Insurrection populaire, insécurité au Burkina : Ce qu’en dit Yacouba Isaac Zida
Dans une interview accordée aux Editions « Le Pays » et parue ce 5 novembre 2019, la première accordée à la presse burkinabè depuis 2015, l’ancien Premier ministre Yacouba Isaac Zida, président d’honneur du Mouvement patriotique pour le Salut (MPS), s’est prononcé sur l’aspect judiciaire de l’insurrection populaire et la situation sécuritaire actuelle du Burkina.
Si Yacouba Isaac Zida devait choisir entre l’ère de Blaise Compaoré et celle de Roch Kaboré, sur le plan sécuritaire, il n’hésiterait pas beaucoup. « (…) Regretter Blaise Compaoré comparativement à Roch Kaboré, c’est une simple question de bon sens« , dit-il dans les colonnes des Editions « Le Pays ». Il s’appuie pour cela sur la situation sécuritaire burkinabè dégradée en comparaison à celle sous Blaise Compaoré « qui était une période de paix, de sécurité et de stabilité« . « Qui au Burkina peut préférer les présents moments d’incertitude que nous vivons ?« , a-t-il demandé.
Le nom de Yacouba Isaac Zida est évoqué dans les couloirs de la justice quant à sa responsabilité dans les évènements de l’insurrection populaire. L’ancien Premier ministre, qui était aux commandes de l’ex-Régiment de sécurité présidentielle (RSP) indexé comme auteur des morts pendant l’insurrection, a son angle de lecture par rapport à la responsabilité pénale des auteurs. Extrait de l’interview:
« La faute pénale sur les victimes ainsi que la responsabilité civile des dommages causés, relèvent toutes de l’insurrection populaire.
Maintenant, si l’on veut absolument des individus à blâmer pour le compte de l’histoire, on peut indexer ceux qui sont à l’origine de cette insurrection populaire, à savoir ceux qui ont créé les conditions favorables à l’insurrection populaire.
Je citerai ici les auteurs du projet de modification de l’article 37 de la Constitution d’une part et d’autre part, ceux qui ont décidé, lors d’un bureau politique national, de monter à l’assaut des Forces de défense et de sécurité et d’incendier l’Assemblée nationale.
Il s’agit donc de responsabilités politiques qui peuvent être amnistiées et ce ne sera pas la première fois que cela va arriver dans notre pays. Il est absurde de camper sur le droit pénal pour chercher à résoudre une situation ab normale comme s’il ne s’agissait pas d’un cas courant. »
Isaac Zida, in « Le Pays » du 5 novembre 2019
Actuellement en exil au Canada, président d’honneur du Mouvement patriotique pour le salut (MPS), Yacouba Isaac Zida ne cache pas ses ambitions.
En attendant, il dit être disponible pour son pays, sous quelques conditions. « A l’attention du président Kaboré, je voudrais lui dire que je suis disponible pour mon pays, à condition que cesse cet acharnement inutile. Je n’ai pas fait le vœu d’être président du Faso, mais, par contre, j’ai prêté serment, genou à terre, pour servir le Burkina quoi qu’il m’en coûte, un certain 1er novembre 1996 et lui-même présidait cette cérémonie à la Place de la révolution en sa qualité de Premier ministre. C’est là, tout le sens de mon combat », a-t-il confié à nos confrères.
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