Route communautaire CU2a : « Bientôt, on glissera de Koupèla jusqu’à Fada et de Fada jusqu’à la frontière du Niger »
Ça y est ! Les travaux de réhabilitation et de renforcement de la RN4, tronçon Gounghin – Fada N’Gourma- Pièga- frontière du Niger sont officiellement lancés. C’est le Premier Ministre Christophe Marie Joseph Dabiré qui a donné le premier coup de pelle ce samedi 19 septembre 2020 dans la ville de Fada N’Gourma. Longue de 218 km, les travaux de construction de cette route vont mobiliser près de 126 milliards de FCFA pour un délai d’exécution de 30 mois.
Des nids de poule, des véhicules en pannes et sous cale, des accidents avec leurs lots de blessés et de décès, voilà le triste souvenir que retient les usagers et les riverains de la Route Nationale n°4, tronçon Gounghin- frontière du Niger passant par Fada N’Gourma. Sur cette route scabreuse, difficile de circuler au-delà de 20 Km/h, tant sa dégradation contraste avec l’importance que revêt ce corridor qui constitue la porte d’accès aux différents ports de la sous-région.
Ce n’est d’ailleurs pas pour rien qu’elle a été baptisée route communautaire CU2a par l’UEMOA. En plus d’être, en effet, la colonne vertébrale du sous réseau routier de la région de l’Est, la désormais ex RN4 est une route intégratrice dans la sous-région en ce qu’elle permet de rallier les capitales comme Dakar – Bamako – Ouagadougou – Niamey. Elle est une importante route d’approvisionnement des pays de l’hinterland comme le Mali, le Burkina et le Niger à partir des différents ports de la sous-région (Tema et Takoradi au Ghana, Abidjan en Côte d’ivoire, Lomé au Togo, Cotonou au Bénin).
Construite en trois phases entre 1982 et 1987 (Koupèla-Fada construit de 1982 à 83, Fada – Piega : 1984 à 85, Piega – frontière du Niger de 1986 – 1987), cette route a bien dépassé sa durée normale de vie. « Et les travaux d’entretien courant et d’entretien périodique qui sont intervenus n’ont pas permis à cette route de lui assurer la durabilité alors que le trafic est devenu de plus en plus important », reconnait le ministre des infrastructures Eric Bougouma.
« Rien ne peut empêcher cette route de se réaliser »
Dans deux ans et demi, le calvaire que vivent les usagers et les riverains de cette route fera place à de la satisfaction si l’on en croit le ministre des infrastructures, pour qui, « rien ne peut empêcher cette route de se réaliser ».
Les travaux vont consister d’abord au recyclage et à l’élargissement de la couche de base avec une amélioration au ciment qui deviendra la couche de fondation. Sur cette couche de fondation, il sera ensuite mis en œuvre une nouvelle couche de base en grave bitume d’épaisseur 8cm. Sur cette couche de base viendra se répandre du béton bitumineux à module élevé (BBME) de 5cm. A terme, c’est une route qui va correspondre aux normes communautaires dans l’espace UEMOA. Elle aura les mêmes caractéristiques que la Route Koupèla – Gounghin, inaugurée la veille 18 septembre 2020 à Koupèla.
« Le Gulmu mérite de glisser sur du BBME »
Ce qui fait dire au ministre Eric Bougouma que bientôt, « on glissera jusqu’à Fada et on va glisser jusqu’à la frontière du Niger » et d’ajouter que « le Gulmu mérite de glisser sur du BBME ».
En plus de cette chaussée, il s’agira de l’aménagement des rampes d’accès pour le bétail, l’éclairage public dans les agglomérations traversées, soit Baskouré, Diapangou, Fada N’gourma, Matiacoali et Kantchari. De nombreux travaux connexes seront également réalisés dont 36 forages positifs, 3,5 km de voiries aménagées à Gounghin, Fada et Kantchari, une station de pesage à Nagréongo construite et équipée, 3 postes de péages, des murs de clôture d’écoles et de CSPS. Une cinquantaine d’associations et groupement de femmes sera dotée en matériel et équipement de transformation et de production et bénéficiera d’assistance technique.
La deuxième infrastructure routière la plus chère…
Les 218 Km ont été subdivisés en trois lots, attribués respectivement aux entreprises SINTRAM, YELHY Technology Africa et SOROUBAT. Le délai imparti à chaque entreprise pour la réalisation des travaux est de 30 mois (y compris saison pluvieuse) pour un coût global de 125 990 400 000 FCFA. C’est la deuxième infrastructure routière la plus chère après l’autoroute de contournement de Ouagadougou.
Le financement est assuré par le groupe de la Banque Africaine de Développement (BAD) qui a contribué à hauteur de 60 129 755 000 FCFA soit 47% du coût total, l’Union Européenne (14,53% équivalent à 18 370 742 000 FCFA), l’Agence Japonaise de Coopération Internationale (JICA) sous forme de prêt à hauteur de 28 630955 000 FCFA soit 22,73% du coût global, l’UEMOA (1 433 123 000 FCFA équivalent à 1,14%) et l’Etat Burkinabè à hauteur de 17 425 826 000 FCFA représentant 13, 83% du budget total.
« Ma satisfaction est grande parce que c’est un projet qui était réellement attendu par les fils et les filles de la région de l’Est. Je voudrais remercier les fils et les filles de cette région qui ont su accepter et attendre que toutes les conditions soient réunies pour que nous puissions venir lancer ce projet aujourd’hui.
Le gouvernement aurait pu prendre des initiatives en lançant le projet, mais après cela, on allait nous reprocher d’avoir lancé un projet qui ne démarre pas. Mais aujourd’hui, je peux vous assurer que toutes les conditions sont réunies pour qu’après le lancement, les travaux puissent démarrer. Nous sommes satisfaits parce que ce projet constitue un des éléments forts de la politique de développement du Président Roch Marc Christian Kaboré.
Christophe Marie Joseph Dabiré (Premier Ministre)
Au parloir, le maire de Fada, Jean Claude Loari et le Président du Conseil Régional de l’Est Paripouguini Lompo, représentant les forces vives de la région, ont traduit leur reconnaissance au gouvernement pour le lancement des travaux de cette route. Le représentant de la faitière des transporteurs de la région de l’Est, Djibril Traoré, quant à lui, a demandé au chef du gouvernement de s’impliquer personnellement pour que les travaux soient exécutés dans les règles de l’art pour offrir des infrastructures de qualité.
Ce lancement, a rappelé le ministre des infrastructures, est le 32e lancement depuis le 31 mai 2016 à Tougan. Depuis, 780 km de route ont été entièrement bitumés, tandis que 958 km de route sont en cours de bitumage.
Maxime KABORE
Burkina 24
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