Recrutements au Burkina : « Aux fraudes habituelles s’ajoute le clientélisme » (Abdoul Moumini Nassouri)
Le pouvoir en place serait à l’origine de bon nombre de maux qui minent la société burkinabè. C’est ce qui ressort de l’analyse du comité de lutte pour l’emploi et pour la transparence dans les recrutements. Une analyse faite sur la base des recrutements pour les postes à la fonction publique. Abdoul Moumini Nassouri et ses camarades ont ainsi livré leur lecture de la situation nationale. Une lecture basée notamment sur le volet emploi ce jeudi 29 août 2019.
« Cette année particulièrement, aux fraudes habituelles s’ajoute le clientélisme qui s’appelle « mesures nouvelles spéciales ». Le recrutement se fait sur dossier et de façon très opaque », a indiqué le secrétaire général du comité, Abdoul Moumini Nassouri. Une affirmation qui fait allusion à la nouvelle catégorie de recrutements. Des « mesures nouvelles spéciales » qui ne rencontrent pas l’enchantement dudit comité.
Pour Abdoul Moumini Nassouri, cette nouvelle manière de faire n’est qu’une « mascarade de plus ». Et Ceci pour créer « des postes réservés aux protégés et amis politiques ». 1.000 postes sur mesures nouvelles qui contrastent selon le comité avec une réduction des postes à pouvoir aux concours d’entrée dans la fonction publique. Il dénonce ainsi la réduction de plus de 50% du nombre de recrues entre 2016 et 2019.
« Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il n’y a pas d’équité entre les candidats dans les recrutements de l’Etat », a ajouté Abdoul Moumini Nassouri. Il est donc clair que le comité, conformément à ses orientations, s’attèle à dénoncer certaines pratiques. Et ce afin de rendre plus fluides et équitables ces recrutements tant attendus par la jeunesse burkinabè. Ainsi, le démarrage tardif des inscriptions pour la session 2019 des concours a été également dénoncé.
« L’écrasante majorité de la jeunesse des villes a pour principal employeur la rue. Poussés des campagnes par les dures réalités vers les villes, un grand nombre des jeunes ruraux viennent grossir les rangs de la grande masse des jeunes désœuvrés et sans perspectives des villes.
Ensemble, ils constituent la grande troupe de l’armée des chômeurs dans notre pays. Ces jeunes, bien souvent valides ne cherchent qu’un environnement favorable pour s’épanouir dignement par le travail, sont réduits au commerce ambulant »
Abdoul Moumini Nassouri – Burkina 24
Également, les conditions et le mode d’inscription posent problème selon Abdoul Moumini Nassouri. « Au regard de l’état de la connexion et du niveau de connaissance très limité en TIC, il va sans dire qu’il y aura de nombreux candidats qui ne pourront pas s’inscrire », a-t-il martelé. Le comité est également revenu sur l’annulation du concours des magistrats pour la session de 2018. Il invite le gouvernement à prendre en compte cet état de fait pour la session 2019 du même concours.
Aussi, ils ont appelé le président du Faso à tenir ses promesses de campagne. Et l’une de ses promesses était de créer 50.000 emplois par an. Refusant les justifications liées à l’insécurité, ils disent que c’est « sous cette même insécurité que certains dignitaires du régime font des pèlerinages. Et avec cette même insécurité, ils n’ont réduit le salaire d’aucun ministre ».
Basile SAMA
Burkina 24
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