Militaires ivoiriens détenus au Mali : Bamako pose une condition à Abidjan
Le bras de fer qui oppose la Côte d’Ivoire et le Mali dans la crise des soldats ivoiriens détenus au Mali connaît un nouveau tournant après la déclaration du président malien de transition, le colonel Assimi Goïta, le vendredi 9 Septembre 2022 de libérer les militaires ivoiriens à condition qu’Abidjan lui livre les personnalités politiques de son pays en exil en Côte d’Ivoire. Au palais de la présidence en Côte d’Ivoire, l’on parle désormais de « prise d’otage ».
Ils ne cachent pas leur perplexité. Plusieurs sources proches des discussions affirment à RFI que le président malien de transition, le colonel Assimi Goïta, avait récemment accepté de ne plus exiger l’extradition des politiques maliens présents en Côte d’ivoire, en échange de la libération des soldats ivoiriens détenus au Mali.
Cette nouvelle exigence de Bamako semble fort irrévocable alors que rien ne présageait un tel revirement. Selon une source mentionnée par RFI, « Assimi Goita était sincère mais il n’est pas seul à choisir » avant d’ajouter que ces positions tranchées du président de la transition malienne ne viserait pas le président ivoirien Alassane Ouattara mais plutôt Paris pour qui Bamako est « convaincu qu’il fait le jeu ».
Les observateurs estiment que ce jeu reste très risqué pour le Mali qui a plus de trois (3) millions de ses ressortissants sur le territoire ivoirien avec une économie très liée au voisin ivoirien et des échanges de marchandises ainsi que d’électricité notamment. Les autorités ivoiriennes ont convoqué un Conseil national de sécurité qui se tiendra en début de semaine à Abidjan.
Kouamé L.-Ph. Arnaud KOUAKOU
Burkina24
Source : RFI
