Côte d’Ivoire: La température à Abidjan ce 31 Octobre, jour de la présidentielle

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La date du 31 octobre 2020, si crainte et si redoutée est  arrivée à échéance. La Côte d’Ivoire retient son souffle et est malheureusement engagée dans une spirale de violences. La veille, c’est-à-dire dans la journée du 30 Octobre 2020, soit au jour-j-1, la tension semble s’être propagée sur la quasi-totalité du territoire nationale ivoirien. A Yamoussoukro, la capitale politique ivoirienne et Gagnoa (Centre-Ouest), Abengourou (Est) et bien d’autres villes du pays, des manifestations ont conduit soit à la destruction de supports électoraux, soit à la fermeture de voies interurbaines.  Au Journal de 20 Heures de ce vendredi 30 octobre, le Ministre de la sécurité et de protection civile, le Général Vagondo Diomandé a invité ses concitoyens à éviter d’extrapoler ces incidents bénins tout en tentant de rassurer les populations et relevé les mesures prises par le gouvernement dans le cadre de la sécurisation du scrutin au travers de l’opération « Barrissement de l’Eléphant » qui devrait mobiliser 35 000 soldats.

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Un calme plat règne sur la capitale économique ivoirienne, Abidjan. Les animaux domestiques, insouciants du stress que vivent leurs maîtres, les humains, brisent de façon intempestive et à intervalles réguliers ce silence qui sonne un peu trop fort dans les oreilles des Abidjanais accoutumés au boucan fait d’engins roulants et de sons musicaux émanant des innombrables maquis qui pillent la ville.

« A quelle sauce allons-nous être mangé cette année ? » s’est interrogée avec ironie une cliente dans une très longue file d’attendant à la caisse d’un supermarché dans la commune de Cocody. Si les supermarchés de la capitale Abidjan ont très certainement fait des chiffres exponentiels aux allures de leurs recettes  en période de fêtes de fin d’année notamment, les populations elles, se rappellent fort bien de la triste page de la crise post-électorale de 2010-2011.

A la faveur du paiement anticipé des salaires des fonctionnaires et des travailleurs du privé et fort de l’expérience du passé, des réserves conséquentes en vivres ont été faites par les familles, si encore elles n’ont pas opté pour l’exode en zone rurale. « Actuellement c’est le village qui est bon », a affirmé un chef de famille, qui pour « sécuriser » sa maisonnée, a « plié bagages » promettant un retour à Abidjan « si seulement et seulement si la paix revient ». Une expression qui rappelle les formules au premier cycle du secondaire.

Coulibaly-Kuibiert Ibrahim, le président de la Commission électorale ivoirienne (CEI), l’institution en charge de l’organisation des élections en Côte d’Ivoire dans une adresse au corps électoral et aux candidats en lice dans cette présidentielle, a indiqué que « le droit de vote est reconnu à tous les électeurs qui en remplissent les conditions, c’est-à-dire les Ivoiriens et les Ivoiriennes inscrits sur la liste électorale. L’élection a lieu ce samedi 31 octobre et non le dimanche. Tous les électeurs pourront voter librement ».

Pendant ce temps, l’opposition et le gouvernement s’empoignent dans une guerre de communication à coup d’assurances pour les uns et de propagandes pour les autres.

Assurances

Ce vendredi 30 Octobre 2020, le Ministre Vagondo Diomandé de la sécurité et de la protection civile au sortir d’une séance de travail avec l’Etat-major des armées a fait savoir que toutes les dispositions ont été prises dans le cadre de la sécurisation du scrutin présidentiel de ce jour. « Je me rends compte avec beaucoup de bonheur que toutes les dispositions (…) ont été effectivement prises afin de permettre à chaque citoyen d’aller voter dans la paix(…). Nous sommes à mesure de sécuriser cette élection présidentielle jusqu’à la fin du processus« , a rassuré l’ex-chef d’Etat-Major particulier du président sortant ivoirien Alassane Ouattara. Non sans omettre « quelques incidents par ci par là, et des incidents isolés mais qui sont commandités… Personne ne doit entraver les libertés individuelles« . A cet effet, « toutes les dispositions ont été prises pour que ceux qui s’adonnent à ce genre de pratiques puissent répondre de leurs actes« , a prévenu le ministre ivoirien.

L’opposition, quant à elle reste dans sa logique. A travers son mot d’ordre de boycott actif de cette présidentielle, il s’agit d’ « empêcher par tous les moyens légaux » la tenue de cette élection. En outre, le soutien « résolu » de l’ex-président Laurent Gbagbo semble avoir appelé en renfort les GOR, entendez par-là, les Gbagbo Ou Rien, partisans indéfectibles de l’ex-prisonnier de la CPI. En tout état de cause, l’on est bien curieux  de voir ce dont accouchera cette journée pleine de suspense, d’autant plus qu’une folle rumeur fait était de la présence sur le sol ivoirien de Guillaume Soro qui jure que « le 31 Octobre,  il n’y aura pas d’élection ».

Les bureaux de votes sont officiellement ouverts ce samedi 31 Octobre 2020 depuis 08 heures du matin pour se refermer en principe à 18 heures, heure locale et Gmt, soit 10 heures de vote comme prescrit par la Commission électorale Indépendante (CEI).

Kouamé L.-Ph. Arnaud KOUAKOU

Correspondant de Burkina24 en Côte d’Ivoire

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