3-Janvier 1966 : «Les mêmes causes produisent les mêmes effets », prévient Blaise Hien

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L’Unité d’action syndicale (UAS) a rendu hommage ce 3 janvier 2020 à travers une projection de film, au regretté Zakaria Touré, le dernier des héros du soulèvement populaire du 3 janvier 1966 décédé le 6 septembre 2019. La projection a été suivie d’une communication.

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Pour la commémoration du 54ème anniversaire du soulèvement populaire du 03 janvier 1966, les centrales syndicales et syndicats autonomes membres de l’Unité d’action syndicale (UAS) ont convié leurs militants et l’ensemble des travailleurs à suivre une projection de film sur le regretté Zakaria Touré, ce 03 janvier 2020 à la Bourse du travail à Ouagadougou en présence de tous les leaders syndicaux.

Dans un entretien de 13 minutes, le regretté Zakaria Touré, Secrétaire général du Syndicat autonome des techniciens et ouvriers voltaïques (SATOV) en 1966 et signataire de la motion de grève qui a emporté le régime de Maurice Yaméogo, revient sur les raisons de cette lutte.

Dans cet entretien, l’on peut comprendre à travers les propos de feu Zakaria Touré que la gabegie, la corruption, l’intimidation, l’impunité et l’injustice étaient les principales raisons des luttes des travailleurs à cette époque.

Cependant l’une des raisons fondamentales du soulèvement populaire du 3 janvier 1966 était selon lui, est une restriction dans le budget exercice 1966 de la Haute-Volta d’alors. Ce budget prévoyait par exemple un abattement à hauteur de 20% des salaires des fonctionnaires, également une baisse des indemnités de logement.

Par ailleurs, l’une des raisons de ce soulèvement selon feu Zakaria Touré, était liée au manque de communication du président Maurice Yaméogo. En effet, ayant demandé audience au président après avoir pris connaissance des mesures restrictives, les syndicats ne seront reçus que par le ministre de l’intérieur, Dénis Yaméogo qui se trouvait être le cousin du président.

Au cours de l’entretien avec Denis Yaméogo, celui-ci aurait tenu ces propos désobligeants à l’endroit des syndicats, selon feu Zakaria Touré. Après ces propos, les leaders syndicaux se sont tous retirés de la discussion pour organiser la journée du 03 janvier 1966 qui a abouti au départ de Maurice Yaméogo, le premier président de la Haute-Volta.

« Les mêmes causes produisent les mêmes effets »

Pour le président du mois de l’UAS, Augustin Blaise Hien, les difficultés que rencontrent les syndicats actuellement sont les mêmes difficultés qui ont occasionné le départ de l’ancien président Maurice Yaméogo. « On a de véritables difficultés avec le gouvernement actuel. On a le sentiment qu’il ne nous écoute pas assez », a laissé entendre M. Hien.

Selon le président de l’UAS, le gouvernement gagnerait à changer sa manière de communiquer et d’agir envers les syndicats car « les mêmes causes produisent les mêmes effets », a-t-il fait savoir lors de sa communication.

Placé sous le thème « Contribution du mouvement syndical aux grands tournants historiques du Burkina Faso », cette commémoration du 3-Janvier 1966 était l’occasion pour les syndicats de se prononcer sur l’appel à la trêve sociale réitéré par le président du Faso le 11 décembre lors de son message à la nation.

Selon l’UAS, au regard de la gouvernance actuelle du pouvoir en place, les demandes réitérées de trêves sociales « ressemblent à une invite faite aux syndicats de renoncer à leur rôle de veille citoyenne et d’interpellation des autorités sur les manquements constatés dans la gouvernance »,  a déclaré Palé Sié Justin, secrétaire général adjoint de la Confédération nationale des travailleurs du Burkina (CNTB).

Amadou ZEBA (Stagiaire)

Burkina 24

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