Attaques terroristes au Nord et au Centre-Nord : Conséquences d’une absence ou d’une présence de l’armée ?
Il ne se passe pratiquement plus de semaine, voire de jour où le sang de Burkinabè n’imbibe pas la terre libre des « Hommes intègres ». Les déplacés ne se comptent plus. Et depuis septembre, les régions du Centre-Nord et du Nord qui semblent être devenues le souffre-douleur des terroristes ou quelque soit le nom de ceux qui commettent ces crimes. Au point où on se demande si l’armée burkinabè est toujours présente sur le terrain.
De deux choses, l’une. Soit les forces armées nationales se trouvent dans l’incapacité de faire face aux hordes d’assaillants. Ou alors, il s’agit de réactions aux actions posées par les « boys ».
La première hypothèse est nourrie par la description de certains déplacés, qui affirment avoir été abandonnés à eux-mêmes. On se rappelle qu’à Kongoussi, des déplacés ont lancé un appel au Chef de l’Etat, afin qu’il les aide avec des soldats pour récupérer leurs récoltes dans les champs abandonnés.
Harcelées régulièrement, les patrouilles doivent faire également face à l’épineuse question des mines entreposées sur les axes et qui comptent pour beaucoup dans les victimes causées dans les attaques terroristes.
Actions sur le terrain
Toutefois, certains éléments amènent à relativiser cette première hypothèse. Les forces armées nationales n’ont pas abandonné le terrain, affirment certaines sources, qui font état de récentes opérations militaires, tant au sol qu’aériennes concentrées dans certaines régions (Toeni, Mansila, Déou) qui se sont soldées par de nombreuses pertes du côté des ennemis.
Et aussi des blessés. Ce qui expliquerait les récents enlèvements de personnel du corps médical ainsi que le pillage de dépôts pharmaceutiques pour soigner probablement des assaillants blessés. Le cas échéant, ces enlèvements n’auraient vraisemblablement pas de sens et ne cadreraient pas avec le mode habituel des terroristes.
Ces sources affirment que les manœuvres des forces armées ont fait que « les groupes armés sont sérieusement désorganisés ». Ce qui justifierait également la multiplication des attaques dirigées contre les populations civiles, cibles désarmées, qui payent un lourd tribut.
Une Grande Muette discrète ?
La question qui demeure, c’est pourquoi, si tant est vrai qu’il y a des actions sur le terrain, la Grande Muette reste atone sur ses exploits. L’explication a été donnée lors du bilan de l’opération Otapuanu.
Le Chef d’état-major général des armées Moïse Miningou n’a effectivement pas donné le nombre d’assaillants neutralisés pendant cette opération. L’armée a donc comme décidé de ne pas faire de tapage sur ses opérations, ni sur les acquis engrangés. « Mais rassurez-vous, il y a de l’action », a confié une source proche du théâtre des opérations.
Le visage de l’ennemi
Il est certain que de nombreux Burkinabè ne demandent qu’à y croire, et surtout à voir réduire le rythme des tueries, sinon à ne plus les voir du tout. Il est également certain que l’armée burkinabè a besoin du concours des populations.
Les traits de cette coopération ne sont pas encore parfaitement dessinés. En attendant que les différents appels à l’organisation des populations pour se défendre définissent un modus operandi, le Chef d’état-major général des armées a donné une piste : le renseignement.
Car, a-t-il laissé entendre dans le dernier numéro du bulletin d’informations des forces armées, « Echo des armées », l’ennemi contre qui l’armée se bat aujourd’hui a pris un visage diffus. Il apparaît amical jusqu’au dernier moment où il se transforme. « Celui qui nous regarde et nous sourit peut être celui-là qui nous tirera dessus s’il en a l’occasion« . Et la population semble désormais avoir la clé pour le démasquer.
La Rédaction
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