Chaude journée chez Roch Kaboré à la veille de la Tabaski
La rencontre voulue par le président Paul-Henri Sandaogo Damiba avec les anciens présidents, Blaise Compaoré, Jean Baptiste Ouédraogo, Michel Kafando, Yacouba Isaac Zida et Roch Marc Christian Kaboré, pour aborder la question de la réconciliation nationale s’est tenue ce vendredi 8 juillet 2022 à Ouagadougou. Mais certains gros invités ont brillé par leur absence…
A l’appel, trois absents dont le plus apparent est celui de Roch Marc Christian Kaboré. Et pour cause, depuis 6h du matin, des manifestants ont assiégé sa résidence sise au quartier patte d’oie en scandant en cœur « Roch no bouging ! Roch no bouging ! ».
Les manifestants férus de justice, qu’ils soient du MPP ou pas, des organisations de la société civile, des anciens députés et ministres sous l’ère MPP, ils ont tous pris d’assaut la résidence de Roch Marc Christian Kaboré pour l’empêcher de se rendre au lieu de la rencontre.
A 11h, heure butoir de la rencontre, les manifestants ne faiblissent pas. Ils maintiennent le même mot d’ordre. ils sont comme en rangs dispersés, sous forme de groupuscules mais ils sont là. Ils étaient armés de sifflets, de haut parleur, de vuvuzelas, avec pour maître mot<<Roch ne bougera point>>.
Selon les manifestants, ils sont là pour empêcher un coup de force. Ils ont d’ailleurs soutenu que Roch n’est pas allé à la première rencontre de son plein gré. << Il a été bâillonné et amené de force la dernière fois. Cette fois-ci, nous sommes là. nous pouvons même fêter la Tabaski ici s’il le faut>>, a lancé avec détermination un manifestant.
Toutes les conditions sont réunies pour que les manifestants aient le dernier mot. Un sursaut patriotique même. Pour l’occasion, des tentes ont été installées pour abriter les manifestants. Des distributions d’eau par moment pour étancher leur soif, et de la collation pour que ces derniers soient au taquet.
A entendre les manifestants, il est inconcevable que le président Damiba qui n’est pas démocratiquement élu fasse la force à leur président pour prendre part à ce qu’ils qualifient de mascarade de réconciliation.
<<Nous sommes là ce matin en tant que citoyens burkinabè et jeunes pour dire au Président démocratiquement élu de ne pas tomber dans le piège des dictateurs. Parce que si on veut la réconciliation réelle, passons d’abord par la justice. Je prends un exemple, le jour du coup d’Etat, le 22 janvier, et si le président Roch était mort ? On faisait comment ?
La manière dont ils ont bombardé son véhicule, si le président était là-bas ? On pense d’abord qu’on doit aller par la justice avant la réconciliation. Et on veut que le président Roch ne se salisse pas. Parce qu’il est propre, on veut qu’il reste toujours propre>>, a fustigé Abdoul Aziz Zongo, un autre manifestant.
Dans la même veine, Elyse Foniyama Thiombiano, ancienne ministre de la culture a indiqué que leur présence témoigne de la volonté d’apporter leur soutien à Roch Marc Christian Kaboré.
« Je voudrais tout simplement qu’il sache que nous sommes de cœur avec lui. Nous ne savons pas ce qu’il pense. Peut-être qu’il aurait aimé aller. Peut-être qu’il ne voulait pas aller. En tout cas il sait déjà tous ceux qui sont derrière lui, ce que nous, nous pensons, c’est de faire en sorte que la réconciliation des Burkinabè soit une vraie réconciliation, pas une réconciliation tirée par les cheveux.
Mais une réconciliation qui réconcilie les Burkinabè avec eux mêmes. Il est question qu’il sache que nous sommes effectivement avec lui et qu’il sache aussi quelle est la réponse que nous donnons à cette rencontre là », s’est-elle exprimée.
Pour elle, la démarche entreprise pour l’effectivité de cette rencontre n’est pas adéquate. Il aurait fallu revoir les choses autrement, y mettre la manière<<pour l’adhésion de tous>>.
Le rassemblement s’est tenue sous la présence des forces de défense et de Sécurité (FDS) dans un respect mutuel. Cela grâce au sens du discernement des manifestants qui ont expliqué que <<les FDS sont là pour un but précis. Et nous ne devons ni les provoquer, ni les manquer de respect ».
Finalement, les manifestants ont eu raison. Roch Kaboré n’a pas participé à cette rencontre…
Lire aussi : « Notre contribution ne peut être importante que si, nous-mêmes, nous sommes crédibles » (Roch Kaboré)
Aminata Catherine SANOU
Burkina 24
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