Ici Au Faso : « S’il y a des femmes militaires, c’est qu’on peut avoir des femmes peintres aussi » (Binta Ilboudo)
Binta Ilboudo est une jeune femme particulière exerçant dans une discipline aussi particulière où ce n’est pas aisé de croiser l’autre moitié du ciel. Certains diront que c’est un travail réservé aux hommes mais chose qu’on s’en réserve d’évoquer au 21e siècle… Binta, la jeune dame et mère d’une fillette de quatre ans, est dans le domaine de la peinture, il y a plus de 5 ans. Ensemble, allons la déceler dans ce reportage !
La démarcation entre homme et femme n’est plus de taille, et voire n’a plus sa place de nos jours. Parce qu’aujourd’hui, on a des femmes présidentes de la République, ministres, directrices générales, des femmes présidentes d’institutions, des femmes mécaniciennes, des femmes conductrices d’engins lourds et même des femmes peintres. Bref, on rencontre les femmes un peu plus partout et évoluant dans plusieurs disciplines où hier c’était l’exclusivité des hommes.
Binta Ilboudo, elle aussi fait partie intégrante de ces femmes. Elle est mariée et mère d’une petite fille âgée de quatre ans. Elle est peintre de profession avec un parcours particulier. Elle fut d’abord coiffeuse et avant de se convertir ensuite en peintre.
Les expressions utilisées autrefois, comme les « métiers réservés aux hommes » sont presque en voie d’extinction avec l’engagement et le savoir-faire dont ont fait montre certaines femmes aux yeux du monde. Ce qui a changé la donne.
Il n’y a pas métier réservé aux hommes
Binta dit que c’est la rareté des femmes dans le monde des peintres qui l’a poussée à embrasser le domaine. Elle rapporte qu’elle est attirée par tout ce qui est beau. Et la peinture pour elle, c’est ce qui permet de rendre toute chose belle tout autour de nous. La chose lui plaisait beaucoup mais elle ne comprenait pourquoi les femmes ne s’y attachaient pas. A en croire cette jeune dame, actuellement, il n’y a pas de métier qui soit l’apanage des hommes.
« Je ne suis pas dans le rang de ces femmes-là qui pensent que de nos jours, il y a des métiers des hommes et des métiers des femmes. Je pense et je crois que toutes les femmes sont capables de faire tout ce que font les hommes.
Et même de bien faire que les hommes. Pour moi en tout cas, il n’y a pas un métier pour les femmes ou pour les hommes. Ils peuvent tous faire les mêmes choses. C’est pour cela que j’ai opté pour la peinture », avance-t-elle sereinement.
Binta a fait deux ans de formation en peinture avant de se lancer dans le domaine. Après la formation, elle est allée se perfectionner auprès de son grand-frère qui est dans cette sphère également. C’est celui-ci qui a d’ailleurs pris en charge sa formation.
« Il n’y a pas un travail qu’une femme ne puisse pas faire »
Ça lui fait plus de cinq d’expérience dans l’univers des peintres. Au sortir de l’apprentissage, son grand-frère l’a prise à ses côtés pour qu’elle puisse se parfaire. Et c’est ce qui a permis que les choses aillent assez vite pour elle.
« J’ai un frère qui a un atelier de peinture, il travaille avec une entreprise de la place. Il m’a aidée à m’exercer et surtout à faire la pratique afin de m’améliorer », complète-elle. Elle a toujours travaillé avec son grand-frère mais ces temps-ci, Binta estime qu’il est temps pour elle de créer sa propre boîte afin de ne pas dépendre de quelqu’un et travailler à son propre compte.
« Il n’y a pas un travail qu’une femme ne puisse pas faire. S’il y a des femmes militaires, c’est qu’on peut avoir des femmes peintres aussi », appuie-t-elle en livrant que la plupart de ses clients sont des hommes. C’est quelques rares fois qu’elle traite avec ses égos. « Nous les femmes, on critique trop. Sinon, la plupart de mes clients sont des hommes », soutient-elle.
Et c’est de bouche à oreille ou sur des chantiers qu’elle s’offre la plupart de ses clients. Les obstacles n’en manquent pas surtout le regard de la société sur ce qu’elle fait.
Mais Binta a su s’en passer. Elle témoigne que plusieurs personnes, en majorité des femmes lui disent que c’est un « travail sale », ce n’est pas commode aux femmes, elles préfèrent faire autre chose que la peinture.
« Nous les femmes, on doit se battre… »
Ce qui ne la décourage pas. Elle est convaincue que pour exceller dans un métier, il faut savoir faire fi de ce que les gens disent de vous ou de votre travail. Elle engage que les gens sont libres de dire ce qu’ils veulent. Et c’est à vous, dit-elle, le porteur de la vision de ne pas se laisser distraire par ce qu’ils avancent.
« Nous les femmes, on doit se battre que s’adonner à des futilités. Comme je le dis ci-haut, il n’y a pas un travail pour des hommes ou pour des femmes », lance-t-elle en affirmant que son travail lui plait et lui permet de subvenir à ses besoins sans trop attendre de l’aide de son époux. Les tarifs de Binta diffèrent par rapport au service demandé. Car l’univers de la peinture est assez large.
Nous nous entretenons avec Binta alors qu’elle était en train d’exécuter un marché qu’on venait de lui confier. C’est Jean-Benoît Zongo, un jeune burkinabè qui est dans l’entrepreneuriat qui lui a donné ce marché pour bien aménager son local. Il s’apprête à lancer une activité. Nous trouvons aussi Jean-Benoît sur place en train d’inspecter ses travaux pour que tout se fasse bien. Vu que c’est sa première fois de s’attacher les services de Binta.
Il nous dit connaitre et avoir travaillé avec beaucoup de peintres. Mais il a vu quelques réalisations de Binta en images, ce qu’il l’a motivé à s’offrir ses services. Il est plutôt content et satisfait de ce qu’elle est en train de lui reproduire.
«Je me sens obligé de rajouter quelque chose de plus»
« Je peux vous affirmer que je suis totalement satisfait de ce qu’elle fait même si les travaux ne sont pas encore finis. C’est la première fois que je travaille avec elle mais j’étais vraiment un peu dubitatif de ce que pouvait être le résultat final.
Au vu de ce qu’elle me prouve, je me sens obligé de rajouter quelque chose de plus sur le prix que nous nous étions fixés au départ. Parce que le résultat est vraiment au-dessus de ce que je m’attendais », s’ébaudit-il.
Si vous aussi, vous avez des travaux qui font appel à un ou une peintre surtout si vous voulez être épaté par la dextérité de Binta, comme l’atteste Jean-Benoît, n’hésitez pas à la contacter au +226 75 37 38 82 ou encore au +226 68 31 95 69.
Willy SAGBE
Burkina24
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