Prix des denrées : La LCB interpelle l’Etat à multiplier les contrôles inopinés
La ligue des consommateurs du Burkina a effectué une visite de terrain, ce samedi 2 avril 2022. De cette sortie, les marchés, alimentations, boutiques de la ville de Ouagadougou ont été sillonnés pour voir si les commerçants respectent les prix fixés par le gouvernement.
« Aujourd’hui, nous avons fait une immersion dans le marché pour que vous puissiez toucher de visu les réalités du consommateur. Comme vous avez pu remarquer, on n’avait pas choisi les boutiques auparavant puisque vous avez vu des boutiques auxquelles nous n’avons pas pu avoir accès. C’est pour que vous puissiez voir réellement ce qui se passe sur le terrain », a expliqué d’entrée Gilbert Hien Somda, vice-président de la ligue des consommateurs du Burkina.
De cette sortie terrain, il est ressorti que des prix ont été fixés par le gouvernement, mais la réalité du terrain est toute autre. Les produits de première nécessité, en l’occurrence le sucre, l’huile, riz, maïs, lait, ont connu une hausse dans les marchés et boutiques de la place. Les prix varient en fonction des endroits.
Le prix du sucre qui est fixé par le gouvernement à 750F le paquet de 1KG, est vendu dans certaines boutiques à 19500 F CFA le carton de 25 paquets, ce qui laisse voir une augmentation d’environ 1000 FCFA sur la vente en gros. Le vice-président s’interroge donc sur l’arrêté du gouvernement depuis 2017.
« C’est un véritable désordre ! On était là-bas, on a eu le carton de sucre à 19.000F, on arrive ici, ils ajoutent 500F de plus, c’est un prix impératif, et ça n’a pas de rabais possible. Ça veut dire que les prix varient en fonction des endroits, qu’en est-il du prix fixé par les arrêtés de 2017 ? A ce rythme-là on ne va pas s’en sortir », lance Gilbert Hien Somda.
L’autre constat flagrant chez les vendeurs de céréale est que le riz et le maïs local ont complètement laissé la place aux produits importés sur le marché. Pour les commerçants, cela est dû au fait que les produits locaux sont rares, vu que les gens ne veulent plus cultiver, aussi, l’insécurité qui contraint beaucoup à délaisser leurs zones de culture pour aller à l’exil. Ouédraogo K. Ibrahim, commerçant de céréales au marché Sankaryaré de Ouagadougou se trouve donc obligé de vendre le maïs importé du Benin, pour se faire un peu de bénef.
« Cette année, il y a eu augmentation, sinon maïs là dépassait pas 15.000, si c’est cher c’est 16.000. Mais cette année, le maïs du Burkina même ce matin on m’a dit de payer à 27.000 F. Si je paye à 27.000, comment je vais vendre. Ça c’est le maïs du Benin, ça c’est moins cher que pour nous ici. Si tu prends le sac à 27.000, il faut que tu fasses à 27500. Donc ça me rapporte un peu et ça facilite aussi les acheteurs », a révélé Ouédraogo K. Ibrahim.
Face à ce « désordre » sur les prix des denrées, la ligue des consommateurs a interpellé l’Etat sur un certain nombre de points. « Plafonner urgemment et sur une période de 5 mois le prix de certains produits de grande consommation ; élargir la liste des produits de grandes consommation dont les prix sont règlementés ; renforcer la surveillance du marché à travers le respect de l’affichage des prix des produits règlementés, faire respecter les prix fixés, multiplier les contrôles surtout inopinés, être proactif en cas de dénonciation et sanctionner les éventuels contrevenants ».
Quant aux consommateurs, la ligue des consommateurs les invite à une consommation responsable et à dénoncer tous les contrevenants dans les boutiques du quartier, car si chacun décide de ne pas acheter, les commerçants seront dans l’obligation de revoir le prix à la baisse.
Sié Frédéric KAMBOU
Burkina 24
Écouter l’article
|
Nous tenons à vous exprimer notre gratitude pour l'intérêt que vous portez à notre média. Vous pouvez désormais suivre notre chaîne WhatsApp en cliquant sur : Suivre la chaine
Restez connectés pour toutes les dernières informations !
Restez connectés pour toutes les dernières informations !