Tribune | « Cataclysme au MPP : De la lune de miel à la lune de fiel »
Ceci est une tribune de Cbs L’iconoclaste, écrivain chroniqueur, sur l’actualité politique au Burkina Faso.
Rien n’arrive sans s’annoncer. Tel le vent annonce la pluie, le ventre des rumeurs longtemps entretenues a enfin accouché : 116 militants non des moindres (ministres, députés, anciens directeurs de cabinet et Directeur Général, etc.) ont quitté le 21 septembre 2022 le navire du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) pour certainement créer bientôt leur chose à eux.
Et ce, pourquoi pas de concert avec Nestor Bassière qui vient aussi de donner un coup de canif à son « contrat » avec son ancien parti ? Rien d’étonnant au regard de la latence de la crise qui couvait depuis fort longtemps au MPP et devenue ouverte à la faveur du coup d’État du 24 janvier 2022, telle une plaie purulente dont on ne peut plus masquer la puanteur. Triste sort d’un parti mûr aussitôt né en accédant au pouvoir un an seulement après sa naissance. Sacré MPP à la vie d’un véritable météore…
Après s’être dégonflé tel un ballon de baudruche à la suite de la première vague des démissions de Abdoulaye Mossé et cie, le parti se rétrécit avec cette vague de démissions, comme peau de chagrin. À cette allure-là, bien malin est celui-là qui saura dire à l’avance que ces démissions sont « le chant du cygne » et qu’une autre vague de démissions ne se profile pas à l’horizon pour un scénario-catastrophe d’effondrement du parti, tel un château de cartes.
C’est dire si l’amende honorable faite par le président du parti, Bala Sakandé, à travers son pardon demandé publiquement aux militants du parti, n’aura été que stérile en produisant l’effet de l’eau sur les plumes des canards oranges qui en sont restés insensibles et ont préféré ramasser leurs baluchons, tuniques, casquettes et tee-shirts oranges pour sauver leur nez.
Rien d’étonnant suite aux différentes publications ces derniers temps dans les réseaux sociaux et à travers lesquelles chaque clan envoyait des piques à l’autre ce, souvent par des pions interposés. Preuve si besoin en était encore de l’énormité de la fracture et du point de non-retour atteint par le malaise devenu vénéneux, tel un chiendent.
Après donc la lune de miel des « amis » d’hier qui dansaient à l’unisson autour de Roch, c’est à présent la lune de fiel inhérente au problème de positionnement, de gestion des hommes et de la succession des trois leaders naturels qu’étaient les pères fondateurs du parti : Roch, Salif et Simon.
Alors question : avec cette démission collective de Alpha Barry et Béchir Ouédraogo et cie consécutive aux anciennes démissions, est-ce l’enveloppe ou plutôt le contenu que les démissionnaires laissent à Bala dont l’arrivée à la tête du parti en fin septembre 2021 aura été le tournant dangereusement négocié ? Le capitaine Bala saura-t-il remettre à flot le navire MPP qui reçoit l’eau de toutes parts ? Difficile d’y répondre.
L’avenir nous le dira… Mais toute crise comportant en elle-même une opportunité, c’est à Bala et aux siens de savoir nouer le reste de leur pagne orange déchiré à force d’être tiré pour aller au charbon pour reprendre du poil de la bête en redonnant au MPP ses lustres d’antan. Wait and see… Dans tous les cas, les cartes politiques sont redistribuées sur l’échiquier politique qui est et demeurera éternellement un véritable panier de crabes fait pour des loups aux dents longues…
Cbs L’iconoclaste
L’écrivain chroniqueur
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