Plus d’un mois d’expositions photographiques pour démystifier la conception du baiser dans la société

Du 10 juin au 23 juillet 2022, les œuvres photographiques de l’artiste visuel Nyaba Léon Ouédraogo, dénommées « Mokré », soit le baiser en Français, font l’objet d’expositions à l’institut Français de Ouagadougou. A travers cette exposition lancée ce vendredi 10 juin 2022, l’artiste entend démystifier le baiser et sa définition par les différentes sociétés à travers la photographie. 

Le projet d’exposition photographique « Mokré » ou baiser est une exposition qui tente de développer une réflexion entre le désir et le rapport au corps, le tout s’articulant autour d’images conceptuelles dotées d’une sensibilité artistique, œuvrant l’esprit du spectateur à une interprétation personnelle du baiser.

Donc pour l’artiste photographe Nyaba Léon Ouédraogo, l’idée c’est d’aller vers le « comment le baiser est vu dans nos sociétés ». Car pour lui, chaque société a sa perception du baiser qui n’a pas forcément un rapport avec le degré de l’amour.

« J’ai essayé pendant 8 mois de me questionner sur la question du baiser. Le baiser en un mot c’est le questionnement du rapport qu’on a avec l’autre, c’est aussi quelque chose de sentimental, de poétique, d’amour, etc. C’est aussi quelque chose que nous avons en commun qui est l’amour. Au-delà de l’aspect du baiser purement amour sexuel je défends cet itinéraire. Je cherche à demander comment on peut aller au-delà de cette vision purement sexuelle du baiser », s’est questionné Nyaba Ouédraogo.

A l’écouter, le baiser est une chose abstraite et c’est cela, il a voulu matérialiser par la photographie, à travers ces 15 expositions. « Je veux quitter de l’imaginaire pour aller vers le visible. Un jour, j’étais à Ouagadougou, je tenais une fille par les mains, on m’a dit ici ça ne se fait pas. Le baiser, il existe dans nos sociétés mais seulement dans la sphère privée et c’est pour cela je veux déconstruire ce mystère par ces photos », a-t-il ajouté.

Une idée partagée par David Tiendrébéogo, élève venu comprendre ce phénomène tant considéré comme mystérieux dans les sociétés. « D’abord j’aime la peinture. Le baiser n’est pas seulement sentimental en termes d’amour. Pour ce que l’auteur veut montrer, c’est l’étendue du sens du baiser. Aujourd’hui le baiser est automatiquement vu que pour les amoureux, pourtant on peut le faire à sa sœur, sa maman pour prouver son amour », a-t-il indiqué.

Nyaba Ouédraogo est un artiste autodidacte, né en 1978 à Bouyounou au Burkina Faso. A son compteur, c’est plusieurs récompenses dont  le prix de l’Union Européenne à la 9ème rencontre de la photographie à Bamako,  finaliste du prix Pictet 2010 et bien d’autres dans son armoire.

Abdoul Gani BARRY

Burkina 24