Lamine Sanogo aux hommes politiques : « Evitons de diviser nos populations avec nos plans machiavéliques »
Lamine Sanogo est le Coordonnateur national de la Cellule d’initiative active (CINAC), une Organisation de la société civile (OSC) qui milite en faveur de Zéphirin Diabré, candidat déclaré de l’Union pour le progrès et le changement (UPC) à la Présidentielle du 22 novembre 2020 au Burkina Faso. Déclarant en douane et homme d’affaires, Lamine Sanogo est également le troisième secrétaire national adjoint à l’information et à la communication de l’UPC. Interviewé par Burkina24 le mercredi 22 juillet 2020, il revient entre autres sur le choix de son organisation à militer pour Zéphirin Diabré et les actions menées par la CINAC pour accompagner « Zéphirin Diabré à Kossyam ».
Burkina24 (B24) : Parlez-nous de la Cellule d’initiative active (CINAC). Quand a-t-elle été créée et avec quels objectifs ?
Lamine Sanogo : La Cellule d’initiative active (CINAC) a été créée le 12 décembre 2016. Au départ, la structure s’appelait ‘’UPC Com’’. C’était un groupe sur Internet et composé de sympathisants de l’UPC. Tous ceux qui défendaient la position de l’UPC sur la toile y étaient. En ce temps, on ne faisait pas la politique. On était juste des sympathisants et nous aimons beaucoup le leader Zéphirin Diabré.
A la fin des élections (en 2015, ndlr), c’est vrai qu’on était un peu déçu, mais à un moment donné, on a pris conscience et on s’est dit que c’est un leader qu’on a défendu, on a appris à connaître les valeurs du monsieur. Mais qu’est-ce que nous avons fait, en tant que jeunes, pour que ce monsieur arrive à Kossyam afin de pouvoir, comme nous souhaitons, changer la destinée de notre pays ? On s’est rendu compte qu’on n’a pas fait beaucoup. On n’avait pas travaillé sur le terrain. On est resté sur la toile à critiquer, à faire des clashs, à « boxer », comme on le dit dans notre jargon.
Ainsi, on s’est dit qu’il serait bien qu’on essaie de formaliser, de créer une structure pour voir nos frères qui sont dans les villes et villages du Burkina Faso et leur présenter le candidat qui est Zéphirin Diabré. C’est dans ce sens qu’on a créé la structure. Depuis lors, nous nous promenons partout au Burkina pour installer la structure et nous sommes aussi sur la toile.
B24 : Pourquoi avoir jeté votre dévolu sur le candidat déclaré Zéphirin Diabré ?
Lamine Sanogo : En son temps, par rapport à l’offre politique, on a regardé les profils des candidats et sincèrement, on a été séduit par monsieur Zéphirin Diabré. D’abord par son expérience au Burkina Faso et à l’international.
Ensuite du charisme même de la personne. Quand on avait commencé la lutte contre la modification de l’article 37, il était le chef de file de l’opposition. (…) On n’a pas encore vu un leader qui a su rester assez droit jusqu’à ce qu’on atteigne notre but final, la non modification de l’article 37.
Il avait cette crédibilité en lui et on a jugé nécessaire, avec ses expériences, de travailler à ce qu’il puisse arriver au pouvoir et qu’on puisse gagner certaines batailles encore.
B24 : L’investiture de Zéphirin Diabré est annoncée. Quels seront les grands axes de ce congrès ?
Lamine Sanogo : Les grands axes du congrès, comme vous le savez, le fait dominant, c’est l’investiture de notre candidat. Quand on va aux élections, c’est parce qu’on a un candidat. Le congrès va travailler à présenter le meilleur profil du candidat de l’UPC, aux Burkinabè. Le thème du congrès est : « Tous ensemble avec Zeph, un nouveau départ en toute sécurité ».
B24 : Dites-nous pourquoi les Burkinabè devraient faire confiance à Zéphirin Diabré ?
Lamine Sanogo : Pourquoi ? C’est ce que j’ai dit précédemment. D’abord, son expérience. Ce que nous savons de lui, il a été, très jeune, ministre de l’économie, et jusqu’aujourd’hui, on n’a jamais entendu que monsieur Zéphirin Diabré a commis des actes qui ne vont pas dans la construction d’une nation. Je me souviens que certains avaient dit qu’il a été l’un des meilleurs dans son domaine.
En plus, Zéphirin Diabré a été à l’international, il a été enseignant chercheur à Harvard. On sait aussi qu’on ne prend pas les gens à Harvard parce qu’ils sont mignons, c’est par rapport à la capacité intellectuelle.
Il a été ensuite au PNUD pendant 7 ans. Jusqu’aujourd’hui, on n’a jamais entendu qu’un Burkinabè est allé au PNUD et a commis des actes qui ne vont pas dans le sens de construire le monde. Il a été aussi au privé avec AREVA. C’est le même résultat. On se dit que si quelqu’un a réussi aussi bien au Burkina Faso qu’à l’international, on peut quand même lui faire confiance avec son programme.
« (…) quand on prend les 70 partis, je suis sûr qu’il y en a qui ne sont pas plus implantés que la CINAC au Burkina Faso (rires). Ça fait rire parce qu’on voit les réalités, on voit les partis politiques, ça se crée dans les bureaux »
B24 : Le MPP a investi Roch Kaboré comme candidat déclaré à la présidentielle. Le parti a dressé un bilan presque parfait. Le seul bémol selon ce parti, c’est l’insécurité. Est-ce une excuse valable selon vous ?
