Burkina : Terrorisme et koglweogo dans le menu d’études de deux étudiants
Les étudiants en master de gestion des conflits et construction de la paix Somda Edwige et Gildas Poda de l’Institut Supérieur de Sécurité Humaine (ISSH) ont soutenu respectivement ce samedi 10 août 2019 sur les thèmes « Les groupes d’autodéfense, les koglweogo, enjeux et défis sur la sécurité au Burkina Faso », et sur «les conflits agro-pastoraux et risque de basculement vers l’extrémisme violent au Burkina Faso : cas de la région du Sahel ». Leurs travaux ont été appréciés par les membres du jury.
« Les groupes d’autodéfense, les koglweogo, enjeux et défis sur la sécurité au Burkina Faso », c’est le thème qu’a voulu analyser l’étudiante Christelle Edwige Somda. Partie du constat que les groupes d’auto défense font beaucoup parler d’eux à travers leur intervention dans la lutte contre l’insécurité, qui se soldent très souvent à des violations des droits de l’homme à travers les sévices corporels, l’atteinte à la vie etc, l’étudiante a fait ressorti l’historique de la création et de l’implantation de ces groupes. « Ce que les membres du jury ont apprécié », indique Fernand Sanou, directeur académique.
Sur un échantillon de 151 personnes enquêtées, il ressort de son étude que 65% des FDS ne sont pas favorables aux kolgweogo. 90% de la population apprécie positivement leurs actions et 75% sont pour leur maintien. 86% de la population estime que les koglwéogo répondent plus à leurs besoins en termes de sécurisation des biens et des personnes, d’autant que les biens volés sont rapidement retrouvés et restitués aux propriétaires. 81% estiment que les Koglwéogo peuvent être efficaces dans le cadre de la lutte contre le terrorisme.
Pour avoir une meilleure collaboration entre l’Etat, les Forces de Défense et de Sécurité, et les Koglwéogo dans la lutte contre l’insécurité, l’étudiante recommande le respect des textes et le respect des droits de l’homme.
Gildas Poda a également développé un sujet d’actualité. Il s’agit de conflits communautaires d’agriculteurs et éleveurs. L’étude a pour objectif d’attirer l’attention sur les risques d’instrumentalisation des conflits communautaires par les groupes extrémistes. « Il n’y a pas de prédestination des Peuls à l’extrémisme violent et au terrorisme. Il y a cependant une prédisposition des pasteurs Peuls à s’allier aux groupes extrémistes qui, sauront instrumentaliser les ressentiments d’injustice, de marginalisation, de frustration qui pourraient favoriser leur radicalisation. Car la région du Sahel est considérée comme épicentre du terrorisme au Burkina Faso », développe Gildas Poda.
Les travaux des deux étudiants Somda Edwige et Poda Gildas ont reçu l’approbation par les membres du jury. Ils disposent de trois semaines pour intégrer les critiques et corrections afin d’obtenir la note de leur master 2.
Irmine KINDA
Burkina24
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