Burkina : Les mesures alternatives à l’emprisonnement de mineurs au cœur d’un atelier de réflexion
Le ministère de la femme, de la solidarité nationale, de la famille et de l’action humanitaire a organisé ce vendredi 12 juin 2020, un atelier de réflexion des acteurs de la protection de l’enfant sur la justice pour mineur et les mesures alternatives à l’emprisonnement. Cet atelier est organisé à l’occasion de la célébration de la journée de l’enfant africain.
La problématique des enfants en conflit avec la loi interpelle les acteurs de protection quant au traitement juridique qui leur est réservé. D’où la tenue de cet atelier à l’occasion de la célébration de la journée de l’enfant. Le thème retenu au niveau africain est « l’accès des enfants à une justice adaptée ». Au niveau national, il s’agit de « l’accès des enfants à une justice dans un contexte de crise sécuritaire ».
Selon Seydou Soulama, conseiller technique du ministre de la femme, l’édition de cette année est la 30e du genre. La célébration est couplée avec le 30e anniversaire de la charte africaine des droits et du bien-être des enfants.
« Nous savons tous que l’accès à la justice est un droit fondamental. C’est le droit par lequel la mise en œuvre de tous les autres droits est assurée. (…). Il était nécessaire pour nous, à l’occasion de cette célébration de réunir l’ensemble des acteurs afin que ceux-ci puissent discuter des différents enjeux de la protection et aussi échanger entre eux sur les bonnes pratiques et envisager plus sereinement l’avenir de la lutte pour la protection des droits de l’enfant», a-t-il déclaré.
Le thème de cet atelier est axé sur la réflexion sur les mesures alternatives à l’emprisonnement. « Dans notre arsenal juridique relatif à la justice pour mineur, on a prévu des peines alternatives à l’emprisonnement pour les mineurs, les enfants, mais ces mesures ne sont pas toujours connues des acteurs », ajoute-t-il. C’est pourquoi Seydou Soulama trouve que cet atelier permettra de porter, vulgariser, sensibiliser les acteurs de la lutte sur les mesures alternatives à l’emprisonnement et faire des recommandations fortes pour permettre une meilleure protection de l’enfant au Burkina.
Ces mesures alternatives sont, entre autres, le travail d’intérêt général qui n’est pas une mesure propre à l’enfant, mais qui au regard de la vulnérabilité de l’enfant peut être appliqué à l’enfant, le placement institutionnel et la remise de l’enfant à ses parents.
Mathieu Lompo, directeur de la justice juvénile au ministère de la justice communiquera sur la justice pour mineur. Il s’agit pour lui, d’aborder la question de « l’accès des enfants à une justice dans un contexte de crise sécuritaire », en évoquant, entre autres, la notion de justice pour mineur, l’évolution historique de l’organisation de la justice pour mineur et la prise en compte de leur droit dans le système de justice pénale dans un contexte de crise sécuritaire.
« En 2018, il y a eu au moins 400 enfants qui sont passés par le système de justice pénale au Burkina Faso. Ce qu’il faut dire aussi, c’est que de plus en plus, le nombre des enfants grandit sans tenir compte du type d’infraction. Toutes les infractions que les majeurs commettent, vous verrez que les mineurs les commettent», a affirmé Mathieu Lompo.
L’atelier se tient sur une journée et réunit près de 35 participants. Les recommandations sur le thème « mesures alternatives à l’emprisonnement des enfants en conflit avec la loi» et celles pour une bonne administration de la justice pour mineurs et les mesures alternatives à l’emprisonnement seront également abordées.
Alice Suglimani THIOMBIANO
Burkina 24
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