Bisbilles à la FBF : Lazare Banssé explique les raisons de son « opération chirurgicale »
Suite aux controverses nées de la révocation de certains membres du Comité exécutif de la Fédération Burkinabè de Football (FBF), Lazare Banssé a donné sa version des faits ce jeudi 28 octobre 2021 au cours d’un point de presse à Ouagadougou.
Le 15 octobre dernier, le Président de la Fédération Burkinabè de Football Lazare Banssé, après une année à la tête de l’instance fédérale du football procédait à un réaménagement du comité exécutif en vue, dit-il, d’assurer un meilleur fonctionnement du Comité Exécutif.
Dans la foulée, quatre membres de l’équipe quittent le navire : il s’agit de Raymond Dagba Papy, chargé de la normalisation des centres de formation, de Sibiri Jean Paul Ramdé, président de la commission juridique et d’octroi de licences aux clubs, de Isabelle Tall, présidente de la commission développement du football féminin, et de Boureima Zio, patron de la commission centrale des arbitres.
Ce réaménagement suscite par la suite un tollé sur la toile sur le bien-fondé de la décision du patron de la FBF. Les membres révoqués vont même déposer un recours en annulation de leur révocation. Si les raisons de cette controverse échappent Lazare Banssé, il n’en est pas surpris, lui qui dit connaitre la logique qui anime certaines personnes évoluant dans ce sport.
« La FBF vit ces moments avec sérénité, étant entendu que nous sommes dans un milieu de passions et même parfois d’excès. Même si les raisons, qui peuvent justifier ces moments m’échappent, le phénomène ne me surprend pas, connaissant la logique qui anime certaines personnes évoluant dans notre football.
Selon leur vision, chaque bureau fédéral doit s’apparenter à un clan et la personne identifiée comme ne faisant pas partie du clan en charge du pouvoir fédéral doit être ostracisée ou black listée », explique Lazare Banssé, qui ajoute que depuis sa prise de fonction il n’a qu’un seul leitmotiv, se battre avec force contre la persistance du clanisme et des chapelles qui rament à contre-courant et parfois dans un mépris total des textes de la FBF.
Sur sa décision de révoquer les 4 membres du Comité Exécutif, le président de la FBF explique qu’après avoir examiné avec lucidité les 14 mois de fonctionnement du Comité Exécutif, il en est arrivé au constat que le comportement et les actes de certains membres sont de nature à porter atteinte au fonctionnement efficace du comité exécutif ou même de la fédération. Parmi les griefs retenus contre ces membres, Lazare Banssé cite la non observance des horaires de travail, un absentéisme quasi général qui pouvait durer des jours.
« Ayant constaté alors que son fonctionnement laissait à désirer et que les tâches et les obligations basiques n’étaient pas assurées, j’ai été amené à mon corps défendant, à faire un réaménagement et à apporter du sang neuf. Je crois que c’est dans l’ordre normal des choses et dans la dynamique de tout organisme qui entend progresser et performer », se justifie-t-il.
« Ma responsabilité en tant que président suppose que je puisse m’assumer si je constate des faits persistants et de nature à nuire au bon fonctionnement du comité exécutif et à l’atteinte des objectifs assignés à mon mandat. Comme je l’ai laissé entendre plus haut, c’est moi et moi seul, qui devra en rendre compte à l’Assemblée Générale au terme de mon mandat car c’est moi, et moi seul, qui ai présenté ma candidature devant elle et solliciter son suffrage pour être président de la FBF », poursuit Lazare Banssé.
Quid du fondement juridique du réaménagement opéré par le président de la FBF ?
L’autre question qui anime les débats, c’est celle de savoir si le président de la FBF a le pouvoir de mettre fin aux fonctions d’un membre du comité exécutif. A ce sujet, l’avocat de la FBF, Me Baimanai Angelin Poda explique que selon les statuts de la FBF révisés le 8 avril 2018, le président de la FBF, seul élu par l’Assemblée Générale, a toute latitude pour désigner les membres du comité exécutif de façon discrétionnaire, sans influence extérieure.
Cet acte réglementaire lui donne le pouvoir également de révoquer les membres du comité exécutif sans en référer à l’Assemblée générale. C’est ce qu’on appelle en droit le parallélisme des formes.
En tous les cas, Lazare Banssé dit avoir opéré une « opération chirurgicale » pour éviter que la FBF ne se retrouve dans une situation de blocage. Et « le timing de révocation a été pensée et réfléchie », a-t-il conclu.
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