Coup d’Etat : « Ce procès n’est pas fait pour connaitre la vérité » (Me Boussim)

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A l’audience du jour, des échanges de mots durs ont eu lieu entre avocats de la défense et ceux des parties civiles, dans la soirée du mercredi 23 janvier 2019. Et ce, consécutivement à une affirmation de Me Antoinette Boussim, avocate du caporal Sami Dah, revenu à la barre pour son audition complémentaire. « Je pense que ce procès n’est pas fait pour connaitre la vérité, mais pour avoir la tête de quelqu’un », a-t-elle affirmé. Il n’en fallait pas plus pour que le public assiste à des échanges de mots, parfois durs entre les parties présentes au procès du Coup d’Etat de septembre 2015.

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Le caporal Sami Dah, poursuivi pour attentat à la sûreté de l’Etat, meurtre, coups et blessures volontaires et dégradation volontaire aggravée de biens avait fait ses premières déclarations devant le Tribunal militaire le 3 juillet 2018. A la barre le mercredi 23 janvier 2019 pour son audition complémentaire, l’inculpé a réitéré les mêmes propos tenus auparavant. « Je maintiens mes déclarations », a-t-il avancé.

« J’en veux au Parquet »

Dans les faits, selon les déclarations de certains officiers, l’adjudant-chef Jean Florent Nion en l’occurrence, le caporal Sami Dah était présent, armé, dans le bureau du chef de corps de l’ex Régiment de sécurité présidentielle (RSP) lors de la rencontre entre le général Gilbert Diendéré et les officiers du corps le 16 septembre 2015 dans la soirée. Toute chose que l’inculpé nie. Le Parquet dans ses interrogations est revenu sur la participation du mis en cause lors de l’enlèvement des autorités de la Transition.

Restant campé sur ses premières déclarations, l’inculpé n’a pas varié d’un iota dans ses dires. « Je suis resté au bas de l’immeuble (de la Présidence) », insiste-t-il. Les débats ont continué, les mêmes questions sont revenues sous d’autres formes, mais l’inculpé est resté sur sa position. L’avocate de l’inculpé, Me Antoinette Boussim, dans sa prise de parole, a relevé la constance de son client avant de lancer une affirmation qui a enflammé la salle des banquets de Ouaga 2000.

Elle a regretté que le Burkina Faso n’ait pas honoré son client qui, en juillet 2015, a déjoué un coup d’Etat. « Personne ne fait cas de cela », dit-elle. A en croire le caporal Dah, le 8 juillet 2015, des sous-officiers de l’ex RSP voulaient attenter à la vie du Premier ministre Isaac Zida. « J’ai envoyé un message au Capitaine Gaston Kaboré. Il peut témoigner », atteste l’inculpé qui précise que n’eut été son alerte, « celui qui est au Canada » serait peut-être mort. Parce que son action n’a pas retenu l’attention, l’inculpé finit par lancer : « J’en veux au Parquet ». 

Me Antoinette Boussim, conseil du prévenu Dah, a ainsi dénoncé l’absence de reconnaissance à l’égard de son client pour avoir déjoué le coup d’Etat. Plus loin, elle dira que « depuis le début de ce procès en février (2018), ce procès n’est pas fait pour connaitre la vérité, mais pour avoir la tête de quelqu’un (…) Depuis le début des auditions complémentaires, le Parquet cherche la tête du général Diendéré ». Les avocats des parties civiles se disent scandalisés.

« Quand on ne veut pas recevoir de coups, il faut éviter d’en donner »

« C’est grave », tonne Me Séraphin Somé. « C’est inadmissible », majore Me Pierre Yanogo, tous des parties civiles. Il s’en suit alors un long moment de cours de déontologie, de part et d’autres entre avocats toutes tendances confondues et le parquet. Religieusement, le Président du Tribunal a distribué la parole convenablement et a laissé à chacun le temps de se décharger. « C’est ainsi le débat contradictoire (…) Quand on ne veut pas recevoir de coups, il faut éviter d’en donner », a fini par lancer le Président du Tribunal pour clore les débats.

L’audience du jour a été suspendue à 16h 18 min et reprend le vendredi 25 janvier 2019 avec la suite des auditions complémentaires. Le sergent-chef Laoko Mohamed Zerbo sera à la barre.

Ignace Ismaël NABOLE

Burkina 24

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Ignace Ismaël NABOLE

Journaliste reporter d'images (JRI).

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2 commentaires

  1. Sincèrement, je m’aligne sur les propos de Me Antoinette BOUSSIM, ce procès n’est pas fait pour dire la vérité. Les problèmes se trouvent ailleurs, résolvons ces problèmes. Combien va coût ce procès au peuple Burkinabè, en sachant que ça ne va pas produire d’effet positif? Justice injuste, parquet partial, partie civil pourri.
    Il faut que ça s’arrête

  2. Sincèrement, je m’aligne sur les propos de Me Antoinette BOUSSIM, ce procès n’est pas fait pour dire la vérité. Les problèmes se trouvent ailleurs, résolvons ces problèmes. Combien va coût ce procès au peuple Burkinabè, en sachant que ça ne va pas produire d’effet positif? Justice injuste, parquet partial, partie civil pourri.
    Il faut que ça s’arrête.

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