Ultimatum de l’Opposition politique : Est-ce vraiment la solution ?

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De guerre lasse, l’Opposition a donc décidé de passer à la vitesse supérieure. Au cours d’une conférence de presse tenue le 9 novembre 2021, Eddie Komboïgo et les siens ont lancé un ultimatum d’un mois au pouvoir d’entreprendre des actions sérieuses, sans quoi ils comptaient appeler à des manifestations pour demander ni plus ni moins que la démission du Chef de l’Etat et de son gouvernement. 

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Si cette fois, le Chef de file de l’opposition politique (CFOP) réclame gros, il a toujours fait de l’insécurité son miel, principalement au cours de ses différentes sorties médiatiques ; et même au cours de grandes marches à Ouagadougou et dans plusieurs autres localités à l’intérieur du pays organisées en juillet dernier.

Au-delà de l’opposition politique, la fièvre contestatrice est montée ces derniers temps au sein des populations des zones encerclées par les forces du mal. Le plus emblématique de ces mouvements locaux reste U Gulmu Fi dans la région de l’Est.

Jusqu’à présent, les croquants s’étaient toujours gardés de réclamer la tête du chef suprême des armées, se contentant principalement de crier leur ras-le-bol et de demander la démission de certains de ses ministres.

Cette fois, c’est un Rubicon que s’apprête à franchir le CFOP, s’il n’y renonce pas entre temps, car l’on ne voit pas comment, tel par enchantement, la situation sécuritaire pourrait passer du rouge au vert en l’espace d’un mois. Fixer un pistolet sur la tempe de l’Exécutif ne semble donc pas être la solution idéale !

Voir les Burkinabè divisés pour mieux régner ?

En attendant de savoir quelles formes vont prendre ces manifestations, l’on doit espérer qu’elles resteront dans le cadre républicain. Car dans une démocratie qui se respecte, il est tout à fait normal que l’Opposition, et c’est de bonne guerre, essaie de faire entendre sa voix, quitte à faire monter les enchères ; même si, ici, l’on pourrait lui rétorquer qu’elle veut obtenir par la rue ce qu’elle n’a pu obtenir dans les urnes.

En l’occurrence, Roch Marc Christian Kaboré a été réélu à la magistrature suprême dès le premier tour, il y a à peine un an et dispose d’une majorité confortable à l’Assemblée nationale. Et l’on ne voit pas ce qui va le pousser à rendre le tablier, surtout pas les récriminations de ses adversaires politiques.

L’indignation de l’Opposition et d’une partie de la population paraît, certes, légitime face au péril qui menace la Nation tout entière. Mais, comme le pensent certains observateurs, ceux qui ne veulent plus voir le MPP et ses alliés au pouvoir devraient attendre 2025 pour leur infliger la sanction qui sied.

Toute autre chose ferait les affaires de ceux qui veulent voir les Burkinabè divisés pour mieux régner, ou plonger le pays dans des lendemains incertains… 

La Rédaction

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