Présidentielle 2020 en Côte d’Ivoire : Le retrait d’Alassane Ouattara ou les risques au RHDP
Après plusieurs mois d’indécision et de suspens, le président ivoirien, Alassane Ouattara, 78 ans, a annoncé ce jeudi 5 Mars 2020 dans une adresse à la Nation sa résolution de ne pas briguer un troisième mandat. Selon plusieurs observateurs, ce tournant marque une nouvelle ère pleine de bouleversements et de risques au sein de la formation politique au pouvoir, le Rassemblement des Houphouëtistes pour la Démocratie et la Paix. Décryptage.
Le chef de l’Etat ivoirien, Alassane Ouattara devant les députés et sénateurs à Yamoussoukro a fait savoir dans un message à la Nation qu’il ne se présenterait pas à l’élection présidentielle d’octobre prochain. Le premier défi à relever est désormais de maintenir la troupe de son parti, le RHDP, en ordre de bataille et soudée autour d’une seule personne tout aussi charismatique que lui.
L’on l’attendait se prononcer sur cette question dans le mois de juillet 2020 soit à trois mois de la présidentielle ivoirienne d’octobre 2020. Alassane Ouattara aurait réussi à prendre au dépourvu tout le monde y compris les députés et sénateurs réunis pour la première fois en Congrès et devant lesquels il s’est longuement prononcé à commencer par son bilan complet de ses neuf années de gouvernance, passées au peigne fin. Alassane Ouattara dit avoir donné le meilleur de lui pour son pays. « (…) Je n’ai certainement pas tout réussi, mais les résultats sont là. Notre pays rayonne », a-t-il déclaré.
Révisions constitutionnelles maintenues
Si Alassane Ouattara a décidé de partir, il n’en est pas moins pour son projet de révisions constitutionnelles. « Il est vrai que les révisions constitutionnelles suscitent méfiance et suspicion, car elles ont souvent servi de prétexte pour pérenniser un pouvoir ou pour exclure des adversaires politiques du jeu électoral. Je veux vous rassurer, le projet que je vous soumettrai ne s’inscrit nullement dans cette optique», a-t-il commenté.
« Je voudrais vous annoncer solennellement que j’ai décidé de ne pas être candidat à l’élection présidentielle (…) et de transférer le pouvoir à une jeune génération », a-t-il dit. Cette nouvelle génération au RHDP devrait être conduite sans surprise par l’actuel Premier Ministre ivoirien, placé sur orbite depuis plusieurs mois, Amadou Gon Coulibaly, 61 ans comme le potentiel candidat du parti au pouvoir.
Gon Coulibaly reste le fidèle parmi les fidèles d’Alassane Ouattara et jouit de sa pleine confiance même s’il souffre d’une impopularité et d’un manque de charisme d’où des grincements ressentis au sein de la famille RHDP et l’annonce de potentielles candidatures de cadres influents.
Les conditions semblent alors être réunies, à en croire plusieurs observateurs, pour aiguiser les appétits de certains cadres du RHDP. Il s’agit notamment d’Albert Mabri Toikeusse, ministre de l’Enseignement supérieur dont certains proches, il y a quelques semaines, ont plaidé pour la candidature en Octobre 2020.
Des bruits de couloirs prennent également des projets de candidature à Marcel Amon Tanoh, collaborateur de longue date du président ivoirien et Ministre des Affaires Etrangères.
Une frange de l’opinion prête également des perspectives présidentielles au Ministre d’Etat, Ministre de la Défense, Hamed Bakayoko, moins technocrate et plus populaire que Gon Coulibaly.
Touré Mamadou, le porte-parole adjoint du RHDP ne voit pas les choses de cette manière et garde un optimisme complet quand il s’agit du défi de la cohésion dans son parti. « Nous avons le défi de la cohésion en notre sein », a-t-il partagé.
Kouamé L.-Ph. Arnaud KOUAKOU
Correspondant de Burkina24 en Côte d’Ivoire.
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