Siméon Sawadogo : « Ce n’est pas responsable de forcer pour que des gens soient tués pendant le vote »

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Le corps électoral est convoqué pour renouveler ses élus nationaux ainsi que le président du Faso le 22 novembre 2020. Mais en attendant, le code électoral a subi des modifications afin d’être conforme à la charte de la de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Face à la presse ce jeudi 27 août 2020, le ministre en charge de l’administration territoriale, Siméon Sawadogo a énuméré les raisons de cette modification et les grands axes du nouveau code électoral.

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Dans « un souci de transparence », le code électoral a été porté devant les élus nationaux afin de revoir quelques axes. Cette révision est due principalement à la pandémie du Covid-19 et à la question sécuritaire. Et selon les propos du ministre Siméon Sawadogo, cette modification « a requis le consensus des acteurs politiques ».

Au total, c’est 25 articles et un paragraphe qui ont été revus par la représentation nationale. Entre autres axes modifiés, il y a la prise en compte des cas de force majeure, l’harmonisation de la durée de la campagne électorale, la réduction du délai de traitement des requêtes, les canaux d’acheminement de requêtes de l’extérieur et la réduction de délai de dépôt des déclarations de candidature aux législatives.

« La prise en compte du cas de force majeure »

Sur la révision des listes électorales, l’organisation et la validation des élections, la modification a intégré « la prise en compte du cas de force majeure ». Concrètement, cette disposition permet de tenir les élections sur la base des personnes déjà enrôlées. Et sur l’élection, elle « permet de résoudre la probabilité de ne pas tenir les élections sur une partie du territoire national ».

« Il y a eu des cas ici où il y a eu des casses dans des bureaux de vote. On a purement et simplement posé ces résultats et on a fait la proclamation sur la base des bureaux qui sont ouverts. Ce n’est pas nouveau. Allez chercher dans les archives. Nous sommes dans une situation difficile en matière d’insécurité. S’il arrive qu’il y a des incidents, qu’est-ce qu’on fait ?  Ce n’est pas responsable de notre part de forcer pour que des gens soient tués pendant le vote. Nous sommes sûrs aujourd’hui que tous les bureaux de vote ne pourront pas s’ouvrir. A ce moment, le résultat sera donné sur la base des résultats des bureaux de vote qui seront ouverts »

Siméon Sawadogo

Sur le délai de couverture des campagnes dites déguisées, il passe de 90 à 30 jours. « Ainsi jusqu’au 2 octobre 2020, aucune activité des partis politiques ne saurait être assimilée à une campagne déguisée », a rappelé Siméon Sawadogo. Le délai de dépôt des déclarations de candidatures aux législatives a été ramené à 60 jours au lieu de 70 jours.

 « Nous avons joué notre rôle »

Cette modification est perçue par l’Opposition Non Affiliée (ONA) comme étant « anticonstitutionnelle ». Une position qui indigne le ministre Siméon Sawadogo. « Nous avons joué notre rôle », dit-il. Selon ses propos, la question de la légitimité et la légalité des élections ne se pose pas. Sur environ 20 millions de Burkinabè, Siméon Sawadogo indique que c’est environ 2 millions de personnes qui vont voter.

Une situation qui montre que ce n’est pas toute la population ni la majorité de la population qui vote. « Depuis la Haute Volta jusqu’à aujourd’hui, aucun président n’a été voté à 4 millions de voix », a exprimé Siméon Sawadogo. Sur cet aspect, il préconise ainsi de parler de taux de participation et non illégitime.

Revenant sur le consensus trouvé à l’Assemblée nationale, le ministre de l’administration territoriale a indiqué que les discussions se sont menées avec les deux forces politiques que sont la majorité et le Chef de file de l’opposition politique (CFOP).

Pour lui, tous les partis politiques devraient s’aligner derrière une des deux entités. C’est donc légalement que les concertations ne se sont faites qu’avec les deux d’après lui. « Quand on dit large consensus, ça ne veut pas dire unanimité », a-t-il martelé.

Siméon Sawadogo invite « ceux qui sont en train de se presser » de saisir le Conseil constitutionnel s’ils jugent que les choses ne sont pas conformes.

Basile SAMA

Burkina 24

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Un commentaire

  1. « Ce n’est pas responsable de forcer pour que des gens soient tués pendant le vote” »..Un titre on ne peut plus réfléchi! Comme quoi, au lieu d' »écouter ses penchants », savoir plutôt « consulter sa raison »! Autrement dit, savoir que si le seul but de cette modification, vise à à l’organisation des élections pour le choix d’un Président, afin d’éviter à ce pays un chaos dû au blocages des institutions, il ne saurait y avoir que cela comme ultime solution.

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