Cour des comptes : Latin Poda en est le quatrième premier président
Latin Poda a officiellement été installé dans ses fonctions de premier président de la Cour des comptes ce jeudi 14 avril 2022 à l’occasion d’une audience solennelle de prestation de serment et d’installation à laquelle a assisté le président du Faso, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba.
Latin Poda, avant d’être installé dans ses nouvelles fonctions de premier président de la Cour des comptes, a prêté serment, celui de « remplir sa fonction, l’exercer en toute impartialité, dans le respect de la constitution…et de se conduire en homme digne et loyal magistrat ».
En sa qualité de quatrième premier président de la Cour des comptes depuis la création de l’institution en 2000, il a rendu hommage à ses prédécesseurs pour avoir tracé les sillons qu’il devra, avec tous ses collaborateurs, renforcer les jalons.
Conscient de la profondeur de la tâche, il reste persuadé qu’avec le concours de tout le personnel de son institution, qu’ils réussiront par le travail assidu avec pour seule boussole l’excellence des résultats.
Difficultés de l’institution
Selon le quatrième premier président de la Cour des comptes, leur travail exige une présence régulière sur le terrain et une mobilisation permanente de ressources humaines, matérielles et financiers que l’Etat, jusque-là, n’arrive pas à assumer entièrement.
A titre illustratif, il cite le dernier rapport public 2020 de son institution. « Un effectif de 106 agents dont 30 membres, un nombre manifestement insuffisant ; un besoin financier de 670 000 000 F CFA et une dotation définitive de 323 435 000 F CFA, qui n’a malheureusement pas échappé aux régulations budgétaires », a-t-il rappelé.
L’autre besoin évoqué et en lien avec le contrôle budgétaire et de gestion des entités est celui de la conjugaison des efforts entre les corps de contrôle interne a priori et la Cour des comptes, qui est un organe de contrôle a posteriori.
Le niveau du jugement des comptes de gestion de l’Etat et des Etablissements publics de l’Etat (EPE) en est une autre difficulté, et le passif à résorber au plus vite afin d’en arriver aux comptes contemporains, couvre les années 2017 à 2021.
Quid des sanctions, des fautes de gestion ?
A ce niveau, Latin Poda a fait savoir que, « depuis la vingtaine d’années de fonctionnement de la Cour des comptes, le nombre d’arrêts rendus par les formations disciplinaires en matière de fautes de gestion n’excède pas cinq, ce qui est largement en deçà de ce qui devrait être ». La réalité, dit-il, est que « le travail de la Cour, à ce jour, est beaucoup plus porté vers ses missions non juridictionnelles d’audit, d’information et de conseil ».
Pour sauvegarder efficacement le patrimoine public, fait également savoir le premier responsable de la Cour, il faut concilier les exigences de responsabilité et de redevabilité des justiciables de la Cour. Il a par ailleurs appelé à l’accompagnement des pouvoirs exécutif et législatif en vue de la prise en compte dans leurs priorités de l’adoption de la loi organique révisée, régissant la Cour des comptes.
Latin Poda a précédemment occupé le poste de conseiller à la Cour des comptes. Il a été désigné à la tête de l’institution à la session du Conseil supérieur de la magistrature (CSM) le 18 décembre 2021 par ses pairs, puis nommé par décret présidentiel le 24 janvier 2022. Il est né en 1969, marié et père de trois enfants.
Tambi Serge Pacôme ZONGO
Burkina 24
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