Burkina : Plus de 68 milliards logés dans 230 comptes illégaux
Le 17 août dernier, le conseil des ministres faisait cas des comptes ouverts dans des établissements publics de façon illégale. L’Assemblée Législative de la Transition a jugé utile d’échanger avec le ministre en charge des finances pour élucider sur le sujet, ce vendredi 2 septembre 2022.
« Nous avons souhaité avoir une séance de travail avec le ministre en charge des Finances, parce que le conseil des ministres du 17 août, le ministre a présenté au conseil trois rapports. Le 3e rapport était relatif à des comptes bancaires qui ont été ouverts au niveau des banques primaires, cela a relevé un certain nombre de compte bancaire au nombre de 230 qui avaient été ouverts au profit des établissements publics.
Ces comptes ont été ouverts en dehors de la procédure, la représentation nationale ne peut pas rester sous silence quand on parle de finance publique, surtout que nous sommes à l’orée des examens de la loi de finances exercice 2023. Il était de bon ton que nous puissions échanger avec le ministre en charge des finances pour cerner tous les contours, et les raisons qui ont motivées les uns et les autres à ces types d’ouverture de comptes », explique Yves Kafando, président de la commission des finances et du budget (COMIFIB).
« Plus de 68 milliards de FCFA, c’est cette somme qui alimente ces 230 comptes »
Plus de 68 milliards de FCFA, c’est cette somme qui alimente ces 230 comptes. Le président de la commission des finances renseigne que des conservatoires ont déjà été prises afin de rapatrier ces fonds dans le compte du trésor public, pour que cela soit utilisé dans le cadre règlementaire.
Yves Kafando, va plus loin en indiquant que ces comptes n’ont pas respecté à la lettre les procédures pour l’ouverture des comptes. Il résume alors les griefs en ces propos : « Pour ouvrir un compte bancaire dans un établissement primaire, il faut au préalable l’autorisation du ministre en charge des finances, en tant que structure publique, malheureusement, ces banques ont ouverts ces comptes sans l’autorisation préalable du ministre en charge des finances.
Ce sont des fonds publics qui vont être logés là-bas, parce que ce sont des projets et des programmes qui les financent, et qui parle de fonds publics, ressort donc du ministre en charge des finances, donc, il souhaite au préalable qu’il ait un contrôle, une autorisation pour pouvoir ouvrir ces comptes ».
Deux sorts sont réservés aux comptes ouverts sans autorisation préalable du ministre de l’économie et des finances, à en croire, Seglaro Abel Somé. « Pour les comptes qui pourront produire, ou les structures qui pourront produire ces justificatifs, nous allons procéder à la régularisation de ces comptes, et pour les autres structures qui n’ont pas des raisons, de motifs d’ouvrir ces comptes, ils seront purement et simplement fermés et les ressources seront donc déposées au trésor public », menace, le ministre en charge des finances.
Pour terminer, Seglaro Abel Somé, informe que presque toutes les administrations publiques sont concernées par ce phénomène. Il insiste sur le fait que ces pratiques ne sont pas nées, toujours dans l’intention négative.
Sié Frédéric KAMBOU
Burkina 24
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