Ici Au Faso : « Vieux-père », un cordon-bleu qui égaie les papilles gustatives à Sinyiri !

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Il est âgé de la cinquantaine, ami pour certains, et chef de famille pour d’autres. Selon la plupart des non-mariés du quartier Sinyiri de Ouagadougou et environs, il est un excellent cordon-bleu. Ses plats de spaghettis sont parmi les meilleurs et cela relève de l’unanimité, pour ses clients. Ses mélanges de foie et rognon demeurent un véritable festin pour beaucoup. Vous voulez avoir la confirmation, demandez aux habitants de Sinyiri et environnants, le kiosque de « vieux-père »… Depuis une trentaine d’années, Issouf Sana, plus connu sous le pseudonyme Vieux-père, œuvre dans le domaine de la restauration. Ses spécialités restent le spaghetti, du rognon sauté, et la soupe. Découverte… succulente ! 

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De passage dans les premières heures de la journée, vous aurez l’impression de voir un kiosque inhabité depuis des décennies. Silence radio, poussière qui fait la fête sur les meubles recouverts. Attendez donc de voir le soleil au Zénith pour y faire un comeback.

Lieux soigneusement nettoyés, les tables et chaises rangées comme si elles ne seraient plus dérangées, une forte saveur de soupe qui fait palper les papilles gustatives des habitants. C’est sans doute l’alerte que beaucoup attendent avant de s’y rendre pour le repas de midi.

« Vieux-Père, je veux un plat de spaghettis », lance un client, avant même de songer à prendre place. C’est ainsi que nous faisons notre entrée au restaurant d’Issouf Sana situé dans le quartier Sinyiri de Ouagadougou.

Une maisonnette de 10 tôles lui sert de cuisine, dans laquelle il concocte avec grande passion ses mets. Question d’offrir à ses clients un cadre avec assez de confort et d’espace, il a aménagé un hangar où il reçoit sa clientèle, ceux qui veulent consommer sur place précisément, car il y a aussi la possibilité d’emporter.

Quand nous marquons notre entrée sous son hangar, les clients avaient déjà pris d’assaut les lieux, opération zéro place vide. Il ne nous reste qu’à patienter le temps de voir un client se lever après satisfaction pour s’installer.

Comme par coup de magie, un groupe d’amis demande l’addition, car ayant fini de se restaurer. Après avoir réglé, ils se dirigent vers leurs engins, c’est l’occasion pour nous de prendre place sans perdre les moindres secondes.

« Spaghettis avec un peu de piment frais », voilà ce qu’on décide de commander comme la plupart des clients assis. Une quinzaine de minutes, un plat bien fumant traverse quelques tables pour atterrir sur notre table. Notre commande est enfin servie. On prend un malin plaisir à déguster ce plat savamment concocté.

« J’ai commencé à faire ça, ça vaut maintenant 30 ans »

C’est ainsi qu’on nourrit l’idée de s’entretenir avec Sana Issouf, qui sans complexe nous dépeint son activité. « J’ai commencé à faire ça, ça vaut maintenant 30 ans, c’est depuis 1987 à Abidjan au grand marché de Treichville. J’ai même travaillé à l’hôtel Ivoire avec des Blancs. Mais avec tout ça, je n’étais pas encore décidé d’en faire un métier. 

Entre temps, j’ai un ami qui gérait un kiosque où il faisait 24h/24, pendant ce temps je travaillais ailleurs, à ma descente, je venais l’aider pendant la nuit et le matin je regagnais mon job. C’est dans ça qu’il m’a fait la proposition de travailler avec lui à temps plein, puisqu’il trouvait que je cuisinais bien. Peu de temps après, il est rentré au Burkina Faso et j’étais seul avec le coin. J’ai travaillé pendant près de 20 ans avant de rejoindre le Burkina moi aussi », explique Vieux-père.

Issouf Sana, cuisinier de profession

Un travail qui nourrit plus d’une bouche, apprend on. Avec ce job, Vieux-père arrive à mettre sa famille et ses proches à l’abri de tout besoin. Les clients l’ont adopté, par jour il peut évacuer une  vingtaine de paquets de spaghettis, les plats de soupes également ne restent pas longtemps dans les marmites.

« Mon véritable problème est que je ne suis pas au bord du goudron »

Bien que de l’extérieur, on a l’impression que tout marche comme sur des roulettes, force est de croire qu’à l’interne, tout n’est pas si rose pour notre cordon-bleu. Et avec beaucoup de peines, il expose des difficultés.

« Mon véritable problème est que je ne suis pas au bord du goudron, je suis dans un couloir et avec la réfection des voies aux alentours, ils ont barré certaines routes donc les gens ne passent plus devant mon coin. Aussi, de jour au lendemain, les choses augmentent, le kilo de viande et autres… Ce qui fait que nous aussi, on est obligé de faire monter le prix des plats », regrette-il.

un plat de spaghettis aux oignons frais, comme l’a demandé un client

Comme tout bon entrepreneur, Issouf Sana nourrit de grands projets pour son business. Confronté à un manque de moyens, il rêve d’aménager son local, et offrir davantage un service de qualité à ses clients.

« Mon coin n’est pas présentable, je souhaite avoir de l’argent pour aménager ça, pour être présentable et quand quelqu’un passe, il a envie de venir s’asseoir. C’est mon rêve le plus ardent. J’aimerais, pourquoi pas, avoir un coin qui est au bord du goudron, comme ça, je vais travailler 24h sur 24. Parce qu’actuellement, je suis loin du goudron et avec l’insécurité, je ne peux pas travailler tard dans la nuit », formule-t-il.

« Les spaghettis de vieux-père sont les meilleurs »

« Les spaghettis de vieux-père sont les meilleurs », lance Ali. C’est d’ailleurs ce qui compte pour eux (ndlr, les clients), c’est avoir des meilleurs services au moindre prix. Chose pas évidente. Frappé par la crise de la  « vie chère », le « vieux » est obligé de hausser ses prix.

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« Actuellement les temps sont durs, mon plat de spaghettis était à 400 Francs mais j’ai augmenté à 500 Francs. Les condiments sont devenus chers, donc on ne s’en sort pas. Si tu veux avec œuf, c’est 700. Le plat de soupe fait 1000 Francs, le foie aussi 1000 », indique-t-il.

Pour ceux qui veulent goûter, le seul nom de vieux-père suffit. Sinon, son kiosque est situé dans le quartier Sinyiri en face du lycée Espoir Tegawende, dans les proximités du marché de poulet. Il est ouvert à partir de 12 heures jusqu’à 22 heures ou 23 heures. En fait tout dépend de l’humeur du marché…

Sié Frédéric KAMBOU

Burkina 24 

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