Ici Au Faso : Le jus naturel de Jacqueline Nana qui valorise le « consommons local »

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Depuis un certain moment, le « consommons local » impulsé notamment par l’ancien ministre du commerce, Harouna Kaboré, a le vent en poupe. En effet, la population du pays des Hommes intègres semble adopter un nouveau style de vie. Et certaines personnes ont décidé d’adopter un mode de vie sain. Cela, à travers la consommation des fruits et surtout des jus naturels. A Ouagadougou, la capitale, les alentours des feux tricolores font office d’espaces où les femmes exposent leurs jus fraichement pressés, prêts à la consommation et proposés aux riverains. Jacqueline Nana s’est mise dans cette activité depuis peu et propose un cocktail de jus naturel sans colorant ni additif. Burkina 24 lui a réservé une lucarne, le temps d’une interview afin de valoriser son combat qui se résume au consommons local, consommons sain.

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Jacqueline Nana est installée depuis peu vers le CENASA, sur le même alignement que le lycée Nelson Mandela. Là-bas, elle y vend du jus d’orange, d’ananas, et de cocktail, tous naturels les uns que les autres. Bien avant de se lancer dans ce business, elle explique qu’elle faisait de l’import-export entre Ouagadougou et Abidjan.  Le phénomène de la maladie à Coronavirus avec son lot de fermeture de frontières a mis un terme à cette activité de dame Nana. Elle décide alors de s’intéresser à la vente du jus naturellement extrait.

« Depuis la fermeture des frontières, mon commerce est au ralenti donc je ne peux plus faire mon commerce. C’est en Côte d’Ivoire j’ai découvert l’appareil qui sert à extraire le jus. Et c’est là je me suis dit que si je rentre en possession de la machine, cela me serait bénéfique dans mon pays natal.

Je me suis rapprochée d’une qui commercialisait le jus naturel. Et elle m’a fourni tous les renseignements dont j’avais besoin, à commencer par où me l’approprier et comment extraire le jus. Elle m’a même encouragée. Pour elle, si j’arrive à acquérir la machine, je pourrais bien m’en sortir », indique Jacqueline Nana.

Orange, ananas, cocktail

Sa particularité, c’est le jus d’orange, le jus d’ananas, ou le cocktail (ananas plus orange). Sous son hangar, c’est muni de gants, de protège-cheveux, avec un matériel et un environnement qui ne laisse aucun doute planer sur l’hygiène avec laquelle Jacqueline Nana presse son jus, les embouteille pour servir une clientèle selecte adepte de produits naturels.

Elle prend Dieu à témoin quant à la sincérité de la qualité de ses jus.  « Dans la vie, il faut être juste.  La franchise aussi est bonne. Sur ma table j’ai mis jus naturel donc si je vais faire des panaches ou ajouter du n’importe quoi pour pouvoir vendre juste pour le bénéfice, ce n’est pas bien. Je ne fais que des jus naturels. Je ne panache rien, ni sucre, ni additif, ni colorant », clarifie-t-elle.

La rareté des fruits a un impact sur les prix

Ce n’est nullement un secret pour personne, le pays des hommes intègre n’est pas leader dans la production des fruits. Pour pallier à ce manque, recours est fait à l’importation. Et cela entraine la cherté de ces biens assez rares à une certaine période donnée.

Au regard de tous ces paramètres, et au goût du produit vendu, c’est à juste titre que dame Nana a fixé ses prix que d’aucuns qualifient de « chers ». Bien que cela ne soit pas évident, elle essaie tant bien que mal de sortir la tête hors de l’eau.

En effet, les jus de dame Nana vont de 750 à 1500 FCFA avec des bouteilles non encore utilisées, propres à la consommation. « Le jus d’orange pur, nous faisons le bidon de 0,5cl  à 750f, 33cl à 500f le cocktail c’est 750f le bidon de 0,5cl. Pour le jus d’ananas, nous vendons 0,5cl à 1000f. À noter qu’elle fait la livraison à ceux qui le souhaitent », renseigne-t-elle.

Côté finance, elle dit rendre grâce à Dieu, car petit à petit elle réussit à s’en sortir. Elle assure qu’elle arrive à s’assumer financièrement et ce n’est pas sa maman, qui de temps à autre passe lui tenir compagnie, qui dira le contraire.

A écouter Maman Pauline, depuis que sa fille a commencé son activité, elle est comblée. « Nous louons le seigneur. Depuis qu’elle a commencé, elle arrive à me donner un peu d’argent pour la famille et c’est de bonne guerre », indique-t-elle toute souriante.

Priorité aux choix et aux goûts du client

Pour elle, tout passe par la clientèle. De ce fait, elle indique avoir la meilleure clientèle du fait de leur fidélité et de leur compréhension malgré ses prix. C’est à juste titre qu’elle promet à ces derniers de toujours faire le maximum pour leur servir du jus naturel et de qualité.

« Pour moi, si le produit est comme on l’a indiqué, si un client paie aujourd’hui, il va revenir demain parce qu’il y a trouvé son compte. J’insiste là-dessus, mes jus sont purs et naturels », rassure-t-elle.

Grâce à sa détermination et à son abnégation, Jacqueline Nana arrive à s’assumer pleinement. A cet effet, elle incite les femmes à se battre car il n’y a pas de « sot métier ».

Jacqueline Nana
Jacqueline Nana

Le jus est naturel, l’hygiène y est

En plein échange, le vrombissement d’une mobylette nous coupe dans notre élan. C’est un client qui veut se procurer du jus. Nous lui tendons notre micro pour ses appréhensions concernant la vulgarisation de la vente des jus naturels et surtout pour celui de notre entrepreneure.

Gardant l’anonymat, le sexagénaire dit souffrir du diabète. Et pour ne pas prendre de risque, il préfère se ravitailler en jus dans un endroit où il est sûr de la qualité pour ne pas détériorer son état de santé. Pour une première, il raconte être frappé par le cadre plus qu’autre chose.

« Le cadre y est. S’il faut que je paie le fruit pour amener à la maison éplucher pour pouvoir extraire le jus, comme je n’ai pas le matériel ça va être un peu compliqué. Je vois aussi que c’est naturel. J’ai même demandé si il y a des trucs ou bien c’est naturel. Elle m’a dit que non qu’on peut vérifier. Effectivement elle n’ajoute rien. C’est le jus naturel qui est recommandé aux diabétiques. Donc je fais attention à ce que je consomme.  De temps à autre, on va passer car 1000f aussi ce n’est pas facile », fait-il savoir avec un brin de sourire.

Dans le même état d’esprit que le sexagénaire, Issaka Zida est un habitué des lieux. A l’écouter, c’est le goût naturel qu’on perçoit après la dégustation et le cadre hygiénique qui le motivent.

Jacqueline Nana est une adepte du travail bien fait et la qualité de ses produits le justifie à juste titre. Malgré ses moyens matériels limités, elle ambitionne d’agrandir son local afin d’être une référence dans le domaine. Pour y arriver, elle est ouverte à l’idée de la production en grande quantité pour les cérémonies, les pause-café et autres…

Aminata Catherine SANOU

Burkina 24         

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