Recrutement de volontaires : Les Cascades répondent au président du Faso
La région des Cascades a tenu ce dimanche 1er décembre 2019 à Banfora, une assemblée générale des forces vives de la région sur la résilience locale et le renforcement de la cohésion sociale. Cette assemblée générale présidée par le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération Alpha Barry fait suite à l’appel du Président du Faso Roch Marc Christian Kaboré le 7 novembre 2019.
Après l’attaque des travailleurs de la société minière SEMAFO, le chef de l’Etat Roch Marc Christian Kaboré a lancé un appel pour le renforcement de la résilience locale et de la cohésion sociale et a ordonné le recrutement des volontaires pour la défense des zones fortement menacées. C’est donc en exécution de cet appel qu’une mission gouvernementale composée du ministre des affaires étrangères et de la coopération Alpha Barry et de la ministre du Développement de l’Economie Numérique et des postes Adja Ouattara Sanon, s’est entretenue avec les forces vives de la région des Cascades.
La région des Cascades aux dires de sa gouverneur, Joséphine Apiou Koara/Kaboré, bien que connaissant une situation relativement stable, n’est pas épargnée par les attaques et les conflits qui mettent à mal la cohésion sociale. Ici on se souvient des attaques terroristes perpétrées contre les forces de sécurité de Sidéradougou, Wo, ou récemment le 30 novembre 2019 le poste de contrôle avancée de la police à Yendéré.
La région ne peut non plus se prévaloir d’être le meilleur exemple quand on évoque le civisme et la tolérance. On note des affrontements meurtriers suite à des conflits fonciers, ou encore le conflit sur la chefferie dans le canton de Banfora. Une situation qui exige selon la gouverneure un sursaut collectif. « C’est donc le moment pour nous d’affirmer notre responsabilité face à la Nation et de nous engager résolument à la sauvegarde de notre pays », a -t-elle insisté.
« Conscientes de cette triste réalité, les plus hautes autorités ont entrevu de larges concertations avec les forces vives afin de faciliter la mise en œuvre de l’appel du président du Faso qui invite à renforcer la résilience des populations face à l’insécurité et de raffermir la cohésion sociale », explique-t-elle.
Les attaques terroristes et la grogne sociale auxquelles fait face le Burkina ces quatre dernières années sont lourdes de conséquence pour le développement du pays, a indiqué la ministre de l’Economie Numérique et des Postes Adja Fatimata Ouattara/Sanon aux populations des Cascades. Selon elle, actuellement le budget consacré aux Forces de Défense et de Sécurité atteint 20% du budget national alors qu’en temps normal, ce budget n’aurait pas dépassé plus de 5% dans un pays en développement.
C’est pourquoi elle a insisté sur la mobilisation générale et le recrutement des volontaires pour éviter que la barbarie ne s’installe dans la région des cascades. « L’objectif, poursuit-elle, ce n’est pas de créer une autre force qui peut amener des dérives. Des pays l’ont expérimenté, on va s’inspirer de leurs expériences ».
A l’issue de l’exposé de la mission gouvernementale, les forces vives des Cascades ont marqué leur adhésion pour la mobilisation générale et séance tenante, une résolution a été adoptée :
« Nous, forces vives de la région des cascades répondant à l’appel du président du Faso :
-prenons la ferme résolution de défendre par tous les moyens la paix et l’intégrité du territoire national ;
-prenons l’engagement d’œuvrer au raffermissement de la cohésion sociale, à la préservation de la cohabitation pacifique et du vivre-ensemble » (Résolution des forces vives des Cascades).
Cette région reçoit en 2020 le soixantenaire de la célébration de la fête de l’indépendance, et on est bien conscient que sans stabilité, il ne saurait y avoir de festivités. Et ça, Abdoul Aziz Antoine Traoré, président du conseil régional de la jeunesse de la région des Cascades ne veut pas l’entendre. « Le problème sécuritaire devient très crucial et comme nous sommes une région frontalière, nous adhérons à l’appel du président du Faso. C’est vraiment la bienvenue », a-t-il confié, ajoutant qu’ils n’attendent plus que les textes soient adoptés pour jouer leur partition.
« Nous sommes d’office totalement à 200% engagés et nous sommes prêts », a déclaré pour sa part le maire de la commune de Mangodara Famoro Ouattara. Dans cette commune frontalière avec la Côte d’ivoire, la situation sécuritaire inquiète le maire et il a profité de cette rencontre pour sonner l’alerte.
« Les éléments sont en train de se réunir à Mangodara. Et si on y prend garde c’est la commune de Mangodara qui sera la prochaine cible. Ils (les terroristes, ndlr) sont déjà là. Nous travaillons avec les dozos et on mêle tous les chefs de villages, tout le monde est imprégné du problème et nous travaillons pour que le problème ne puisse pas avoir lieu dans notre commune », a indiqué le maire de Mangodara.
Au sortir de ces échanges, le chef de la mission gouvernementale Alpha Barry se dit satisfait. « La situation sécuritaire est assez difficile. Il n’y a pas que les FDS (Forces de Défense et de Sécurité, ndlr) qui puissent faire face à la situation, c’est l’ensemble de la population qui doit se mobiliser pour accompagner. Nous repartons soulagés et comblés par non seulement la forte mobilisation mais également toutes les contributions qui ont été faites et lesquelles contributions se sont terminées avec l’adhésion et la réponse par l’affirmative à l’appel du président du Faso », s’est réjoui le chef de la diplomatie burkinabè.
Maxime Kaboré
Burkina 24
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