Sécurité au Centre-Nord : « En toute franchise, chez nous, ça ne va pas » (Moumouni Sawadogo)
A Ouagadougou, ce lundi 9 mai 2022, les ressortissants de Barsalogho, Dablo, Pensa, Foubé et Bouroum dans la région du Centre-Nord ont fait une description sécuritaire alarmante et dégradante qui menace l’existence de ces localités. A cet effet, ils ont lancé un appel aux autorités de la transition sur la nécessité d’initier une opération militaire de grande envergure afin de libérer ces zones pour qu’elles ne sombrent pas.
La résilience de Foubé face à la menace terroriste a fini par se rompre. Cette localité de la région du Centre-Nord s’est vue vider de ses habitants ces derniers jours après les attaques terroristes du 6 mars et 24 avril 2022. Ces populations se sont déportées vers Pensa voisin ou vers Kaya.
Un collectif des ressortissants de Barsalogho, Dablo, Pensa, Foubé et Bouroum dans la région du Centre-Nord a interpellé les nouvelles autorités du Burkina sur le sort de leurs localités d’origine qui sont désormais au bord du gouffre à cause de l’hydre terroriste.
« Nous demandons plus de sécurité pour nos communes. Si rien n’est fait, Pensa qui était la destination de ces déplacés va tomber, et tout le monde se retrouvera à Kaya ou à Ouagadougou. Si des actions diligentes ne sont pas faites dans le domaine de la sécurité, Pensa, Barsalogho, Bouroum vont tous tomber sous le joug des groupes armés.
Foubé est déjà tombé entre leurs mains. L’axe Pensa-Barsalogho, long de 45 kilomètres, est coupé depuis un an. Nous demandons aux autorités de prendre des dispositions nécessaires et urgentes pour libérer la voie afin de permettre aux populations de circuler librement », a appelé Moumouni Sawadogo, porte-parole du collectif.
Pour le cas de Bouroum, Moumouni Sawadogo a soutenu que la situation est déplorable. A l’entendre, il n’y a plus de sécurité ni de nourriture pour les populations de cette zone. Elles (populations, ndlr), a-t-il affirmé, vivent dans un désarroi total.
« Les VDP font de leur mieux pour contrer certaines attaques terroristes, mais ils n’ont pas assez de moyens pour y faire face tout le temps. Les autorités actuelles disent être venues pour lutter contre l’insécurité, qu’elles prennent donc leur responsabilité, car la situation dans le Centre-Nord est beaucoup déplorable », a-t-il lancé.
A Barsalogho, selon Moumouni Sawadogo, c’est le manque d’eau qui achèvera certaines âmes en détresse dans cette commune. A l’en croire, les terroristes ont rasé tous les points d’eau.
« L’eau est souvent acheminée avec des citernes à partir de Kaya pour étancher la soif des populations. En plus de la soif, c’est la famine qui tenaille les populations. Il faut qu’on se dise la vérité, ça ne va pas du tout. Des gents disent que ça va maintenant mieux sur le plan sécuritaire, mais en toute franchise, chez nous, ça ne va pas.
La situation s’est même dégradée. En effet, la situation à Barsalogho s’est détériorée totalement à partir du 13 mars 2022 où des groupes armés terroristes sont entrés à Nogo, Sidogo, Tamadgo bloquant tout accès à cette bourgade à partir de Kaya », a-t-il terminé en invitant les nouvelles autorités à se mobiliser pour sauver le Centre-Nord et les autres régions en proie du terrorisme.
Willy SAGBE
Burkina24
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