Burkina Faso : Un atelier contre la « disparition des ânes dans dix ans » en Afrique de l’Ouest

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Face à l’« augmentation exponentielle » du nombre d’ânes abattus et des quantités de peaux exportées vers la Chine, le ministère des ressources animales et halieutiques organise, avec l’appui de Brooke Afrique de l’Ouest et de ses partenaires au Burkina Faso, les Organisations non gouvernementales (ONG) Inades-formation Burkina et APIL, un atelier de réflexion sur la lutte contre le trafic des ânes au Burkina Faso. Il s’est ouvert ce vendredi 10 décembre 2021 à Ouagadougou sous la présidence du Secrétaire général (SG) dudit ministère, Hervé Zoungrana.

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Face à l’abattage clandestin et massif de l’espèce asine, et au regard de l’importance de celle-ci dans la société burkinabè, des mesures, notamment un décret (en 2016) par le gouvernement portant règlementation de l’abattage et de l’exportation des asins, camelins, équins et de leurs produits au Burkina Faso a été adopté.

« Si les premières années suivant l’adoption du décret, le nombre d’animaux abattus a considérablement diminué, la situation est devenue de nouveau préoccupante. En attendant la relecture dudit décret (recommandation des acteurs), il convient d’identifier les actions prioritaires à mettre en œuvre pour éviter le commerce illégal des peaux d’ânes et des ânes », a fait savoir le Secrétaire général (SG) du ministère des ressources animales et halieutiques, Hervé Zoungrana.

C’est tout l’intérêt de cet atelier de réflexion qui, à terme, devrait aboutir à la production d’un plan devant permettre de lutter efficacement contre ledit trafic et de s’adapter au nouveau mode opératoire des trafiquants.

Emmanuel Bouré Sarr, Directeur régional de Brooke Afrique de l’Ouest, n’a pas manqué de tirer la sonnette d’alarme. « L’heure est grave », a-t-il d’emblée affirmé. A l’en croire, les études mondiales ont révélé que la demande mondiale de peaux d’ânes par an est d’environ 4,8 millions pendant que la population asine en Afrique de l’Ouest est estimée à environ 6 millions.

« Au vu des prélèvements actuels, et si rien n’est fait, les ânes auront disparu de l’Afrique de l’Ouest dans dix ans », a-t-il prévenu. Pour le présent atelier, deux présentations seront donc faites. La première, un rapport d’une mission dans la région du Centre-est, explique M. Sarr, fait savoir que pour le mois d’avril de l’année 2021, le poste vétérinaire de Zabré a compté 1 583 têtes d’ânes munis de documents sanitaires à destination du marché de Guelwongo.

« Il révèle aussi que des camions transportant une centaine d’ânes a été intercepté sur la même période à Bittou », a-t-il ajouté. La seconde présentation, a-t-il poursuivi, est un rapport d’une mission effectuée au Ghana et vers la frontière Ghana – Burkina Faso, en novembre 2021. Abattages clandestins à ciel ouvert ; le passage de centaines d’ânes du Burkina Faso vers le Ghana sont quelques constats faits.

Leur lutte ne vise pas les familles vivant des retombées de la vente d’ânes et les consommateurs. « Nous savons qu’au Burkina Faso et dans la sous-région, il y a des familles entières qui vivent de la vente d’ânes ou d’autres qui en consomment la viande ; nous ne sommes pas contre cela, nous sommes contre l’abattage des ânes pour l’exportation de leurs peaux », a-t-il par ailleurs précisé.

En rappel, la population asine au Burkina Faso, en 2021, est estimée à 1 462 199. Les ânes contribuent à la production agricole, à la sécurité alimentaire transportant les récoltes, l’eau de forage destinée au bétail et les autres produits quotidiennement nécessaires aux familles.

Tambi Serge Pacôme ZONGO

Burkina 24 

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Serge Pacome ZONGO

Tambi Serge Pacome ZONGO, journaliste s'intéressant aux questions politiques et de développement durable.

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