Lamine Sanogo : Je ne parlerais pas de leur bilan. Je ne vais pas parler de ce que je ne maîtrise pas. Mais il y a quelque chose que tous les Burkinabè maîtrisent, c’est la sécurité. Et si on dit qu’on a gagné partout sauf à la sécurité, c’est qu’on a minimisé la sécurité.
C’est parce qu’on vit, c’est parce que nous sommes en vie, c’est parce que nous sommes en sécurité que nous pouvons rouler sur des routes qu’on a construites, n’est-ce pas ? S’ils reconnaissent qu’ils ont échoué au niveau de la sécurité, c’est qu’ils ont carrément échoué dans la gestion du pouvoir.
B24 : Pensez-vous que dans de pareilles conditions, l’UPC aurait mieux fait ?
Lamine Sanogo : Bien sûr. Bien sûr que l’UPC aurait mieux fait. Quand nous prenons un peu le profil de notre président, c’est un rassembleur d’abord, c’est un Monsieur qui sait travailler avec les gens, qui accepte tout le monde.
Quand on prend dans notre passé récent, l’UPC était dans l’opposition et ensemble, on avait marché pour la non modification de l’article 37 et on a combattu le CDP. En son temps, des gens avaient fait défection au CDP pour rejoindre l’opposition. Il était parmi les premiers à accepter ces gens en disant que ce sont nos frères et que s’ils étaient de l’autre côté et qu’aujourd’hui ils jugent que là-bas ce n’était pas bien, on peut les accepter.
B24 : Vous mettez en avant l’esprit rassembleur de Zéphirin Diabré. Mais il y a eu l’épisode des 13 députés frondeurs qu’il n’a pas pu ramener à la barque…
Lamine Sanogo : Comme on le dit, dans une famille, tu peux avoir des enfants et il y a l’un d’eux qui est rebelle. Mais comme le Président l’a dit, il n’a jamais fermé la porte aux frondeurs. D’ailleurs, ils ne sont même pas partis. Jusque-là, il n’y a que deux qui ont démissionné de façon officielle. Les autres sont toujours à l’UPC. Donc, s’ils ont toujours gardé le nom de famille c’est que, quelque part, le chef de famille ne les a pas chassés.
S’ils sont toujours UPC, je pense que ce sont des enfants qui sont fâchés et peut-être qu’ils reviendront. Il n’est jamais tard et nous-même, la cellule CINAC, on avait entrepris des démarches pour ça. On espère que les gens pourront revenir à la raison pour qu’ensemble, on puisse mener le combat du vrai changement.
B24 : Le candidat sortant a réussi à rassembler plus de 70 partis politiques derrière lui. Selon la CINAC, est-ce un obstacle pour le candidat déclaré Zéphirin Diabré ?
Lamine Sanogo : Quand nous travaillons, nous ne regardons pas ce que le candidat en face fait, parce que ce candidat est au pouvoir. Nous travaillons à renforcer le candidat que nous soutenons.
D’ailleurs, quand on prend les 70 partis, je suis sûr qu’il y en a qui ne sont pas plus implantés que la CINAC au Burkina Faso (rires). Ça fait rire parce qu’on voit les réalités, on voit les partis politiques, ça se crée dans les bureaux.
Ce que nous demandons, c’est un cri de cœur, si les politiques pouvaient réglementer la création de ces partis-là, parce que c’est un autre problème pour le Burkina Faso. Cela ne permet pas à la démocratie de bien fonctionner parce que des gens créent des partis politiques et prennent la voix du peuple pour aller marchander.
Beaucoup de gens n’ont pas l’éthique, ils ne cherchent pas à défendre les valeurs qui peuvent faire émerger le Burkina Faso. Ils ne voient que leur propre personne.
B24 : A cinq mois des élections, quelles sont concrètement les actions que vous comptez entreprendre pour accompagner votre candidat ?
Lamine Sanogo : Depuis 2016, nous sommes sur le terrain, nous avons élaboré un plan d’action qui nous permettait de diviser le pays en 11 axes et d’installer les structures CINAC dans différentes villes et communes. Aujourd’hui, nous sommes à 70% de notre plan d’actions.
Pour accompagner Zéphirin Diabré, nous préparons d’abord une Assemblée générale qui va nous permettre de réunir toutes les cellules CINAC du Burkina Faso afin d’apporter notre soutien à Zéphirin Diabré. C’est d’abord une action.
Nous allons mener des activités de proximité, mener des thé-débats avec les jeunes pour présenter le candidat. En 2015, on n’avait pas trop fait la promotion de notre candidat. Beaucoup de gens connaissent Zéphirin Diabré de nom, mais ils ne savent qui il est et qu’est-ce qu’il peut apporter au Burkina Faso. Nous allons axer notre travail sur cela, faire connaître notre leader et faire connaître son programme.
B24 : A l’approche des élections, quel message avez-vous à l’endroit des populations et de la classe politique en général ?
Lamine Sanogo répond dans cette vidéo
Burkina 24
Propos recueillis par Ignace Ismaël NABOLE et Mariam NIGNAN (Stagiaire)
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