Paix durable au Burkina Faso : La piste de la religion
Un atelier de restitution autour du thème : « leadership religieux au Burkina Faso : contribution des leaders religieux à une paix durable » s’est tenu le jeudi 22 octobre 2020, au Centre d’études et de réflexion pour collégiens, lycéens et étudiants(CERCLE), à Ouagadougou. Il a été principalement animé par le directeur du CERCLE et promoteur de Kosyam University, Pr Père François Kaboré. Egalement, au cours dudit atelier, cinq panélistes, de par leur intervention, ont pu apprécier, commenter et faire des apports aux conclusions de l’étude menée.
L’étude qui a été menée s’inscrit en droite ligne dans le programme de réflexion et d’actions de l’IAM (Institut Afrique monde) sur les problématiques de construction de la paix durable en Afrique initié depuis 2018, dans le but de mettre en évidence la valeur des rencontres et des dialogues interreligieux en tant que vecteurs d’un esprit et d’une culture de la paix, de la compréhension mutuelle et de la tolérance.
A en croire le Pr Père François Kaboré, directeur du CERCLE et promoteur de Kosyam University, l’étude a consisté à faire un travail de recherche de terrain, qui s’est déroulé de fin juillet à fin septembre 2020, dans les régions du Centre, du Plateau-Central, du Centre-ouest, du Centre-nord, du Centre-est et des Hauts-Bassins, notamment dans les villes de Ouagadougou, Zorgho, Koudougou, Kaya, Pouytenga et Bobo-Dioulasso. Les hypothèses « une acceptation de la pluralité religieuse favorise la reconnaissance du rôle régalien de l’Etat comme garant de cette pluralité ; la reconnaissance du rôle régalien de l’Etat dans l’espace public favorise l’acceptation de l’autre ; et l’acceptation de l’autre favorise la paix » ont été avancées et ont permis d’aboutir à des résultats.
Ainsi, au terme de l’étude, des dires du Pr Père Kaboré, seule la dernière hypothèse, notamment « l’acceptation de l’autre favorise la paix », a été validée. Il fait de même remarquer que les deux hypothèses précédentes de travail ne soient pas validées implique qu’en ce qui concerne le fait religieux, la paix sociale que vivent les Burkinabè ne découle pas du rôle de l’Etat comme garant de la liberté religieuse, d’où son caractère potentiellement précaire. De ce point de vue, les réponses des enquêtés suggèrent que la culture ou la religion traditionnelle joue un rôle prépondérant dans la paix sociale au Burkina Faso, quand bien même cette paix serait précaire, parce que non fondée sur les outils de la gouvernance moderne, notamment le rôle régalien de l’Etat, en tant qu’organisateur de la paix sociale.
Quant aux recommandations formulées pour cette étude, elles invitent l’Etat à renforcer son rôle régalien pour une paix sociale et à aider à l’émergence de voix modérées dans les communautés religieuses. Aussi est-il avancé, les pouvoirs non publics pourraient jouer leur rôle en assurant la formation de leurs leaders. Les leaders eux-mêmes sont invités à mieux se former, à faire l’expérience de la pluralité religieuse et à prendre conscience du caractère conflictogène de toute religion.
Pour rappel, un panel, modéré par l’Abbé Alfred Bonkoungou a permis à des experts de la religion traditionnelle, musulmane et chrétienne d’intervenir juste après la restitution des résultats de l’étude. Des participants ayant pris part à l’atelier, on note une trentaine de leaders religieux venus de plusieurs régions du Burkina Faso et la présence de Chefs traditionnels. L’étude a été commanditée par l’Institut Afrique monde(IAM), une Organisation non gouvernementale(ONG) indépendante et apolitique, qui vise à contribuer, par la réflexion, l’échange, les études et le débat, à la reconnaissance du potentiel de l’Afrique pour qu’elle prenne juste sa place dans le monde.
Burkina 24
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