Procès Sankara : Confrontation entre Jean-Pierre Palm et un témoin
Le procès de l’assassinat du Capitaine Thomas Sankara et 12 de ses compagnons s’est poursuivi ce mardi 30 novembre 2021. A la suite de Mousbila Sankara, c’était au tour de Fidèle Toé, inspecteur du travail à la retraite et ancien ministre en charge du travail sous la révolution de raconter sa version des faits.
Le témoin Fidèle Toé a commencé son récit en faisant un bref rappel du conseil des ministres du 14 octobre 1987 qui a permis selon ses propos de « crever l’abcès » concernant les supposées mésententes entre les 4 leaders. Pour lui, ledit conseil des ministres a permis au président Sankara de lever des zones d’ombres sur beaucoup de choses qui se disaient dehors.
Revenant sur les évènements du 15 octobre 1987, Fidèle Toé a indiqué qu’il a eu le président Sankara au téléphone aux environs de 16H pour des raisons professionnelles. Il a même signifié qu’il devait voir le Capitaine Sankara vers 18H. « Quand on partait au conseil, on a entendu des coups de feu », a-t-il déclaré par la suite.
Il a continué en relevant qu’il a contacté un ami gendarme en la personne de Drabo Adama pour comprendre les faits. Il a ajouté que c’est avec son ami qu’il est parti pour le domicile de ce dernier où il a passé la nuit. Il a renseigné également que c’est de là-bas et à travers la radio qu’ils ont appris les évènements du 15 octobre.
Le lendemain dans la matinée, Fidèle Toé a expliqué qu’il a quitté cette cachette. « La presse nous (ndlr les proches de Sankara) avait donnés pour morts (…) Les Pick-up circulaient au niveau de ma villa. Et ils ont fait ce cirque pendant 15 jours », a dit le témoin. Par la suite, il a affirmé avoir quitté le pays pour se rendre au Ghana. Toujours dans son récit, Fidèle Toé a indiqué qu’il a passé 2 ans au Ghana.
« Les Ghanéens m’ont dit : on l’a prévenu », a-t-il. Selon ses propos, les Ghanéens auraient même préparé un endroit pour le Capitaine Sankara. Il a confié que quand il a voulu rentrer, les Ghanéens se sont opposés en demandant : « avec ce fou-là à Ouagadougou, vous voulez rentrer ? » C’est alors qu’il a continué au Congo où il a effectué un séjour de 5 ans.
A son retour, Fidèle Toé a expliqué que son ami gendarme en la personne de Drabo Adama l’a signifié que « le commandant Lingani lui en voulait et que Jean-Pierre Palm l’a beaucoup aidé ». Ils sont donc allés remercier le Colonel Major Jean-Pierre Palm pour ce geste. Lors de cette rencontre, Fidèle Toé a indiqué que ce dernier lui aurait dit que : « on devait te prendre et te faire avouer qu’il y avait un complot de 20H le 15 octobre ».
Une déclaration qui a conduit le parquet a demandé une confrontation avec le Colonel Jean-Pierre Palm. Ce dernier a d’abord indiqué n’avoir pas eu de rapport avec le témoin Fidèle Toé avant de lancer : « je ne me reconnais pas dans les propos ». Pour lui, Fidèle Toé et son ami Drabo Adama ne sont jamais venus chez lui. Il a signifié également que c’est par la presse qu’il a appris qu’il y avait un coup de 20H.
Pourtant d’après la déposition de Drabo Adama et de Michel Toé (frère de Fidèle Toé et également témoin), le Colonel Jean-Pierre Palm a bien tenu ces propos. Sur ça, le Colonel a indiqué que « dans la vie, il y a des fois où vous regrettez d’avoir aidé des gens ». Une déclaration pour montrer qu’il est en désaccord avec les récits de Drabo Adama. « Je viens d’une région où mentir est pire que la mort », a martelé l’accusé Jean-Pierre Palm.
Basile SAMA
Burkina 24
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