Terrorisme :«Ne pas négocier veut dire prendre le risque de ne pas vouloir la paix» (Bilal Ramadan)

publicite

Le philosophe formateur Bilal Ramadan a animé une deuxième conférence publique ce  jeudi 23 septembre 2021 à Ouagadougou. Placée sous le  thème « Quelles contributions des imams et intellectuels musulmans à la lutte contre le terrorisme ? », la conférence a été organisée par le centre Valère Somé pour l’innovation politique. 

La suite après cette publicité

« Quelles contributions des imams et intellectuels musulmans à la lutte contre le terrorisme ? » C’est autour de ce thème que les échanges au Centre National de Presse Norbert Zongo, ont eu lieu. En effet, la vie est sacrée et l’islam en tant que religion de paix ne permet pas d’ôter cette vie, selon le conférencier principal.

Tout au long des échanges, Bilal Ramadan a affirmé que les imams devraient pouvoir dire aux musulmans que l’islam est une religion de liberté, de justice. « Les actes terroristes qui consistent à surprendre et tuer comme un lâche, il faut condamner », s’est-il prononcé. 

Il a ainsi invité les imams à prendre position, à dénoncer, à affirmer que ce genre de terrorisme n’est pas du djihâd. C’est pourquoi, il faut lutter contre le terrorisme, comme contre ce djihâd qui n’en est pas d’ailleurs. 

Selon lui, la responsabilité des imams et des intellectuels  musulmans  est d’être aux côtés de la population pour sensibiliser et convaincre qu’il est possible de vaincre le terrorisme mais qu’il faut du temps, des moyens et des actions sur plusieurs secteurs et plusieurs paliers. 

« Je pense que les imams qui ne le font pas et les intellectuels qui ne le font pas manquent à leur responsabilité, manquent à leur devoir et quelque part sont un peu complice de ce qui se passe », a-t-il déclaré. 

En ce qui concerne les motivations des actes terroristes, le conférencier a laissé entendre qu’il y a plusieurs facteurs notamment les facteurs  socio-économique, politique, ethno-identitaire et religieux. Il est à noter que de ces échanges, c’est la misère que vit la majorité de ces jeunes qui vont se radicaliser, qui est la cause, soutient-il. « Il faut lutter contre cette misère », a affirmé Bilal. 

Répondant à la question d’un intervenant qui veut que la sanction aux terroristes soit de l’œil pour l’œil et dent pour dent, le philosophe a noté que quand le terrorisme devient une consolation, c’est difficile d’arrêter. Selon lui, il faut de la justice équitable pour tous et « il est nécessaire de négocier avec les terroristes« .  

« Du point de vue islamique, je dirai oui. Sans ça, il n’y a pas de solution. Je sais qu’il y a des gens qui disent, on ne négocie pas. Ils négocient en cachette. Ne pas négocier, ça veut dire prendre le risque de ne pas vouloir la paix… Quand on veut le bien, c’est de la responsabilité de négocier… C’est dangereux de dire on ne négocie pas. On ne peut pas faire l’impasse sur la négociation », Bilal Ramadan.  

Débuté le mardi 21 septembre 2021, sous le thème « Islam, islamophobie et terrorisme », la conférence publique a pris fin ce jeudi 23 septembre 2021 avec le thème « Quelles contributions des imams et intellectuels musulmans à la lutte contre le terrorisme ». Organisée par le centre Valère Somé pour l’innovation politique, elle a été animée par le philosophe formateur Bilal Ramadan et modérée par Newton Ahmed Barry, ancien président de la CENI.

Écouter l’article
❤️ Invitation

Nous tenons à vous exprimer notre gratitude pour l'intérêt que vous portez à notre média. Vous pouvez désormais suivre notre chaîne WhatsApp en cliquant sur : Burkina 24 Suivre la chaine


Restez connectés pour toutes les dernières informations !

publicite


publicite

Articles similaires

3 commentaires

  1. Thomas Sankara voulait faire un pays nouveau, aider les démunis, éduquer les femmes, donner à manger aux burkinabés avant de favoriser les grandes entreprises, faire annuler les dettes. Nous avons tué ce rêve en silence.
    Comment combattre le désert, ainsi que le désert intellectuel ? Avec la religion du désert qui a amené l’esclavage et le chameau ?

  2. L’islam se définit comme une religion de paix, d’amour et de liberté. Pourtant, le manque de liberté, d’égalité homme-femmes et de respect pour les minorités est la norme dans les pays musulmans.
    L’injustice est ancré dans l’Islam car esclavage n’a jamais été mis en question jusqu’à l’arrivé de l’illustration européenne. En plus, aujourd’hui sont principalement les pays musulmans ceux qui sont en guerre : la Syrie, l’Afghanistan, la Libye.
    On peu oublier que dans l’Islam les arabes se considèrent souvent comme étant supérieurs aux autres, y compris bien évidemment les africains ?
    L’ancien Égypte, une grande civilisation de l’antiquité, de surcroît africaine, avait-elle besoin de l’islam pour se développer ? Pas de tout. C’est l’occident qui a tiré profit des grands penseurs du monde musulman, et le monde musulman qui a tiré profit de la philosophie et de la science des égyptiens, des grecs, des indiens et des perses.
    La plupart de ces formateurs islamiques sont incapables de faire de l’autocritique, et d’avouer que l’Islam a moins de choses positives que d’aspects négatifs, y compris le type d’éducation. Les seuls pays musulmans avec un niveau d’éducation acceptable sont ceux qui ont copié partiellement les méthodes pédagogiques d’Occident ou de l’extrême Orient.
    Combien de pris Nobel de sciences d’origine musulman? Un ? Deux ? Rien par rapport aux chinois, japonais, juifs ou indiens non-musulmans.
    Si l’Afrique veut se développer, il faut qu’elle apprenne de chaque pays du monde et de sa propre tradition, suivant l’exemple de la Chine, du Japon et de la Corée.
    Il faut adopter une forme de l’Islam plus moderne et capable d’apprendre et de critiquer le passé, comme celui de l’africain Mahmoud Taha, ou bien adopter une autre religion, ou même le polythéisme qui est plus démocratique. S’il y a plusieurs divinités, on peux accepter plusieurs pouvoirs qui dialoguent entre eux et non plus une dictature inquestionnable avec un seul prophète/dictateur.

  3. Il est bon de dialoguer, il est bon de négocier. Mais pour le cas du Burkina Faso, avec qui négocier? pourquoi négocier? puise que nous ne les connaissons pas, ceux qui tuent nos frères et sœurs, nous ne savons pas ce qu’ils veulent, ils n’ont jamais revendiquer un droit ni une position quelconque. Comment donc négocier? Qui sont-ils en réalité?

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page
×