Burkina Faso : « Le SND vise à former des jeunes qui pourront constituer une réserve pour l’armée » (Col-Major Mathieu Bénao)

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Le conseil des ministres du 29 janvier 2021 a pris un décret portant réforme du Service National pour le Développement (SND). Afin d’apporter des explications pratiques sur ce qui sera désormais fait, le directeur général du SND, le Colonel-Major Mathieu Bénao, a animé un point de presse ce jeudi 11 février 2021 à Ouagadougou.

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Désormais les élèves du SND devront subir une formation militaire obligatoire de 90 jours. Une reforme instruite afin d’inculquer des valeurs de civisme, de patriotisme et d’amour de la patrie aux volontaires. Selon le Col-Major Mathieu Bénao, les reformes entreprises visent également à se « conformer à l’évolution socio-culturelle ». En effet, dans un contexte d’insécurité et du non-respect de l’autorité de l’Etat, la réinsertion de la formation militaire obligatoire au niveau du SND se présente comme une véritable alternative pour avoir « des citoyens soucieux de l’avenir de la nation ».

Sur la durée de la formation, le Colonel-Major Mathieu Bénao a souligné que « 90 jours, ce n’est pas trop ». Pour lui, les jeunes volontaires n’auront pas le temps de s’ennuyer. « Le SND vise à former des jeunes qui pourront constituer une réserve pour l’armée », a-t-il dit.

Cependant, la participation pécuniaire est maintenue. Ainsi, les élèves du SND feront la formation militaire et continueront de céder 1/3  de leurs salaires comme contribution au développement de la nation.

« Au temps, il n’a jamais été question de céder son salaire pour éviter le service militaire. La formation militaire a toujours été obligatoire, sauf si vous avez des contraintes de santé et le salaire a toujours été retenu. Le SND prenait tout votre salaire et vous payait un pécule. C’était 14 000 qu’on payait aux gens alors que vous auriez pu avoir un salaire de 200 000 ou 300 000 F CFA. C’est par la suite qu’il y a eu des évolutions. Aujourd’hui, l’intéressé cède 1/3 de son salaire de base. C’est de l’argent qui est reversé au trésor public. La retenue s’opère là-bas »

Col-Major Mathieu Bénao

Sur la question de la capacité du SND à accueillir les élèves, le directeur général du SND estime que dire que sa structure « n’est pas prête est vrai et faux en même temps ». Le SND attend d’avoir tous les moyens nécessaires pour démarrer la formation. Mais du reste, il estime que si tout est mis en œuvre, le SND peut jouer son nouveau rôle sereinement. « Ce n’est pas parce que nous sommes dans le Covid que nous devons tout arrêter. Dans tous les cas, le SND prendra des dispositions pour le respect des gestes barrières», a laissé entendre le Col-Major Bénao.  

Destinée aux élèves sortants des écoles de formation professionnelle, la formation militaire va consister à offrir des notions telles que le maniement des armes, les stratégies et autres techniques de combats aux apprenants. A la fin de cette période, il sera délivré une attestation de formation civique et militaire. « Les jeunes ayant pris part à la formation civique et militaire bénéficient d’une bonification de production de six mois », a indiqué le directeur général du SND.

Concernant le secteur privé le Col-Major Bénao a indiqué qu’ils mènent des campagnes de sensibilisation afin de convaincre les structures privées d’adhérer au processus. Même si le chemin semble être long, de nouvelles dispositions offrent d’autres moyens au SND. « Les nouveaux dispositifs du décret nous permettent de contraindre les intéressés à déclarer leur personnel. Nous pouvons faire recours à toute compétence », a souligné le directeur général du SND. Mais en attendant que les arrêtés viennent avec plus de détails, ils comptent sur la bonne foi du secteur privé.

« L’armée est à l’image de sa nation »

Sur la date de prise d’effet de ce décret, le directeur général du SND a indiqué que « ça pourrait être avec les promotions sortantes des écoles de formations cette année», si tous les moyens sont réunis. Revenant sur l’importance de cette formation, le Col-Major Bénao a rappelé que c’est pour offrir des bases civiques aux élèves. Cependant, au vu de certains comportements d’hommes des rangs, son efficacité reste à prouver.

Pour le Col-Major Bénao, « l’armée est à l’image de sa nation. Ne pensez pas que les militaires tombent du ciel. On essaie de faire en sorte qu’au cours de la formation qu’on puisse tirer le meilleur. Mais il y a toujours des brebis galeuses dans tous les milieux ».  Ce sont donc les mêmes tares de la société qui se retrouvent chez les militaires. Reconnaissant ainsi les écarts de comportement de certains militaires, le directeur général du SND estime que « ce n’est pas pour ça qu’on ne va pas faire la formation militaire ».  

Basile SAMA

Burkina 24

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