Burkina : Les femmes peu représentées dans le secteur minier

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Le secteur minier au Burkina Faso génère beaucoup d’emplois, directs et indirects. En 2018, dans le sous-secteur industriel de l’exploitation minière, 9.200 emplois directs et 26.100 emplois indirects ont été créés, selon le ministère des mines et des carrières. Pour le sous-secteur artisanal, 1,5 million de personnes en tirent des revenus. 

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Les femmes représentent, selon les derniers chiffres de l’Institut national de la statistique et de la démographie (INSD), 51,71 % de la population burkinabè. Dans tous les domaines d’activités, plusieurs textes concourent à leur assurer une présence massive dans les emplois de tous les secteurs d’activités,  le secteur minier n’est pas en reste. La loi fondamentale du Burkina Faso interdit, en son article 12, toute forme de discrimination envers les femmes. Par ailleurs, la loi N 010-2009/AN du 16 avril 2009 portant fixation de quotas de 30% de l’un ou l’autre sexe aux élections législatives et municipales.

En 2009, il y a eu l’adoption de la politique nationale Genre (Décret N°2009672/PRES/PM/MEF/MPF du 8 juillet 2009), qui est un cadre d’orientation pour l’action gouvernementale et pour l’ensemble de ses partenaires dans le domaine du genre pour promouvoir l’égalité des chances entre les hommes et les femmes dans le processus de développement.

184 femmes au cours de l’année 2016, soit 2,93% de l’effectif total

Mais plus spécifiquement dans le secteur minier, la Politique sectorielle des mines (POSEM) qui est un document de référence pour les acteurs de l’administration minière adoptée en 2013 et qui couvre la période 2013-2020, aborde la prise en compte des thèmes transversaux comme le genre et les droits de l’Homme.

Même si le cadre politique et juridique intègre bien la présence des femmes dans le secteur minier, il n’en demeure pas moins qu’elle est faible. Au ministère des mines, selon l’annuaire statistique 2018 du ministère des mines et des carrières, pour un effectif total de 211 agents, les femmes représentent 27,49%, soit un effectif de 28 agents.

Au Bureau des mines et de la géologie du Burkina Faso (BUMIGEB), pour un effectif total de 157 agents, 15,92% sont des femmes soit un total de 25 agents. A l’Agence nationale d’encadrement des exploitations minières et semi-mécanisées (ANEEMAS), des 45 agents, 7 sont des femmes, soit 15,56%.

Mais de façon globale, plusieurs rapports traitent du sujet. Des employés dans les mines, des neuf rapports publiés par l’ITIE-Burkina Faso, le rapport ITIE 2016, pour la première fois, désagrège les effectifs des emplois par sexe. On note que sur un effectif total de 6.263 personnes employées par les 16 compagnies minières industrielles sollicitées, 5.814 étaient des nationaux et 449 des non nationaux. Il ressort du décompte que ces sociétés ont employé 184 femmes au cours de l’année 2016, soit 2,93% de l’effectif total.

Pour l’année 2018, selon le ministère des mines, le sous-secteur industriel a généré 9.200 emplois directs. Malheureusement, ces données n’ont pas été désagrégées pour prendre en compte le point spécifique sur le nombre de femmes. Partant, les chiffres récents, consolidés, sont de 2016.

Du côté des minières, même si des efforts sont faits, les chiffres en faveur des femmes demeurent moindres. A titre illustratif, dans la mine d’Essakane, la plus grande du pays, sur les 2.430 emplois directs recensés en 2018, on comptabilise 263 femmes soit 11%. 

Les activités genre ne sont donc pas prioritaires dans le budget

Cet état de fait peut avoir plusieurs causes. Des barrières existent. Il s’agit de l’appréhension du concept genre. Il était difficile de disposer d’hommes fortement engagés dans la défense dans le secteur minier, la cause de la femme qui portant a des droits spécifiques.

Ces questions peuvent être débattues dans les cellules Genre mais l’insuffisance de financement des activités du plan d’action de la cellule du Ministère des mines (réunions, les formations, les voyages d’études, etc.) est une grande contrainte dans la réalisation des activités de cette cellule. Les activités genre ne sont donc pas prioritaires dans le budget annuel du ministère et ne bénéficient pas de budget. C’est pourtant cette cellule qui peut mener le plaidoyer pour un recrutement discriminatoire en faveur des femmes.

La forte mobilité des agents publics constitue également une grande difficulté. Des agents formés sur le Genre et fortement engagés dans la promotion du Genre sont affectés dans d’autres ministères ou institutions. Aussi, les facteurs sociaux et autres croyances doivent être pris en compte. Pendant longtemps, la représentation du travailleur minier était un homme, robuste et courageux. Ainsi, la pénibilité du travail constitue, parfois, un frein pour les femmes.

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Enfin, le fait que les femmes n’embrassent pas des études dans le domaine est une des causes de leur faible présence dans les sociétés minières.

Burkina 24

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