, on soutenait le « D » qui veut dire « Démocratie, inclusion », et non le CND. Nos communiqués ne sont jamais passés en intégralité », insiste dame Guelwaré. Là n’est pas la préoccupation du Parquet. En fait, selon le PV d’interrogatoire au fond de Moussa Nébié dit Rambo, entre autres, la militante CDP était chargée de circuler à moto en ville, et de lui filer des renseignements en temps réel.
L’accusée nie en bloc ces affirmations. Le Parquet fait également savoir que le Directeur de la Radio Laafi incendiée à Zorgho, Albert Tarpaga, l’a formellement identifiée. « Je ne suis jamais allée à Zorgho pendant les évènements », nie toujours Minata Guelwaré. Pour les avocats des Parties civiles, en l’occurrence Maître Séraphin Somé, l’accusée et son avocat fuient les débats qui ont été suspendus et qui se poursuivent demain 16 octobre 2018.
Noufou KINDO
Burkina 24
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