Monique Yéli Kam charge le lieutenant-colonel Paul-Henri Damiba

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Monique Yéli Kam, actrice politique burkinabè, s’est exprimé ce vendredi 17 juin 2022 sur la situation nationale du Burkina Faso. Celle qui se fait appeler « la Yennenga de l’éducation » a interpellé le président de la transition, le lieutenant-colonel Paul-Henri Damiba sur la situation sécuritaire. Elle a aussi formulé quelques suggestions au président Damiba. 

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Monique Yéli Kam reste toujours sur sa soif concernant la gestion de la situation sécuritaire par les nouvelles autorités. Elle dit constater  que la situation a plutôt a dégradé qu’avant la prise du pouvoir par les tombeurs de Roch Kaboré. Pour elle, le président Damiba ne s’est pas encore imposé en vrai chef de guerre. À cet effet, elle s’est repentie d’avoir applaudi la prise du pouvoir par les militaires.

« Sincèrement, je me repens aujourd’hui d’avoir applaudi l’avènement du MPSR parce que je croyais qu’ils sont des soldats. Malheureusement, à travers les résultats de leurs actions, j’ai le regret, l’amertume, le cœur meurtri de constater que ce sont des corps habillés », a-t-elle dit en affirmant que son parti tient le lieutenant-colonel Paul-Henri Damiba et toute la hiérarchie militaire pour responsables de la dégradation de la situation sécuritaire à cause de leur «manque de vision et de stratégie de guerre».

Monique Yéli Kam, actrice politique burkinabè

«J’insiste et je persiste pour que le Président de la Transition le Lieutenant-Colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba nous donne des explications limpides sur les tueries, les drames, les attaques, les morts,  le nombre de déplacés qui ne cessent de croître», a lancé Monique Yeli Kam.

La révolution

La présidente du MRB a appelé le Président du Faso à prendre les leviers du pouvoir en mains en agissant pour que la paix revienne au Pays des Hommes intègres.

«Vous avez pris le pouvoir au Burkina Faso qui était déjà sous la menace d’un péril imminent de destruction et vous avez qualifié le régime déchu d’incapable en faisant croire au peuple que vous et vos hommes êtes courageux, capables et éclairés sur les solutions mais il vous faut prendre en mains les leviers du pouvoir pour agir et nous ramener la paix», a-t-elle invité en disant que si le président Damiba ne peut pas, qu’il passe la main à un autre.

D’après Monique Yéli Kam, un militaire au pouvoir est synonyme de la révolution. A cet effet, il a convié le président Damiba à rompre avec la continuité et à faire la révolution qui, selon elle, est attendue des Burkinabè.

«Il y a révolution lorsqu’on fait le constat d’un péril et de ses causes. Dans le cas où l’ordre normal du système de gouvernance ne peut apporter des solutions immédiates et qu’il n’y a pas de volonté véritable de changement de la part des acteurs en place, il y a la nécessité et l’obligation d’instaurer un ordre exceptionnel issu d’un régime militaire, pour marquer la rupture de la continuité, afin d’opérer un changement de cap, qui pose les bases de la stabilité et le retour à l’ordre normal, cela s’appelle la révolution. En l’occurrence, je vous appelle à rompre avec la continuité et à faire la révolution attendue par le peuple du Burkina Faso», a-t-elle incité.

Les réformes audacieuses

Par ailleurs, la Yennenga de l’éducation a recommandé au président Damiba d’opérer des réformes économiques audacieuses en élaborant un nouveau code d’investissement, un nouveau code minier, une nouvelle Chambre des Mines, une Nouvelle Chambre de Commerce, la mise en application et le Renforcement de la Politique du Contenu Local, la mise en application et le Renforcement de la Bourse de Sous-traitance, la Transparence dans les affaires.

En termes de recommandations, Monique Yéli Kam a proposé au président du Faso de centrer ses actions  sur la gouvernance sécuritaire, de renforcer les actions humanitaires envers les populations déplacées internes et d’ajuster tous les Organes de transition (Gouvernement, ALT, COST et le Conseil de Défense) en incluant toutes les composantes de la société suivant une quote-part de participation. Elle a aussi appelé à la libération «sans condition et sans délai» de l’ex-président Roch Kaboré.

Willy SAGBE

Burkina24

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