Côte d’Ivoire : Laurent Gbagbo lance un parti politique panafricaniste
Côte d’Ivoire – L’ancien chef de l’Etat ivoirien, Laurent Gbagbo, a lancé son nouveau parti le 17 octobre 2021 sur les bords de la lagune Ebrié, Abidjan, la capitale économique de la Côte d’Ivoire, le « Parti des peuples africains – Côte d’Ivoire », en abrégé « PPA-CI ». Après avoir laissé à Pascal Affi NGuessan « l’enveloppe du Front Populaire Ivoirien » qu’il avait créée dans les années 80, il vient d’être élu à l’issue du Congrès constitutif, président du PPA-CI. Ce parti garde l’idéologie socialiste et souverainiste de ses luttes antérieures mais révèle un Laurent Gbagbo plus panafricaniste que jamais.
Laurent Gbagbo l’avait plusieurs fois répété lors de ses propos face à la presse et ses partisans. Pour lui, l’un des défis les plus cruciaux de ces temps modernes pour les Etats africains est la représentativité de ceux-ci face aux puissances connues de la planète. Le statut de micro-Etats issus des indépendances est totalement inadapté au monde actuel, selon lui.
Faisant un clin d’œil au combat du premier Président du Ghana, Kwame Nkrumah, figure de proue du Panafricanisme, Laurent Gbagbo a indiqué que dans ce monde multipolaire, ne pas s’unir constitue une aubaine pour les grandes puissances, notamment, la France, les États-Unis, la Chine et la Russie, à abuser des pays africains.
« Les gens s’interrogent sur le Panafricanisme dont je parle. Mais c’est Kwame N’krumah qui a écrit, « L’Afrique doit s’unir », il faut remarquer que c’est Kwame N’krumah, ancien élève et étudiant aux USA qui a écrit «l’Afrique doit s’unir ». Regardez un peu les USA, ça fait deux siècles qu’ils sont indépendants. Ils ont lutté dur pour leur indépendance.
Au départ, ils étaient 13 États, ça ne vous dit rien ? Mais ça c’est la CEDEAO déjà. C’est déjà la CEDEAO. Mais ils ont estimé que ce n’est pas assez. Ils se sont battus après la guerre de sécession, ils ont aggloméré tous les États qui, en Amérique, se formaient, aujourd’hui ils sont à 51 États. Autant que l’Afrique ! Est ce que ça ne vous dit rien ? Regardez un peu le monde et voyez quels sont les puissants. Les puissants sont les grands de taille. La Chine, les USA, la Russie, le Canada, ce sont les pays qui sont « Balèzes ». Mais nous, chacun veut être Président dans son village. On a un petit tronçon de pays, et on est Président là et on est content », a-t-il indiqué avant d’inviter les autres partis progressistes à l’union.
A propos de sa retraite, Laurent Gbagbo a été formel. Pour lui, c’est « la politique jusqu’à ma mort ». « Il y a eu beaucoup de spéculations qui ont été dites au moment où je sortais de prison. Non, Gbagbo ne va plus faire de politique, Gbagbo va aller s’asseoir au village. Mais quand j’ai commencé la politique, est-ce que je leur ai demandé leur avis ? Moi, je ferai de la politique jusqu’à ma mort ».
Toutefois, il reconnaît qu’avec ses 76 ans, l’option de son départ de l’arène politique n’est pas une option à écarter. « En ces temps-ci, après ce parcours-là, la sagesse, c’est de se préparer à partir. Mais j’ai décidé que je ne partirai pas brusquement », a-t-il précisé.
Kouamé L.-Ph. Arnaud KOUAKOU
Correspondant de Burkina24 en Côte d’Ivoire
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