Ici Au Faso : « J’aime soutenir les gens » (El Hadj Sodja Diande, mécène)
El Hadj Sodja Diande, PDG du groupe SDF International, et grand mécène de la culture burkinabè, se définit par « entrer-prendre » et « donner ». De la passion du foot à une carrière d’entrepreneur, l’homme a su inventer la roue, le cœur sur la main envers le showbiz burkinabè. La bataille politique n’est pas exclue du chemin de El Hadj Sodja Diande qui dévoile ses ambitions à travers les lignes qui suivent.
Burkina 24 : Quel est votre parcours en tant qu’entrepreneur ?
El Hadj Sodja Diande : Je n’avais pas commencé en tant qu’entrepreneur, parce que j’avais une idée d’aller faire le football au Ghana. C’est en 2005 que je suis parti au Ghana et en 2007 que j’ai commencé les activités de transit. C’est à partir de là-bas, ça n’allait pas parce que pour avoir le pain quotidien, c’était compliqué.
Mais l’occasion s’est ouverte pour moi au Ghana donc j’ai saisi l’opportunité de combiner le foot et l’entrepreneuriat en apprenant le transit au fil des années. À un moment donné, soit je continue le foot, soit je continue dans le transit et j’ai fait le choix d’être transitaire.
Je me suis installé au Burkina depuis 2019. Aujourd’hui je suis le PDG du groupe SDF international, basé au Burkina, au Ghana puis à Dubaï, agissant dans l’import-export, le transport, le BTP, le Transit et l’agence de voyage.
Burkina 24 : Avez-vous fait des études supérieures ?
El Hadj Sodja Diande : Je n’ai pas eu le BAC. Je n’ai même pas essayé. A un moment donné il fallait faire un choix. Dans ma tête moi je me disais footballeur, que j’allais réussir dans le football. C’est ce qui m’a poussé à aller au Ghana donc je n’ai même pas terminé mes études.
Mais je ne conseille pas aux jeunes de maintenant d’abandonner les études parce qu’elles sont très importantes. Les études permettent d’avoir des diplômes, mais c’est aussi important d’entreprendre.
Donc en 2003 après le BEPC, je n’avais plus envie de continuer mais la maman voulait forcément que je continue jusqu’en terminale. A un moment donné, je n’avais plus l’amour des études c’était le football qui avait pris le dessus.
Burkina 24 : Avez-vous déjà eu des distinctions ?
El Hadj Sodja Diande : En tant qu’entrepreneur, j’ai eu beaucoup de distinctions mais la plus récente c’était en 2019 et 2020 à Kigali en tant que meilleur jeune entrepreneur et meilleur jeune entrepreneur dans l’automobile en 2019 à Kigali, au PADEV.
Burkina24 : Comment est né votre amour pour la culture ?
El Hadj Sodja Diande : Cela a commencé en 2014 à travers Dicko Fils. C’est un aîné que je respecte beaucoup et c’est à travers lui que j’ai vraiment commencé à m’intéresser plus à la culture burkinabè. Je l’ai connu à Hamdallaye dans mon quartier où j’ai grandi.
Et il était aussi le premier artiste qui m’à invité à son concert, donc il m’a beaucoup honoré. Depuis lors, sincèrement je le suivais et à la suite, j’ai commencé à suivre d’autres artistes qui se sont aussi intéressés à moi.
Burkina 24 : Quelles sont les motivations qui vous ont poussé dans le mécénat ?
El Hadj Sodja Diande : Cela vient naturellement, sincèrement dit. Parce que toute personne qui vient vers moi je me dis qu’il y a une considération et si je peux le soutenir, je le soutiens comme je peux. Je suis un croyant et j’ai toujours en tête qu’il faut aider celui qui vient à toi et demande de l’aide.
Burkina 24 : Pourquoi le choix de la culture dans vos actions ?
El Hadj Sodja Diande : Même dans le domaine de l’entrepreneuriat il y a des jeunes entrepreneurs qui viennent pour me voir mais ce n’est pas tout le monde qu’il faut s’afficher aussi, voilà. Et je n’exige pas qu’on mette ma photo sur une affiche ou le logo de mon entreprise donc ça vient de la personne au fait.
B24 : Qu’est-ce qui vous revient en contrepartie ?
El Hadj Sodja Diande : Je n’attends rien en retour envers ces personnes, sincèrement. Je le fais parce que je veux et que je veux soutenir la culture Burkinabè comme je peux. En général j’aime soutenir les gens.
Burkina 24 : N’est-ce pas un canal de visibilité pour vous car votre nom est chanté partout ?
El Hadj Sodja Diande : Non, j’allais dire non, j’ai une agence de voyage qui est là mais on peut citer le nombre d’artistes qui ont pris le billet d’avion à l’agence, voilà, donc pas une question de publicité ou de quoi que ce soit.
Moi j’ai commencé mes activités et tout ce que j’ai aujourd’hui je l’ai obtenu au Ghana, pas au Burkina. Donc je n’en veux à personne et je n’attends rien d’eux aussi. Le plus important est que tout ce qu’on fait est de bon cœur, c’est Dieu seul qui le paie.
Burkina 24 : Quel est le secret de votre réussite ?
El Hadj Sodja Diande : Sincèrement je peux dire que c’est l’amour du travail. Il faut aimer ce qu’on fait. Ce n’est pas qu’on est à l’école, on fait les lettres modernes et qu’il faut forcément qu’on finisse journaliste. Non !
S’il y a une vision qui vient envers toi qui te dit d’entreprendre tel métier et si réellement tu aimes ce métier, tu peux y aller et Inch’Allah, si tu mets de l’amour et la volonté, le succès viendra à bout. Mais le problème de notre jeunesse quand ils commencent déjà leur business, elle voit déjà des millions.
Mais au bout de trois à six mois, quand elle rencontre des difficultés, ils disent non les gens ne m’aiment pas, les gens ne me soutiennent pas et ils abandonnent en cours de chemin. Pourtant quand tu crées un projet, il faut aller jusqu’au bout.
Ce n’est pas en un jour que tout ira. Même un bébé pour marcher apprend d’abord à marcher à quatre pattes, à s’arrêter et en fin de compte quelqu’un l’aide à marcher. Donc ça veut dire que chaque chose que tu entreprends, il faut s’attendre à avoir certaines difficultés au fait.
Il y aura forcément des rebondissements et je me dis que quand tu forces et quand tu crois à ton projet, tu vas le réaliser. Donc il n’y a aucun secret et il faut toujours mettre Dieu aussi devant. Il faut mettre la croyance, il faut aussi beaucoup prier car la seule solution divine vient de Dieu.
Burkina 24 : Quel est votre regard sur la musique burkinabè ?
El Hadj Sodja Diande : Je sens une évolution surtout avec la nouvelle génération. Vu les clips qu’ils sont en train de réaliser, les albums qu’il sont en train de faire sortir, c’est une fierté. Mais je ne dis pas que les autres n’ont pas fait mieux, ils ont beaucoup fait.
Quand tu écoutes Black So man, tu es toujours content. Tu écoutes Georges Ouédraogo, tu es fier, Floby le baba, il y a Dez, Dicko Fils, Imilo Le Chanceux, etc. Aujourd’hui on sent qu’il y a une avancée et que s’ils continuent à y mettre de l’engagement, de la volonté de réussir, le Burkina ira loin dans la musique.
Burkina 24 : L’accompagnement manque souvent, selon les artistes. Qu’en dites-vous ?
El Hadj Sodja Diande : Je peux dire à tous ceux qui peuvent soutenir la culture burkinabè qu’ils le soutiennent parce que de toutes les façons c’est le Burkina qui gagne parce que si ces personnes arrivent à envoyer la musique burkinabè au delà de nos frontières, beaucoup vont connaître le Burkina, beaucoup vont essayer de découvrir le Burkina et c’est un plus pour le pays.
Burkina 24 : Avez-vous des ambitions politiques ?
El Hadj Sodja Diande : Oui, pourquoi pas ? Il se pourrait. Mais je ne suis engagé dans aucun parti politique pour le moment. Cela dépend de Dieu, l’avenir nous le dira.
Burkina 24 : Mot de fin ?
El Hadj Sodja Diande : Que la paix revienne au Burkina Faso. Je prie beaucoup pour ces nouveaux dirigeants qui ont pris le pouvoir. J’espère qu’ils vont réellement écouter les cris du cœur de nos populations vu l’aspect sécuritaire, l’aspect chômage qu’il faut revoir, car la jeunesse est en manque de travail. Que Dieu veille sur le Burkina Faso.
Akim Lawabien KY
Burkina 24
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